BRANLE-BAS DES ETATS-MAJORS MALGRE LA COURTE PERIODE
Les états-majors politiques des divers partis qui se partagent l’électorat à Rufisque sont en plein dans la sensibilisation et la mobilisation pour une inscription massive sur les listes électorales

Les états-majors politiques des divers partis qui se partagent l’électorat à Rufisque sont en plein dans la sensibilisation et la mobilisation pour une inscription massive sur les listes électorales. Même si certaines dénoncent « une démarche cavalière et unilatérale » dans le délai de 40 jours francs pour la révision des listes électorales, les formations politiques s’activent pour se mettre à l’abri des mauvaises surprises.
A Rufisque, malgré l’ouverture de la révision des listes électorales depuis samedi, le sujet n’est pas actuellement au centre des discussions, en cette période de pandémie. Seuls quelques acteurs politiques s’intéressent pour le moment à la question et c’est pour organiser leurs militants et sympathisants pour aller s’inscrire pour ceux qui ont déjà leur pièce d’identité et pour les primo-votants d’aller prendre d’assaut les commissariats et autres brigades de gendarmerie pour se faire faire une carte d’identité et profiter de la révision exceptionnelle pour s’inscrire sur les listes électorales. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle certains estiment que le délai d’un mois et poussière est trop petit si on sait que même en temps normal, ce n’était pas évident, surtout avec le penchant des Sénégalais à toujours attendre les dernières heures pour se ruer vers les lieux d’inscription. « La période est très courte. D’habitude, c’était pour trois mois et généralement cela ne suffisait pas. Si aujourd’hui, on dit que tout doit se faire d’un délai d’un mois et 15 jours, c’est compliqué», relève Alioune Mar. Le maire de la commune de Rufisque Ouest lance un appel aux autorités afin que ce délai soit repoussé et que la période des inscriptions soit prolongée. «Je demande à l’autorité de prolonger la période, s’il n’y a pas d’inconvénients techniques, notamment d’empiètement sur les autres étapes du processus », a-t-il dit.
Même son de cloche du côté de la LD-debout, où le parti constate avec regret le rejet du recours introduit par l’opposition au niveau du Conseil constitutionnel et déplore le fait de n’avoir pas été associé par le Préfet dans les discussions, dans le cadre des inscriptions. «La direction du parti travaille en parfaite collaboration avec le cercle de l’opposition particulièrement le Crd dont nous sommes membres. Au niveau de Rufisque, le préfet avait convié les partis politiques qui sont dans le département pour échanger sur le processus électoral, les inscriptions et autres. Mais la LD-debout n’a pas été conviée et on n’a pas compris cette démarche là parce malgré tout notre parti constitue une force politique ici à Rufisque», explique Boubou Diakhaté, responsable des jeunes du parti. « Néanmoins, en tant que parti politique, la Ld-Debout est déjà sur le travail à travers la sensibilisation des militants et surtout des jeunes qui n’ont jamais eu de carte d’identité. Nous sensibilisons nos camarades, nos militants pour qu’ils aillent s’inscrire massivement et surtout les jeunes qui n’ont pas encore leur carte d’identité d’aller investir les commissariats et les gendarmeries pour déposer et obtenir la carte d’identité afin de pouvoir accéder à ses révisions et s’inscrire sur les listes », a dit M Diakhaté.
Au Pastef, c’est le même sentiment et on récuse le délai de 40 jours francs pour des inscriptions et des radiations : « c’est un délai trop court, notamment pour les primo votants », a expliqué Moussa Diallo, le chargé des élections du parti au niveau départemental avant d’ajouter : « nous allons combattre cette forfaiture, c’est une décision discriminatoire ». Pour se mettre à l’abri de toute mauvaise surprise, les camarades d’Ousmane Sonko entendent tout de même faire inscrire le maximum de leurs partisans et sympathisants. Et, selon Moussa Diallo, « des dispositions sont déjà prises dans ce sens, avec des équipes qui sont installées dans les différentes communes du département. Et chaque jour, les responsables au niveau de ces équipes font le monitoring des inscriptions. Bien vrai que l’Etat a agi de manière cavalière, nous adoptons notre stratégie», a expliqué le chargé des élections qui se réjouit de la forte affluence rapportée par leurs représentants au niveau des bureaux d’inscription.
LA MOUVANCE PRESIDENTIELLE DEJA DANS LE COUP
Du côté de la mouvance présidentielle, c’est déjà la mobilisation dans certains états-majors politiques pour aller à la rencontre des populations et les aider à profiter de la période pour figurer sur le fichier électoral.
Dans ce sens, les « Linguères de Ismaïla Madior Fall » dans la commune de Rufisque Est, ont initié une campagne intitulée campagne « dem biduji, ma carte ma voix ». Pour ces dames, le délai importe peu : « Pour nous, c’est une question de détermination et d’engagement. Si voulons élire notre candidat, ça doit passer par la mobilisation et la sensibilisation de nos partisans », a dit Aissata Bâ, membre de la coordination des femmes de l’Est.
Toutefois, la militante d’Ismaila Madior fall, ne dirait pas non à une prolongation des délais : « si c’était possible, nous voudrions avoir un report de la date de clôture, en tenant compte de l’hivernage et de la pandémie qui font que ce n’est pas toujours facile de rassembler un grand nombre » a-t-elle relevé.