VIDEODIOMAYE ACCUSÉ DE TRAHIR SES PROMESSES DE CAMPAGNE
Invité d'« Objection » ce 30 novembre sur Sud FM, Mame Adama Gueye déplore que le chef de l'État n'ait jamais donné audience aux signataires du Pacte de bonne gouvernance, pourtant au cœur de son projet politique lors de la présidentielle

Invité de l’émission « Objection » ce dimanche 30 novembre 2025 sur Sud FM, l’avocat Me Mame Adama Gueye reproche au président Bassirou Diomaye Faye de n’avoir pas donné suite aux demandes d’audience de Sursaut et des signataires du Pacte national de bonne gouvernance démocratique, alors même que ces engagements figuraient au cœur de sa campagne. Il déplore, près de deux ans après l’alternance, « l’absence de changements profonds dans le fonctionnement de l’administration », estimant que la pratique du pouvoir reste très en deçà des promesses de rupture et d’ouverture faites aux forces vives de la nation.
Me Gueye salue le profil de plusieurs personnalités nommées à l’OFNAC, notamment des figures issues de la société civile comme Birahim Seck, qu’il juge crédibles pour porter la lutte contre la corruption. Il insiste toutefois sur le fait que ces nominations ne suffiront pas sans moyens conséquents, une réelle volonté politique et une politique de prévention (codes de conduite, système national d’intégrité, digitalisation) pour rendre effectif le combat contre l’enrichissement illicite.
Sur le terrain judiciaire, l’avocat juge inappropriées les sorties du Premier ministre Ousmane Sonko contre les magistrats, considérant que cela fragilise l’institution judiciaire et brouille le signal envoyé aux justiciables. Il se félicite que le chef de l’État ait reçu les chefs de juridictions, mais regrette le non‑suivi des assises de la justice et l’absence de mise en œuvre de réformes clés comme le juge des libertés ou la fin du « retour de parquet ».
Partisan de la reddition des comptes, Me Gueye critique la méthode actuelle, qu’il juge incohérente lorsqu’elle cible d’abord des bénéficiaires supposés de fonds publics sans s’intéresser en priorité à ceux, dans l’administration, qui ont autorisé et organisé les décaissements. Il se montre réservé sur le niveau élevé des cautions, qui crée selon lui une inégalité entre prévenus riches et pauvres, et réclame des enquêtes complètes sur les morts et blessés des violences politiques de 2020‑2021 afin de rendre justice à toutes les victimes.
L'invité de Baye Omar Gueye estime que les divergences publiques entre le président Diomaye Faye et le Premier ministre Sonko, notamment sur la Guinée‑Bissau et l’attitude à adopter face au FMI, parasitent le fonctionnement de l’État et brouillent la lisibilité de l’action publique. Il rappelle que plusieurs économistes jugent inévitable une restructuration de la dette, relève les doutes du FMI sur sa soutenabilité, et appelle à un « plan national de résilience » pour anticiper les chocs et répartir équitablement les efforts entre l’État, les élites et les citoyens.











