VIDEOLA DÉFENSE DE MANSOUR FAYE CRIE AU SCANDALE
Placé sous mandat de dépôt par la haute cour de justice ce lundi, l'ancien ministre voit tous ses recours juridiques échouer. Ses avocats dénoncent une décision « politique » et le rejet systématique de leurs démarches

Mansour Faye reste derrière les barreaux. Malgré une batterie de recours déployée par ses avocats, l'ancien ministre a été placé sous mandat de dépôt par la commission d'instruction de la haute cour de justice. Lors d'une conférence de presse ce lundi 26 mai, ses conseils ont exprimé leur amertume face au rejet systématique de leurs démarches juridiques.
La défense du maire de Saint-Louis avait multiplié les initiatives pour éviter l'incarcération de leur client. Premier recours : une requête en contestation sérieuse, dans laquelle les avocats contestaient le bien-fondé des accusations. "Nous avons déposé une requête au fin de contestation sérieuse", ont-ils expliqué, précisant qu'ils communiqueront exceptionnellement ce document à la presse.
Deuxième tentative : une offre de cautionnement, dont le montant n'a pas été révélé. "Nous avons fait une offre de cautionnement. Cette offre de cautionnement a été rejetée", ont déclaré les avocats, refusant catégoriquement de divulguer la somme proposée malgré l'insistance des journalistes.
Enfin, troisième et dernier recours : une requête en inconstitutionnalité de la loi elle-même. "Nous avons déposé également une requête en inconstitutionnalité de la loi. Cette exception a été rejetée", ont-ils ajouté avec amertume.
"On ne nous a pas écoutés"
Face à ces échecs successifs, la frustration des avocats est palpable. "Nous avons la désagréable sensation qu'on ne nous a pas écouté. Si on nous a écouté, on nous a entendu. Si on nous a entendu, on ne nous a pas compris", ont-ils déploré lors de leur intervention.
Cette série de rejets alimente selon eux la thèse d'une "commande politique". Les conseils de Mansour Faye martèlent que leur client n'a aucune responsabilité dans l'affaire du marché de riz qui lui est reprochée, dans le cadre du programme de résilience économique et social durant la Covid-19.
Pour étayer l'innocence de leur client, les avocats avancent plusieurs éléments : Mansour Faye n'était pas membre de la commission d'attribution des marchés, un appel d'offres régulier a été organisé avec 30 soumissionnaires, et les prix appliqués (275 francs le kilo) avaient été confirmés par le ministère du commerce.
"Il n'est absolument à rien intéressé ni dans le marché ni dans quoi que ce soit", insistent-ils, dénonçant des "reproches politiques" émanant d'une "assemblée d'hommes politiques".
Dans un geste inédit, les avocats ont annoncé leur intention de transmettre l'ensemble de leurs documents juridiques aux médias, souhaitant que "l'information puisse être portée au public" pour démontrer l'innocence de Mansour Faye.