L'OPPOSITION GAGNE LE PARI DE LA MOBILISATION
Avec une forte mobilisation, les membres de cette plateforme de l’opposition et leurs militants ont marché de la place de l’Obélisque au Rond-point de la Rts

Le Front démocratique et social de résistance nationale (Frn) a battu le macadam hier, vendredi 28 décembre 2018. Cette manifestation qui a vu la participation des ténors de l’opposition est un « signal fort », donné au pouvoir en place dans sa pseudo-tentative de « hold-up électoral ».
A moins de 60 jours des élections présidentielles du 24 février prochain, la tension est palpable. En effet, pouvoir et opposition affûtent leurs armes et déclenchent les premières salves. Cette dernière accuse le pouvoir de vouloir organiser des élections dans la plus grande opacité. Pour y faire face, les tenants de l’opposition ont mis sur pied la plateforme opérationnelle pour la sécurisation des éléctions (Pose) afin de parer à toute tentative de hold-up électoral. Et sur la même lancée, ils ont organisé hier, vendredi, « la grande marche nationale », 72 heures après la clôture du dépôt des fiches de parrainage par le Conseil constitutionnel.
Le choix de cette journée en corrélation avec la convocation des candidats Macky Sall, Idrissa Seck, Madické Niang, Ousmane Sonko, n’était donc pas fortuit. Le pari de la mobilisation étant d’ailleurs gagnée, l’opposition se dit plus que « jamais déterminée » dans cette lutte.
A la marche d’hier, on pouvait lire sur les pancartes «Avenir sombre et manque de perspective pour la jeunesse », ou encore «Non à une justice couchée», «Une autorité neutre et consensuelle pour l’organisation des élections», ou même «Sages du Conseil, le peuple vous jugera», «Accès au fichier électoral», «Election libre et transparente», entre autres. Presque tous les partis de l’opposition ont pris part à la manifestation. Il y avait le «Rewmi» d’Idrissa Seck, le Grand parti de Malick Gakou, le Pur de Issa Sall, And Saxaal liguey de Aida Mbodj etc. Chacun y est allé avec son style : des teeshirts portant l’effigie de leur candidat, des casquettes, des banderoles, des brassards rouges, de la sonorité, tout un cocktail explosif pour mettre «à terre ce système à la gestion nébuleuse». Les candidats Karim Wade du Pds et Khalifa Sall de « Taxawu Senegaal ak Khalifa », étaient les absents les plus présents à la manifestation.
En effet, on voyait partout des banderoles avec des photos de Karim Wade, avec des slogans du genre «Karim président», «Karim est le choix du peuple», «Non à la candidature hypothéquée de Karim». Les khalifistes n’étaient pas en reste et lançaient : «Khalifa est un otage politique», «Non à une justice partisane», ou même «Libérez khalifa». Les militants étaient venus de tout bord, pour prendre part à cette manifestation qui pose «les remparts», en vue d’élections transparentes lors du scrutin du 24 février prochain. L’opposition a dit ainsi «lancer un signal fort», au président de la République, à la Cena, à la Dge pour des élections apaisées et transparentes.
REACTIONS...
MAMADOU DIOP DECROIX : «Les conflits africains sont le résultat de gestion nébuleuse des élections »
Le président de la République est sur la voie d’enflammer le pays. Car il a été démocratiquement élu, et aujourd’hui il pose des actes allant dans le sens de pourfendre la démocratie. Abdoulaye Wade ne s’est pas opposé à sa candidature, donc ce n’est pas à lui de choisir ses opposants. Notre démocratie est agonisante. Nous exigeons le contrôle du fichier électoral, l’accès au contrôle des fiches de parrainages. Macky Sall est un anti modèle de la démocratie qu’il faut dégager le plus rapidement. le Front de résistance nationale appelle tous les Sénégalais, à l’occasion d’aborder cette marche, mais aussi de continuer la cadence de cette marche jusqu’au 24 février prochain.
BARTHELEMY DIAS, MAIRE DE MERMOZ SACRE CŒUR : «Nous exigeons le respect de tous les droits légiférés à Khalifa Sall en ma- tière électorale»
Son droit de vote et celui de battre campagne doivent être respectés. Son temps d’antenne doit être respecté et cela doit passer par une liberté provisoire. A ce titre, nous interpellons le bureau des magistrats du Sénégal, la Cena, le Cnra de prendre l’exemple sur Barthélémy Dias qui avait été investi par Macky Sall en 2012, alors que j’étais en prison. Du moment que cette liste a été validée, j’ai immédiatement obtenu une liberté provisoire, sur la demande de mes avocats. Parce que la loi électorale confère à chaque candidat le droit de vote mais aussi de battre campagne. Les conditions de liberté provisoire et de surveillance sont adossées à des questions de représentativité. Nous exigeons que la loi démocratique soit respectée dans son fond et dans sa forme.
DETHIE FALL DE REWMI : «Nous allons intensifier le combat davantage»
Nous exprimons toute notre satisfaction aux différents acteurs de l’opposition, pour cette marche réussie. Macky Sall ne cesse de nous montrer qu’il n’accorde aucune importance aux actes démocratiques. Il ne s’agit pas de mettre le pays à feu et à sang, comme le veut le pouvoir, mais de faire respecter les acquis démocratiques de notre pays. Vouloir maintenir Aly Ngouille Ndiaye comme organisateur des élections est un recul démocratique. Vouloir utiliser le parrainage comme filtre pour se choisir des adversaires politiques est aussi un recul démocratique. De même que catalyser la candidature de Khalifa Sall et de Karim Wade ce sont là des actes anti-démocratiques. Nous sommes ici pour nous dresser contre ce système et exiger des élections transparentes.