LES POUVOIRS ET PRÉROGATIVES DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
La fonction de Président de la République est l’un des statuts les plus attrayants au monde. Beaucoup rêvent de le devenir, mais peu sont ceux qui peuvent atteindre cet objectif

La fonction de président de la République attise les convoitises. Même si beaucoup d’acteurs politiques ayant déclaré leur candidature confient s’être engagés pour servir le pays, il est clair que le Chef de l’État a beaucoup de pouvoirs et de prérogatives qu’il tient de la Constitution du Sénégal.
La fonction de président de la République est l’un des statuts les plus attrayants au monde. Beaucoup rêvent de le devenir, mais peu sont ceux qui peuvent atteindre cet objectif. Au Sénégal, à l’approche de chaque élection présidentielle - temps de forte ferveur politique - chaque semaine, on assiste à plusieurs déclarations de candidatures. Déjà, on a noté plus d’une quarantaine de candidatures d’hommes et de femmes voulant diriger le Sénégal.
Pour beaucoup, ce qui fait courir ces candidats, ce sont les avantages et autres prérogatives accordés au chef de l’État. À la lumière de la lecture de la Constitution du Sénégal, on se rend compte que le titre « d’homme le plus puissant du Sénégal » collé au chef de l’État n’est pas exagéré. Dans le titre 3 de la Constitution sénégalaise qui traite « Du Président de la République », des articles 26 à 52 (loi constitutionnelle n° 2016-10 du 5 avril 2016 portant révision de la Constitution -JORS, numéro spécial 6926 du 7 avril 2016-), les conditions à remplir pour devenir Président, la procédure de son élection de même que les pouvoirs du chef de l’État sont bien mis en exergue.
L’article 42 de la Constitution sénégalaise renseigne que le chef de l‘État sénégalais a beaucoup de pouvoir. Cet article dispose que « le président de la République est le gardien de la Constitution », « il est le premier protecteur des Arts et des Lettres du Sénégal », il « incarne l’unité nationale ». D’après le même article, le président « est le garant du fonctionnement régulier des institutions, de l’indépendance nationale et de l’intégrité du territoire. Il détermine la politique de la Nation. Il préside le Conseil des ministres ».
Le président de la République nomme aux emplois civils (article 44). Cette disposition accorde ainsi beaucoup de prérogatives au chef de l’État qui peut promouvoir beaucoup de personnes, notamment ses collaborateurs politiques, à des postes stratégiques durant toute la durée de son mandat. Cela est traduit par le constat selon lequel « avec sa signature, un Président fait et défait des carrières ».
Dans le même ordre d’idées, l’article 45 de la Constitution dispose que « le président de la République est responsable de la Défense nationale », « il préside le Conseil supérieur de la Défense nationale et le Conseil national de sécurité. Il est le chef suprême des Armées, il nomme à tous les emplois militaires et dispose de la force armée ».
Le Président nomme à tous les emplois civils et militaires
Dans la mise en œuvre de la politique diplomatique, « le président de la République accrédite les Ambassadeurs et les Envoyés extraordinaires auprès des puissances étrangères ». Les Ambassadeurs et les Envoyés extraordinaires des puissances étrangères sont accrédités auprès de lui (article 46).
Un autre pouvoir et pas le moindre accordé par la Constitution, notamment sur le plan judiciaire : « le Président de la République a le droit de faire grâce (Article 47) ».
Même si le gouvernement est une institution, « le président de la République nomme le Premier ministre et met fin à ses fonctions. Sur proposition du Premier ministre, le Président de la République nomme les Ministres, fixe leurs attributions et met fin à leurs fonctions » (Article 49). Cette prérogative est un rêve pour beaucoup d’hommes politiques qui peuvent ainsi gouverner, mettre en œuvre leur programme de société, mais aussi responsabiliser leurs alliés politiques.
Par moment même, pour la sécurité nationale, le chef de l’État peut user de « pouvoirs exceptionnels ». D’après l’article 52, « lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité du territoire national ou l’exécution des engagements internationaux sont menacées d’une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ou des institutions est interrompu, le président de la République dispose de pouvoirs exceptionnels ». Il peut ainsi, « après en avoir informé la Nation par un message, prendre toute mesure tendant à rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions et à assurer la sauvegarde de la Nation ». Autant de pouvoirs prévus par la Constitution qui font courir les hommes politiques sans oublier les avantages financiers avec la fameuse « Caisse noire » ou « Fonds politiques du Président ».