MACKY SALL GAGNE PROVISOIREMENT «LE COOKI FIN» CONTRE LE PASTEF
Le « cóoki fin » a tourné à l’avantage de Macky Sall, ce 31 juillet, puisqu’il a réussi la prouesse de mettre deux « gal-gal » (crocs-en-jambe) réussis au duel sans merci l’opposant au parti Pastef depuis sa création en janvier 2014.

Ce lundi 31 juillet 2023 sera marqué d’une couleur noire pour le Pastef. En l’intervalle de quelques heures, en effet, il a été dissous après que son leader a été envoyé en prison. Pastef et Ousmane Sonko perdent donc provisoirement le bras de fer les ayant opposés au président Macky Sall qui a réussi finalement à gagner le « cóoki fin »
Le Témoin avait annoncé dans ses précédentes éditions « un cóoki fin » inéluctable entre Macky Sall et le Pastef. Le « cóoki fin » a tourné à l’avantage de Macky Sall, ce 31 juillet, puisqu’il a réussi la prouesse de mettre deux « gal-gal » (crocs-en-jambe) réussis au duel sans merci l’opposant au parti Pastef depuis sa création en janvier 2014. L’avènement de Pastef en janvier 2014 découle de la frustration de son leader Ousmane Sonko radié de la Fonction publique qui n’a jamais pardonné au régime de Macky Sall des gestes vécus comme une injustice notoire à son endroit. Depuis lors, l’inimitié entre les deux hommes s’est transposée dans leurs camps politiques respectifs. Pastef a payé un prix très fort pour ce duel du fait que toute la direction de ce parti en même temps que près de 400 « patriotes » (ainsi appelle-t-on les militants de ce parti — sont en prison à la suite des manifestations violentes ayant rythmé les procès de l’affaire dite « Sweet Beauty » et notamment celles des 01er, 02 et 03 juin suite au verdict condamnant Ousmane Sonko à deux années de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ». Il faut dire que la fulgurante montée en puissance d’un parti né seulement en 2014 et qui tenait la dragée haute au parti présidentiel constituait une sérieuse source d’inquiétude pour la majorité présidentielle. Le Pastef avait réussi à mettre en place un modèle organisationnel unique en son genre. Il a gagné en popularité jusqu’à placer son leader comme le chef de l’opposition avec 15% des suffrages lors de la présidentielle de 2019. S’adossant à un tel succès, Ousmane Sonko a mis alors sur le pouvoir une pression inouïe faite d’un radicalisme qui ne devait qu’aboutir à une confrontation inévitable sur le ton du « gatsa-gasta ». Dès lors le « cóoki de fin » était devenu incontournable en l’absence d’aucune possibilité de conciliation entre les deux camps. Devant l’inéluctabilité de cet affrontement, c’est son moment qui restait à déterminer. A ce jeu, il faut dire que Macky Sall avait les atouts en sa faveur. Ce lundi 31 juillet 2023, les choses sont allées très vite. Le parti dirigé par Ousmane Sonko, Pastef/Les Patriotes n’existe plus depuis ce 31 juillet 2023. Il a été dissous par décret du ministre de l’Intérieur. Cette décision coïncide curieusement avec la décision du doyen des juges Maham Diallo de placer sous mandat de dépôt le président de Pastef Ousmane Sonko (voir par ailleurs). Est-ce à dire que tout a été bien programmé avec une chronologie bien articulée ? Certains esprits pourraient bien le penser
Une issue fatale déjà annoncée
Certains voyaient venir une telle mesure surtout qu’entre le Pastef et le régime de Macky Sall, la tension était quasi-permanente. Notre confrère Walfadjri avait évoqué une telle hypothèse dans son édition de ce 31 juillet en titrant « ACCUSATIONS CONTRE SONKO, EMPRISONNEMENT DE MILITANTS : la dissolution de Pastef en marche ».
Notre confrère avait vu juste puisque la mesure de dissolution du Pastef est tombée ce lundi 31 juillet. Le PASTEF n’existe plus. Un communiqué du ministère de l’Intérieur énumère tous les griefs reprochés au parti d’Ousmane Sonko, avant d’annoncer sa dissolution. « Le parti Pastef à travers ses dirigeants et ses instances a fréquemment appelé ses partisans à des mouvements insurrectionnels, ce qui a entrainé de lourdes conséquences incluant de nombreuses pertes en vies humaines, de nombreux blessés ainsi que des actes de saccage et pillage de biens publics et privés. Les dernières en date sont les troubles graves à l’ordre public enregistrés au cours de la première semaine du mois de juin 2023 après ceux du mois de mars 2021 » indique le ministre de l’Intérieur Félix Antoine Diome à travers un communiqué de presse. « Suite à des évènements qui constituent un sérieux et permanent manquement aux obligations des partis politiques et conformément aux dispositions de l’article 4 de la Constitution et de l’article 4 de la loi 81-17 du 6 mai 1981relative aux partis politiques, modifiée par la loi 89 -36 du 12 octobre 1989, le parti politique Pastef est dissous par décret 2023-1407 du 31 juillet 2023» conclut la note. Le communiqué termine en informant que « les biens du parti dissous seront liquidés conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur ».