BABACAR DIOP SAISIT LA COUR SUPRÊME
Le président des « Forces démocratiques du Sénégal (Fds-Les Guelwaars) a accusé le ministre Antoine Diome d’avoir bloqué leur dossier de demande récépissé « sur des bases arbitraires et puériles »

Dr Babacar Diop, président des «Forces démocratiques du Sénégal» (Fds-Les Guelwaars) a annoncé que sa formation va trainer l’actuel ministre de l’intérieur devant la Cour suprême. En conférence de presse hier, mercredi 11 août, le leader des Fds-Les Guelwaars accuse Antoine Félix Abdoulaye Diome d’avoir bloqué leur dossier de demande récépissé «sur des bases arbitraires et puériles».
En conférence de presse hier, mercredi 11 aout, Dr Babacar Diop, président des « Forces démocratiques du Sénégal (Fds-Les Guelwaars) a accusé le ministre Antoine Diome d’avoir bloqué leur dossier de demande récépissé « sur des bases arbitraires et puériles ». « Se cachant derrière ses services, il nous reproche d’utiliser le terme ‘’Guelwaar’’ qui pour lui renvoie à une ethnie, alors qu’un parti politique ne doit pas être constitué sur des bases identitaires », a expliqué le professeur au département de philosophie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
«Il n’y a que la grande ignorance et la mauvaise foi sans limite qui peuvent pousser une administration partisane, politisée et instrumentalisée à avancer de telles inepties pour tenter d’arrêter l’évolution d’un parti qui gagne du terrain et commence à effrayer les tenants du régime en place. C’est une insulte à l’intelligence collective de notre peuple qui, dans ses couches les plus démocratiques et progressistes s’identifie à ‘’Guelwaar’’, symbole de résistance et de dignité pour sa vaillante jeunesse ». « Aujourd’hui, Guelwaar est marqué par une quadruple empreinte : malinke, sérère, peul et wolof. Le mot vient du malinke Kelediawarou qui signifie au sens propre « fauve de la guerre » et au sens figuré « Seigneur de la guerre » et « Guerrier de la Paix ».
Les Diawarous constituent un groupe de guerriers qui étaient déjà implantés dans le Niani (capital de l’empire du Mali). Ils s’exileront plus tard dans le Gabou avant de s’installer dans le Sine au milieu du XIVe siècle » a-t-il renchéri encore tout en précisant que « Guelwaar est le symbole du métissage linguistique, ethnique et culturel de l’Afrique de l’Ouest. On le retrouve chez les Manding, les Sérères, les Peuls et les Wolofs avec presque la même signification : des valeurs qui rappellent le sens de l’honneur, de la dignité et le don de soi au service de la communauté ».
Poursuivant son propos, le leader des « Fds-Les Guelwaars » dénonçant « les agissements d’Antoine Diome, un ministre partisan qui engage le pays dans la déstabilisation de sa légendaire paix civile » a annoncé que Fds-Les Guelwaars mènera la lutte sur le terrain politique et devant les tribunaux afin que la «forfaiture d’Antoine Diome», un «homme dangereux» qui a construit « sa carrière sur le clanisme, les basses besognes, la liquidation des adversaires politiques» ne passe. Sous ce rapport, il a indiqué que leurs avocats « déposeront devant la Chambre administrative de la Cour Suprême un recours pour excès de pouvoir ».
Juste rappeler que le ministre Antoine Felix Abdoulaye Diome n’est pas à son premier bras de fer avec les acteurs politiques. Au mois de janvier dernier, soit à peine deux mois après sa prise de fonction, il était monté au créneau à travers une note circulaire menaçant de dissoudre le parti de Sonko pour non-respect de la loi sur le financement des partis suite à la campagne de levée internationale des fonds initiée par Pastef, formation politique d’Ousmane Sonko. Cette sortie avait suscité une vive controversée au sein de l’opinion publique. Au mois de mars, le même Antoine Felix, revient à la charge lors des manifestations violentes qui ont ébranlé Dakar et plusieurs autres grandes villes du pays suite à la convocation du leader Pastef, Ousmane Sonko par la justice pour une « viol et menace de mort ».
Dans une intervention télévisée, le 6 mars, l’ancien substitut du procureur spécial n’avait pas hésité à qualifier les manifestations de « conspiration contre l’État» relevant d’une « insurrection organisée » avant de revenir à de meilleurs sentiments et en allant au chevet des jeunes blessés lors des ces quatre jours de manifestation, dans la foulée de l’intervention du chef de l’Etat le 8 mars.