«IL Y A UN BLOCAGE DU LEADER QUI SOUHAITE PROJETER SON FILS A LA TÊTE DU PDS»
«Le problème du PDS, c’est l’identification du parti à son leader charismatique». Telle est la conviction du Pr Moussa Diaw, enseignant-chercheur en Sciences politiques

«Le problème du PDS, c’est l’identification du parti à son leader charismatique». Telle est la conviction du Pr Moussa Diaw, enseignant-chercheur en Sciences politiques. «Le Président Abdoulaye Wade, Secrétaire général du PDS, s’est distingué dans l’opposition d’alors à travers son discours très combatif avec beaucoup d’abnégation. Il s’est fait remarquer dans le paysage politique sénégalais sans répit jusqu’à l’aboutissement de la première alternance en 2000. C’est donc une personnalité politique. Le parti s’identifie à lui de par son charisme qui a fait du PDS un parti dominant par la suite depuis 2000», indique le politologue.
Pr Diaw de renchérir : «Ce parti a traversé des situations difficiles qui sont, non seulement liées à sa gouvernance politique, mais aussi à des difficultés de changement, de démocratisation du parti à l’intérieur. Pour le PDS, il y a un problème de renouvellement de cadres à la tête du parti. Le problème du PDS, c’est l’identification du parti à son leader charismatique. Le fait qu’il y ait une personnalisation du parti explique un certain nombre de difficultés qu’il traverse». Selon lui, «ces difficultés-là s’- analysent autour de cette attitude à vouloir conserver le pouvoir ou bien à préparer un héritier. C’est le fait qu’il y ait cette personnalisation du pouvoir qui plombe toutes les velléités de transformation interne. Et cela se traduit par le blocage de ce parti-là, parce que son leader souhaite que son fils soit son héritier. Et il y a le départ d’un certain nombre de cadres qui souhaitaient la transformation intérieure afin de se projeter pour avoir une position de pouvoir». «Et tel n’est pas le cas, car cette ouverture-là n’existe pas au niveau du PDS. Parce qu’il y a un blocage du leader qui souhaite projeter son fils à la tête de cette formation-là, en faire un héritier. Comme son fils n’est pas là, il ne contribue pas aux combats politiques et les autres cadres sont bloqués. Certains ont choisi le départ. C’est la raison pour laquelle, il y une sorte de démoralisation dans le parti. Des leaders sont partis, ont créé leur formation, parce qu’ils ne se retrouvent pas dans le PDS et ne souhaitent pas être sous la couverture de son fils, alors qu’ils étaient depuis le début et qu’ils ont mené tous les combats jusqu’à l’arrivée de Wade au pouvoir», conclut-il.