«KEDOUGOU ETAIT SI DEMUNIE QU’IL ME FALLAIT ENTRER EN POLITIQUE POUR CHANGER LES CHOSES…»
Mamadou Hadji Cissé, maire de la commune de Kédougou, a répondu sans détours au questions du « Témoin quotidien ». Entretien avec un jeune édile bâtisseur…

Mamadou Hadji Cissé, maire de la commune de Kédougou, a répondu sans détours au questions du « Témoin quotidien ». Entretien avec un jeune édile bâtisseur…
Le Témoin : M. le maire de Kédougou, comment se présentait Kédougou avant votre accession à la tête de la commune ?
Mamadou Hadji Cissé : Avant tout permettez-moi de vous remercier pour ce très long trajet que vous avez fait jusqu’ici à Kédougou pour voir ce que j’ai fait en tant que maire. Je salue également le président de la République Macky Sall qui a mis en place un référentiel de développement qu’est le Plan Sénégal Emergent. Un plan sur lequel sont arrimées toutes les politiques publiques de notre pays. Au niveau de la commune de Kédougou, nous avons initié un plan de développement arrimé au Pse. Comme vous le savez, la région de Kédougou a été longtemps oubliée particulièrement la commune de Kédougou elle-même. Nous avons eu de grands messieurs qui se sont succédé à sa tête mais, sur le terrain, vous avez vu qu’il n’y a rien. Nous avons donc hérité d’une commune qui n’avait rien, même pas de plan de développement communal. C’est pour cela que, dès mon arrivée à la tête de la municipalité, je me suis dit que l’on ne peut pas faire de développement sans un socle. Alors, avec mes services techniques j’ai élaboré un plan de développement communal (Pdc). Aujourd’hui, ce Pdc est axé sur des piliers fondamentaux que sont la voirie urbaine, l’assainissement, l’adduction d’eau, la santé, le réseau électrique, le réseau de transport et tant d’autres. Cela constitue des sur-priorités puisque, à Kédougou, tout est priorité. Vous avez vu que même si nous n’avons pas réalisé toutes nos ambitions, beaucoup de choses ont été faites pour améliorer les conditions de vie des populations. A notre arrivée, les gens peinaient à avoir de l’eau potable ou de l’électricité. Depuis que je suis à la tête de la mairie, les difficultés des populations ne sont plus nombreuses. L’eau coule à flot, il n’y a que les quartiers qui ne disposent pas de réseau de distribution d’eau qui ont des problèmes. Pour ce qui est de l’électricité, chaque année nous faisons une extension du réseau. Avec le programme d’appui au secteur de l’électricité, nous avons prévu d’implanter plus de 2 mille poteaux électriques d’extension du réseau électrique dans la commune. Nous allons passer du 6x6 au 30 mille volts, autrement dit réaliser une densification. Auparavant, il y’avait des problèmes sur la tension et la densification du réseau électrique. Les travaux de Promoville vont démarrer incessamment. Sur le plan de la santé, nous avons construit deux centres de santé dont celui qu’on a inauguré aujourd’hui (Ndlr, le vendredi 13 août), l’autre sera inauguré avant la fin de l’année. Chaque année nous appuyons les structures sanitaires en médicaments, en fonctionnement, en personnel d’appoint. Côté éducation, nous avons construit des salles de classe, des murs de clôture pour sécuriser les élèves et nous faisons aussi des dons de fournitures scolaires chaque année pour accompagner les parents d’élèves. Nous avons touché tous les secteurs. S’agissant de la gestion de l’environnement et du cadre de vie, nous avons mis en place un système de ramassage d’ordures ménagères. Beaucoup pensent que c’est l’UCG qui ramasse les ordures alors que c’est la mairie elle-même qui le fait. Cela dit, parfois on fait appel à l’UCG pour des opérations d’enlèvement des dépôts sauvages.
Il y avait combien de structures sanitaires avant votre arrivée aux affaires ?
Avant notre arrivée, Kédougou ne disposait que d’un seul centre de santé. De 1960 à 2014. Nous, on a construit deux centres de santé que l’on va ériger en centres de santé secondaires. Nous avons également construit une salle d’échographie au poste de santé Dalaba, nous accompagnons les centres de santé en personnel d’appoint.
Et au sujet de votre programme « un quartier un poste de santé » ou en êtes-vous ?
C’est une promesse que j’ai réalisée. Nous n’avons pas tout fait mais beaucoup de choses ont été réalisées. Nous avons dix quartiers. Auparavant, nous en étions à un seul poste de santé alors que nous avons fait 2 centres de santé. Si j’obtiens un autre mandat, je vais totalement respecter mes engagements puisqu’en cinq ans ce n’est pas évident pour construire autant de structures de santé car cela nécessite des fonds et des études sérieuses avec tout ce qui tourne autour. Il faut des entrepreneurs qui sont à niveau pour faire ce type de chantiers.
Qu’est-ce que représente Promoville puisque, durant vos activités de ce matin, vous en avez beaucoup parlé ?
C’est un programme innovant. Je salue cette initiative du chef de l’Etat Macky Sall. Ce programme prévoit un réseau d’assainissement, de voirie, d’éclairage public, des espaces verts. C’est un tout pour moderniser les villes comme Kédougou
Pour ce qui est de Kédougou qu’est-ce qui a été fait dans le cadre de ce programme ?
Pour l’instant, c’est en phase de démarrage. Le chef de l’Etat avait fait le lancement des travaux mais, bientôt, une entreprise déjà sélectionnée va démarrer les travaux. Le président a profité de sa visite chez nous pour procéder au lancement de Promoville car, au regard de son emploi du temps, il ne lui sera pas facile de revenir pour juste lancer ces travaux.
Reparlons des difficultés liées à l’accès à l’eau. Quelles sont les localités qui ne disposaient pas d’eau concrètement ?
Toute la ville avait des problèmes d’eau. Il y avait des problèmes de distribution d’eau et de distribution au niveau même de parties où on a un réseau. C’est, d’ailleurs, ce qui m’a incité à entrer dans la politique pour régler tous ces problèmes que connaissent les habitants de Kédougou. Entre 1960 à 2012, il y a eu que deux forages. Entre 2012 à nos jours, c’est-à-dire en cinq ans, j’ai construit cinq forages.
Concernant l’éducation, quelles sont vos réalisations ?
Nous avons construit des salles de classe à l’école Ndiormi, à Pasteur, à Tripano.
Et pour le sport ?
Vous savez qu’aujourd’hui j’ai appuyé les associations sportives et culturelles (Asc) à hauteur de 9 millions. Mais mon travail ne se limite pas à ce niveau. Non seulement, j’ai augmenté cette année l’appui annuel que je donnais mais aussi j’accompagne les Asc dans toutes leurs activités. Je les implique dans la promotion des valeurs civiques et de développement car une association n’a pas que le sport par exemple comme activité. Elle doit aussi avoir des activités de reboisement, de remblai de voirie, de ramassage d’ordures. Durant les deux premières années de mon mandat, j’organisais chaque dimanche des opérations de ramassage d’ordures avec les Asc. Je participais moi-même au ramassage. Avant, Kédougou n’avait aucun système de ramassage d’ordures, nous étions inondés de décharges sauvages. C’est pourquoi, quand on m’a demandé quels sont mes objectifs dans les 100 premiers jours de mon mandat, ma réponse a été : rendre la ville de Kédougou propre. La situation était si grave que même la mairie était inondée de poubelles.
Quelle est la place du Pse dans vos programmes de développement ?
Il ne faut pas réinventer la roue si elle existe. Même les opposants au chef de l’Etat Macky Sall savent que le Pse est un outil fiable de développement. C’est pour cette raison que, pour ce qui me concerne en tout cas, tous les programmes et projets s’adossent à ce plan. Ce qui m’a valu d’ailleurs de réaliser toutes ces prouesses car, comme je ne cesse de le répéter, Kédougou était une cité où tout était nécessité. Une ville oubliée. Le problème, c’était de trouver des moyens pour réaliser ce Pse car on ne peut pas trouver un outil de développement aussi prestigieux que ce plan-là. Tous les secteurs ont été pris en compte.