ENTRE L’AFP ET JAMM AK NJARIÑ, C’EST TERMINÉ
Le parti fondé par Moustapha Niasse a décidé de rompre son alliance avec la coalition Jamm Ak Njariñ, privilégiant désormais des partenariats basés sur des "valeurs communes" et une "transparence bien définie", selon son porte-parole

L’alliance électorale entre l’Alliance des Forces de Progrès (Afp) et la coalition Jamm Ak Njariñ appartient désormais à l’histoire ancienne. C’est ce qu’a annoncé hier le porte-parole des progressistes dans l’émission «jotaayu L’as» sur la chaîne Youtube de L’as tv.
C’est terminé. L’Afp a décidé de rompre les amarres avec Jamm Ak Njariñ, coalition formée à la veille des élections anticipées de novembre dernier avec comme tête de liste l’ancien Premier ministre Amadou Ba. «Nous avons analysé et diagnostiqué toutes nos alliances politiques. Mais la manière dont l’Afp s’est engagée dans ces coalitions, c’est fini. C’est-à-dire de participer à des coalitions où on ne maîtrise pas les investitures qui font naître des frustrations», a déclaré le porte-parole de l’Afp, Alioune Badara Diouck, dans l’émission «Jotaay L’As» sur la chaîne YouTube L’As Tv, un des supports numériques du groupe 3M-COMM qui édite L’As Quotidien.
Sous ce registre, sur la question de savoir si entre l’Afp et la coalition Jamm Ak Njariñ, c’est de l’histoire ancienne, il rétorque : «La forme qui avait prévalu à la naissance de cette coalition qui était une alliance électorale pour les Législatives anticipées de 2024, c’est fini».
Désormais, poursuit-il, l’Afp, dans toutes ses futures alliances, ne va s’allier qu’avec des formations politiques avec lesquelles elles partagent les mêmes valeurs, le même idéal, les mêmes convergences de vues avec des règles de transparence bien définies et un programme de gouvernance commun. «C’est sur la base de ces conditions que l’Afp s’engagera dorénavant avec les autres partis politiques dans une coalition», a-t-il ajouté.
Avec ce départ, quelle sera la posture de l’Afp à l’Assemblée nationale. Va-t-elle toujours rester du côté des non-inscrits ? Étant donné la proximité entre Moustapha Niasse et Macky Sall, l’Afp pourrait-elle amener à former avec Takku Wallu Sénégal un groupe parlementaire lors de la prochaine rentrée parlementaire en octobre ? Car, il faut dire que Takku Wallu Sénégal qui détient 16 sièges à l’Assemblée nationale était obligé de compter sur la voix de Abdou Karim Sall pour former un groupe.
En tout cas, Alioune Badara Diouck n’exclut pas une alliance avec d’autres forces politiques. «L’Afp repose sur ses propres règles et principes. S’il y a une convergence de vues avec d’autres formations politiques, la question sera traitée d’une manière collégiale pour être entérinée. Mais l’Afp ne fonctionne pas sur la base d’amitié mais sur une ligne bien définie», a indiqué le porte-parole de l’Afp.
« Il n’en est plus question qu’on (AFP) soit remorqué par d’autres partis politiques »
Riche d’une trajectoire de plus de deux décennies, l’Afp a contribué à deux reprises sur les trois alternances politiques connues au Sénégal notamment celle de 2000 avecAbdoulaye Wade et de 2012 avec Macky Sall. Pourtant la dernière candidature de l’Afp à une présidentielle remonte en 2012. C’est pourquoi, lors de leur 3ème congrès ordinaire, tenu le 26 avril dernier, et qui a vu Mbaye Dione, banquier et actuellement député, désigné Secrétaire général en remplacement de Moustapha Niasse, la candidature de l’Afp à la prochaine élection présidentielle a été traitée. Il a été question d’évaluer les différentes participations de leur formation politique aux élections, soit seul soit avec des coalitions. «Nous avons analysé notre histoire actuelle. Nous nous sommes aussi questionnés sur la trajectoire future du parti. La résolution du Congrès est sans ambages. Le parti est structuré et discipliné. Donc, il n’en est plus question qu’on soit remorqué par d’autres partis politiques», a pesté l’ancien maire de Djiddah Thiaroye Kao, Alioune Badara Diouck.
En cette perspective, l’Afp s’est fixé un agenda d’ici les élections locales qui devraient se tenir en 2027 pour aller dans le Sénégal des profondeurs rencontrer les Sénégalais en vue de créer les conditions d’une proximité et de porter les préoccupations et les frustrations des populations et investir le combat de la démocratie. L’objectif, pour les Progressistes, est de recréer un nouvel ancrage territorial de l’Afp d’ici les Locales de 2027. «Sous ce rapport, l’Afp va descendre dans les 558 collectivités territoriales et dans la diaspora pour prêcher son message et d’écouter les Sénégalais pour que l’Afp puisse avoir en 2029 son candidat à l’élection présidentielle et la gagner», a annoncé le porte-parole de l’Afp qui ajoute : «L’Afp entend avec son nouveau secrétaire général raviver la «flamme progressiste» depuis ses bases et de massifier ses rangs. L’Afp avait beaucoup de cellules dormantes au Sénégal et dans la diaspora que nous sommes en train de réveiller».