ANTOINE DIOM EXHIBE LES BICEPS
Face aux députés hier, Antoine Diom se veut clair sur les agissements notés dernièrement dans le pays et qui consistent à s’attaquer aux personnes et à leurs biens.

Face aux députés hier, Antoine Diom se veut clair sur les agissements notés dernièrement dans le pays et qui consistent à s’attaquer aux personnes et à leurs biens. « Un Sénégal où on essaie d’apeurer les gens, je vous demande tout de suite de déchanter, parce que cela ne peut pas arriver dans ce pays », indique le ministre de l’Intérieur. Pour lui, ce que le pays a traversé de 2021 à nos jours ne fait pas partie de la tradition politique et culturelle de notre pays. Dans la mesure où il y a toujours eu des divergences d’opinions mais cela n’a jamais occasionné des attaques physiques ou verbales. «Mais vouloir imposer une façon unique de voir ou une pensée unique ne passera pas. Le Sénégal est un Etat de droit où chacun a le droit d’exprimer sa pensée», avertit-il. A titre d'exemple, il cite les attaques verbales des militants de Ousmane Sonko à l’endroit de Khalifa Sall, lors d’une manifestation de l’opposition à la place de la nation. Il avertit que tout citoyen est libre d’exprimer sa pensée et ses idéologies et que nul ne l’en empêchera.
IMBROGLIO AUTOUR DE L’ARTICLE 57
Pour lever les équivoques autour de l’article l57 du code électoral, le ministre de l’Intérieur précise que sur les 12 points d’accord obtenus lors des conclusions du dialogue national, un certain nombre nécessitent la modification du code électoral pour abroger et remplacer les articles .28, L.29, L.57, L.120, L.121, L.122, L.123 et L.126. En effet, l’article L57 en question stipule : «tout sénégalais électeur peut faire acte de candidature et être élu, sous réserve des conditions d'âge et des cas d'incapacité ou d'inéligibilité prévus par la loi». Ce qui fait dire au ministre de l’Intérieur que le projet de loi ne concerne pas que la modification de l’article l 28-3 qui permet, lorsque la durée restante de la peine dont a bénéficié en raison d’une grâce, expire, que le condamné concerné puisse retrouver ses droits avec sa réintroduction dans le fichier électoral. Au-delà, il se réjouit des avancées issues du dialogue électoral. Il estime que ce projet de loi est le fruit d’un consensus issu des conclusions du dialogue national. «Le système électoral a une cohérence. Si la réforme sur l’article 57 a eu lieu en 2018 c’est juste pour être en conformité avec la loi qui prévoit que nul ne peut être élu s’il n’est pas électeur. Maintenant si cette anomalie a été corrigée en 2018 cela est une avancée démocratique. En ce sens qu’il permet d’uniformiser les conditions d’éligibilité à tous les types d’élections au Sénégal», a précisé Antoine Diom. Car pour lui, le gouvernement ne commet pas une injustice en actant les conclusions du dialogue. Au contraire, il a juste porté cette affaire mais ce sont des acteurs politiques et de la société civile qui en ont fait la demande. «L’histoire a montré aujourd’hui que tout le monde devait aller répondre au dialogue. Penser que cette modification de loi est pour réinjecter Karim et Khalifa dans le dialogue et éliminer Sonko c’est ignorer la loi. Elle ne vise personne», dit-il. Avant de préciser qu’une loi a une portée juridique et impersonnelle. Car toutes les personnes se retrouvant dans la même situation juridique que celle qui est visée par le texte la verra appliquer.
«SI UN PARTI POLITIQUE TROUBLE GRAVEMENT L’ORDRE PUBLIQUE OU LES LIBERTÉS, LA SANCTION C’EST LA DISSOLUTION»
Revenant en outre sur la dissolution du Pastef, le premier flic de rappeler les lois et règlement qui régissent un parti politique. Il cite à cet effet les articles 4 de la constitution et 812 à 814 du code des obligations commerciales qui définissent un parti politique comme une association. Poursuivant, il indique que le but d’un parti politique est d’éduquer ses militants et sympathisants mais pas de saccager, de détourner ou de nuire. Pour lui, les statuts d’un parti politique doivent être en conformité avec les chartes du pays, avec le respect de la constitution, de la souveraineté nationale et la démocratie. Par conséquent «si un parti politique trouble gravement l’ordre public ou les libertés, la sanction c’est la dissolution». Il cite à titre d’exemple «les appels à l’insurrection de Ousmane Sonko, ayant causé des morts, des pertes en biens matériels et les attaques édifices publics etc. ». Estimant que cela n’est la vocation d’un parti politique, alors il est de la responsabilité du ministre de l’Intérieur de dissoudre ce parti. Par ailleurs, il précise que l’inculpation de Ousmane Sonko n’a rien à voir avec la dissolution du Pasteef. Encore qu’il bénéficie toujours de la présomption d’innocence. A son avis, Pastef est un mot wolof que tout citoyen peut s’approprier. Il invite les acteurs politiques à cesser d'endoctriner les jeunes en semant certaines pensées et idéologies malsaines dans leur esprit. Sur ce point, il reste convaincu que tous les hommes publiques ont une part de responsabilité sur la dégradation des mœurs politiques chez les jeunes. Parce qu’en réalité si chacun croise les bras etles laissent se faire manipuler par un quelconque groupe sans pour autant rappeler l’histoire de notre pays et les orienter dans le bon sens, alors on est quelque part responsable, parce qu’il y a une passivité observée. Un jeune doit avoir 2 choses en bandoulière : l'éducation et le savoir, mais il se désole que de nos jours nos jeunes font preuve d’un manque d’éducation notoire.
«JE SALUE LE TRAVAIL DES FDS QUI ONT PERMI D’ARRÊTER JUAN BRANCO»
Outre les questions liées à l’actualité, Antoine Diom n’a pas manqué de féliciter ses hommes. En effet, nos forces de défense et de sécurité ont eu droit à un standing ovation de la part des députés de la 14 législature. Même l’opposition s’est levée pour acclamer les éléments de Antoine Diom. « Je salue le professionnalisme, le courage, le dévouement et l’engagement de l’ensemble des Fds avec une mention spéciale à l’ensemble des forces spéciales qui travaillent de jours comme de nuits pour nous permettre d’être en paix », indique le ministre de l’Intérieur. Estimant que ce n’est pas républicain de vouloir les mêler au début public, il révèle que les FDS sont des hommes d’une grande exemplarité qui se sacrifient au quotidien au péril de leur vie. « Je vous annonce que l’avocat Juan Branco qui est venu ici s’attaquer à nos institutions, nos magistrats, est entre les mains de la Bip qui est une unité d’élite de la police », se réjouit le premier flic de ce pays. En outre, il exhorte les citoyens à bannir tout débat ethnique. Car dit-il, c'est la diversité ethnique qui faitla richesse du Sénégal.