«JE PENSE QUE C’EST UN MELANGE DE GENRE REGRETTABLE»
Candidate de «Oser l’avenir», Aissata Tall Sall fustige la présence de chefs d’Etat a l’investiture de Macky Sall

La présence de chefs d’Etat à l’investiture du candidat de la mouvance présidentielle n’est pas du goût de la candidate à la candidature du mouvement “Osez l’avenir“. En marge de son Congrès d’investiture, le samedi 8 décembre dernier, Me Aïssata Tall Sall a fustigé un «mélange de genre» estimant ainsi que c’est une manière de préparer les Sénégalais à une éventuelle victoire de Macky Sall. La mairesse de Podor a, par ailleurs, présenté son programme “La société du progrès“.
La polémique suscitée par la présence de chefs d’Etat africains au congrès d’investiture du candidat de la mouvance présidentielle, à savoir le président Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, George Weah du Libéria, celui de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, celui de la Gambie Adama Barrow, ou encore le Premier ministre de la Guinée-Bissau, Aristides Gomes, ne s’estompe toujours pas. L’opposition sénégalaise ne digère toujours pas la pilule, ou du moins la candidate à la candidature du Mouvement “Oser l’avenir“ qui regrette cet état de fait. En marge de son congrès d’investiture, tenu le samedi 8 décembre dernier, Me Aïssata Tall Sall a déploré «un mélange de genre». Pour elle, une investiture est «un acte éminemment juridique et politique». Hélas, se désole-t-elle, «on fait comme si c’était une investiture d’un candidat qui avait déjà gagné».
Tirant des conclusions sur la présence de chefs d’Etat africains à cette cérémonie, la mairesse de Podor soupçonne des intentions inavouées par le régime en place. A son avis, «c’est pour façonner psychologiquement les Sénégalais et leur dire que la victoire a déjà été acquise». Ce qui ne peut pas passer, selon elle. Elle reste déterminée à montrer aux Sénégalais «qu’on est loin de la victoire chantée». Bien auparavant, dans une salle de Daniel Sorano remplie de femmes et de jeunes acquis à sa cause, l’ex-socialiste a laissé de côté le discours préparé, qu’elle estime avoir maitrisé pour l’avoir réfléchi et écrit. Elle a ainsi fait savoir qu’elle veut prendre les rênes du pouvoir, non pas pour s’installer sur le fauteuil présidentiel, mais pour dérouler son programme dénommé “La société du progrès“. Etalant ledit programme, elle dira que les valeurs cardinales qui incarnent le Sénégal constituent le socle de ce programme.
Estimant que c’est l’Etat qui tient cette société de progrès, elle dira vouloir en faire «un Etat modèle, un Etat modeste et un Etat moderne». Pour l’Etat modèle, elle estime que «cela fait appel aux valeurs de morale et d’éthique» et «à l’exemplarité de ses dirigeants». Taclant, dans la même dynamique, l’émergence tant chantée par le régime du président Macky Sall, la candidate de “Oser l’avenir“ expliquera que «l’émergence, c’est l’accumulation des richesses». Elle n’a pas manqué d’expliquer que personne ne peut se développer avec ce système d’émergence, car basé sur l’accumulation de richesses provenant de pays étrangers. Donc, elle prône le développement dans son programme.