LEVEE DE BOUCLIERS DE L’OPPOSITION CONTRE LE MACKY
Interdiction à Lead Afrique d’exercer au Sénégal

L’opposition continue de dénoncer l’interdiction faite à Lead Afrique Francophone d’exercer au Sénégal, pour avoir financé le mouvement «Y en a marre». Le Parti Démocratique Sénégalais (Pds) et l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (Act) considèrent cette décision comme une volonté de confiscation des libertés individuelles et collectives et de négation des droits humains par des tentatives répétées de réduire l’espace public d’expression. Mais ils estiment que c’est peine perdue pour le pouvoir
C’est la levée de boucliers de l’opposition contre Macky Sall depuis le retrait de l’arrêté autorisant la création de l’Ong Lead Afrique Francophone et son interdiction de mener des activités au Sénégal. Toute l’opposition s’indigne et condamne cette décision qui constitue, à leurs yeux, une restriction des libertés. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le comité directeur du Pds dénonce «le plan de confiscation des libertés individuelles et collectives et de négation des droits humains par des tentatives répétées de réduire l’espace public d’expression des citoyens et des organisations de la société civile par des menaces, des attaques personnelles contre des leaders d’ONG, des actes d’intimidation et de persécution à l’encontre des responsables desdites organisations».
Dans le même sillage, l’instance dirigeante des libéraux fustige l’audition des responsables d’Enda Tm, d’Oxfam et d’Osiwa par la police dans le cadre d’une enquête ouverte sur de présumés financements irréguliers au profit du mouvement «Y en a Marre». Se disant conscients de la nécessité de respecter les cahiers des charges auxquels ont souscrit les Ong, les libéraux apportent néanmoins leur soutien à toutes les organisations de la Société Civile dont l’existence est menacée et exigent le retrait immédiat de l’arrêté qui salit l’image du Sénégal.
Par ailleurs, les camarades de Me Wade sont outrés par les tentatives du pouvoir de violer la liberté d’expression. «Après avoir neutralisé une bonne partie des médias traditionnels, Macky Sall et son clan tentent le diable en envisageant de s’attaquer à la liberté et aux droits que permettent l’Internet et les réseaux sociaux pour tous les citoyens qui sont sevrés de moyens d’expression», indiquent les libéraux dans un communiqué sanctionnant leur rencontre.
A cet effet, Omar Sarr et compagnie mettent en garde le gouvernement et demandent aux utilisateurs des réseaux sociaux de défendre vaillamment leur seul outil de démocratisation de l’information et de la communication sociale. Pour les libéraux, de telles dérives ne sauraient prospérer, d’autant que le pays s’achemine insidieusement mais sûrement vers des périodes de tensions exacerbées par la volonté manifeste du ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, et «ses complices de la CENA» de confisquer la volonté populaire. Mais, préviennent-ils, aucun démocrate ne l’acceptera
ABDOUL MBAYE : «C’EST UN JALON DE PLUS DANS SA STRATEGIE DE COUP DE FORCE POUR UN DEUXIEME MANDAT»
Le bureau politique de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (Act) s’indigne, à son tour, du retrait de l’agrément à l’ONG Lead Afrique Francophone. Pour Abdoul Mbaye et ses camarades, le régime de Macky Sall vient encore de franchir un nouveau pas dans sa politique de bâillonnement des libertés et sa tentative de restreindre les espaces d’expression de cellesci. «C’est un jalon de plus dans sa stratégie de coup de force pour un deuxième mandat ; peu lui importe le coût social et politique d’une telle forfaitaire, pourvu qu’il atteigne son but», affirment l’ancien Premier ministre et ses camarades. Ils expriment ainsi leur profonde solidarité à Lead Afrique Francophone et dénoncent ce coup porté à la démocratie, résultat de longues luttes menées par le peuple, et qu’une ambition démesurée menace gravement. «On ne musèlera pas l’expression démocratique de ce pays acquise après de nombreux sacrifices. Il est donc urgent que les forces de progrès de ce pays se réunissent pour barrer la route à cette dictature rampante qui ne connaît comme moyen de dialogue que le rapport de force», fulminent les membres du bureau politique de l’Act qui exigent l’abrogation de cet arrêté indigne de notre démocratie.