LA MOUVANCE PRESIDENTIELLE CHERCHE UN CANDIDAT CREDIBLE ET CONSENSUEL
On s’achemine vers des joutes électorales âprement disputées à Rufisque le 23 janvier prochain

A moins de cinq mois désormais mois des élections municipales, le paysage politique bouillonne déjà à Rufisque où la bataille pour le contrôle de la mairie de ville fait rage entre responsables apéristes. Après les déclarations de candidatures tous azimuts, place aux consultations et autres tractations pour remporter le scrutin majoritaire dans les trois communes de Rufisque mais aussi à la mairie de ville.
On s’achemine vers des joutes électorales âprement disputées à Rufisque le 23 janvier prochain. Plusieurs candidatsse sont déjà signalés pour le contrôle de la ville. Il s’agit de Souleymane Ndoye, président du conseil départemental, de Boubacar Albé Ndoye, actuel maire de la commune de Rufisque Est et par ailleurs premier adjoint à la ville, de Doudou Meissa Wade et de l’ancien ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall qui multiplie les sorties médiatiques.
Selon les souteneurs du dernier nommé, des tractations seraient en train de s’opérer en haut lieu pour défendre la candidature du député et président du conseil départemental Souleymane Ndoye. « Ce à quoi noustenons, c’est que ce soit Rufisque qui choisisse ses candidats et pas d’autres à la place des Rufisquois », avait déclaré, mercredi dernier, M. Ismaïla Madior Fall, candidat déclaré à la ville au terme d’une réunion du comité électoral. « Nous avons discuté et nous sommes en train de nous accorder pour présenter, voire positionner des candidats à la fois au niveau de la ville, du département, mais aussi des autres communes », a insisté l’ancien Garde des Sceaux. Le constitutionnaliste a indiqué être en contact permanent avec les responsables du parti au niveau national, avec le président de la République pour arrêter de concert une liste unique pour Rufisque. Une candidature fortement décriée par ses frères de partis à Rufisque Nord.
Disant avoir constaté la présence et l’implication d’Abdou Salam Guèye dans le comité électoral du candidat Ismaïla Madior Fall, ces apéristes ont tenu à préciser que « l’heure n’est pas à la désignation d’un éventuel candidat que ce soit pour le parti ou pour la coalition Benno Bokk Yakaar. L’heure est d’abord à l’unité et aux respects des directives données par le chef de l’Etat. Le moment venu, il va désigner les différents candidats. La déclaration de monsieur Abdou Salam Guèye n’engage que lui », a souligné avec force Isma Diagne, secrétaire administratif des cadres apéristes du Nord.
Dans le camp du maire Albé Ndoye, on rejette toute ingérence du ministre Oumar Guèye comme déclaré dans la presse par Matar Ndoye, chargé de mission à la présidence de la République. « Il n’y a aucun compromis entre le maire Boubacar Albé Ndoye et le ministre Oumar Guèye qui est du reste coordonnateur de la coalition Benno Bokk Yakaar dans le département. La candidature du maire Albé est légitime et répond à un besoin de bâtir la ville de Rufisque autour d’une équipe forte composée de dignes fils de la ville. Il faut dégager toute idée de dualité entre le ministre Oumar Guèye et l’ancien ministre Ismaïla Madior Fall », a précisé Pape Sall, conseiller du maire de l’Est. D’ailleurs, il estime que le ministre est impopulaire à Rufisque où il n’a été connu des populations qu’après sa nomination au gouvernement, il y a juste trois ans. « Ismaïla n’est pas connu des Rufisquois. Il n’a pas de base politique. Tout le contraire du maire Albé Ndoye qui est tout le temps au contact des populations et de sa base », argumente M. Pape Sall.
Hormis les trois candidats déclarés de l’Alliance pour la République (APR), d’autres jeunes aux dents longues affichent eux aussi un réel intérêt pour les communes et même pour la très convoitée ville de Rufisque. Parmi ceux-là, il y a Doudou Meissa Wade, Pca de la SOGIP, le député Seydou Diouf et le maire de Rufisque Ouest, Alioune Fall Mar.
De son côté, Doudou Meissa Wade avait donné un signal fort pour lever toute équivoque sur la probabilité de sa candidature à la ville. Déjà investi par ses souteneurs, le candidat malheureux aux locales de 2014 n’en démord toujours pas. Après une longue période d’absence, il revient avec de nouvelles ambitions. « Nous faisons confiance au chef de l’Etat, Macky Sall, et je suis sûr qu’il va prendre en compte le choix des Rufisquois qui misent sur ma personne. Nous sommes prêts à accompagner le président à condition qu’il respecte le choix des Rufisquois. Nous restons attentifs et patients et attendons sa décision pour nous prononcer », avait fait savoir Doudou Meissa Wade qui ne veut plus accepter ce qu’il appelle une injustice. « Je l’avais prouvé en 2014 et je suis capable de réitérer mon comportement. Ce n’est pas un comportement rebelle, loin de là, mais juste une réaction contre l’injustice et l’iniquité », a-t-il encore réaffirmé mettant sa déconvenue de 2014 sur le compte de la complicité de l’administration territoriale.