«MBAYE JACQUES DIOP ÉTAIT UN DON DE DIEU EN POLITIQUE»
Ce mercredi 11 septembre à travers une cérémonie sobre, mais empreinte de solennité, le défunt président Me Mbaye Jacques Diop a été célébré par ses compagnons à travers un récital de Coran pour le troisième anniversaire de sa disparition

Ce mercredi 11 septembre à travers une cérémonie sobre, mais empreinte de solennité, le défunt président Me Mbaye Jacques Diop a été célébré par ses compagnons à travers un récital de Coran pour le troisième anniversaire de sa disparition. Au siège du Parti pour le Progrès et la Citoyenneté (PPC) à Diamaguène Rufisque, le député Seydou Diouf, « fils politique » de Me Mbaye Jacques Diop et actuel secrétaire général du PPC, évoque le souvenir de son mentor. Il évoque le vide incommensurable laissé par un homme d’une dimension politique rare. « Un homme profondément bon, un don de Dieu en matière politique ». Le député a aussi parlé du futur du PPC et ses relations avec le « fils biologique » aîné de la famille, le Dr Pape Madicke Diop, PDG de BEM-Dakar.
Le Témoin - Ce 11 septembre 2019, vous avez célébré les trois années de disparition du président Mbaye Jacques Diop. Son héritage politique est au cœur d’un débat surtout que certains pensent que le Parti pour le Progrès et la Citoyenneté (PPC), dont vous êtes le leader, traverse une certaine léthargie. Que dites-vous par rapport à l’héritage politique de votre défunt mentor ?
M. Seydou DIOUF - trois ans après le décès du président Me Mbaye Jacques diop, on vit cette absence avec beaucoup de difficultés. Parce que ce qui nous manque le plus, c’est l’affection dont il nous entourait chacun et chacune d’entre nous. Cette capacité à se comporter en père de famille et à être attentif y compris dans la vie privée de chacun d’entre nous. Ce sont des moments que l’on a vécus, des moments où il a contribué à notre formation, où il nous a accompagnés et aidés à devenir ce que nous sommes devenus aujourd’hui. Donc, forcément, quand un être comme ça vous quitte, même si c’est trois ans, voire dix ans, c’est comme si c’était hier. C’est encore frais dans nos mémoires. Si l’on se remémore les derniers instants de sa vie où il se battait contre la maladie, il a été toujours un combattant. Ce que nous retenons de lui, c’est un homme profondément bon, profondément attaché à sa ville et à son pays. Un homme qui adorait l’engagement militant et qui savait reconnaitre ce qu’était un militant et ce que méritait un militant. Par rapport au militantisme politique, nous ne pouvons pas avoir les mêmes qualités que Me Mbaye Jacques diop. il faut que les gens le comprennent. Nous n’avons ni son expérience, ni son sens politique aigu.
Lui, c’était un don de dieu en matière politique, nous n’avons pas la prétention d’avoir les qualités qui étaient les siennes. Mais nous nous efforçons avec nos qualités et nos défauts à perpétuer son œuvre. Et aujourd’hui, il y en a qui pensent que le PPc n’a pas cette popularité au niveau national, mais pour nous qui avons vécu le PPc ces dernières années où Me Mbaye Jacques diop ne cherchait plus aucune responsabilité, et le PPc aujourd’hui, je crois qu’il y a une forte évolution en termes de popularité. Il ne faut jamais l’oublier, le PPc était devenu une famille autour du président Mbaye Jacques diop. Avec sa disparition et l’ambition qui est la notre de repositionner ce parti, nous avons commencé à l’ouvrir. Aujourd’hui, il n’y a pas un seul quartier de Rufisque où le PPc n’est pas présent. J’en veux pour preuve, ce qui s’est fait lors de la dernière campagne électorale, aussi bien à Rufisque qu’à Bargny, cela prouve que le PPc est en train de se renforcer et continuera à se renforcer avec le temps.
Cependant, il est noté des divergences dans vos rangs surtout venant d’un homme comme Aziz Faye et d’autres qui dénoncent ce qu’ils appellent l’accaparement du parti par vous et ceux qui vous sont proches. Des divergences qui pouvaient être évitées. Qu’en pensez-vous ?Qui sont les autres ?
Cela n’existe pas. Je suis d’accord pour le cas Aziz Faye. Mais aussi à ce niveau, une personne peut avoir cheminé avec le président Mbaye Jacques diop, mais du point de vue de l’engagement militant, il faut faire un distinguo entre deux choses. L’engagement aux côtés du président Mbaye Jacques diop, personne ne peut dénier à cela à Aziz Faye qui était comme un fils pour lui, mais l’engagement militant dans le parti, dans les quartiers et avec les militants, c’était un domaine dans lequel Aziz Faye n’a jamais excellé. Moi, je ne gère pas les relations affectives du président Mbaye Jacques diop avec un de ses collaborateurs. Ce que nous gérons aujourd’hui, c’est un parti politique avec des militants responsables et engagés dans les quartiers. De sorte que nous n’avons aucun problème je vous le dis. Le parti aujourd’hui est en train de grandir. L’année dernière, pour célébrer notre mentor, nous avions fait une manifestation colorée comme Mbaye Jacques diop l’aimait. à cause du contexte de l’hivernage, à tout moment il pleut, nous avons tenu ce mercredi un récital de coran et ensuite passé une journée avec les militants à la permanence du parti. Nous avions souhaité baptiser la permanence permanence Mbaye Jacques diop, nous allons différer cet acte en attendant que l’hivernage cède la place pour que nous puissions organiser une très grande manifestation de baptême. Mais franchement parlant du PPc, il serait regrettable de résumer le parti, sa vie quotidienne à la défection ou à des incompréhensions entre certains responsables et Aziz Faye et encore entre le secrétaire général que je suis et Aziz Faye. Aziz Faye reste un jeune frère qui a cheminé avec le président Mbaye Jacques diop. Nous lui reconnaissons cela, mais de grâce qu’on ne nous dise pas que le parti est divisé parce qu’Aziz Faye n’est pas là. C’est même faire une insulte à tous ces responsables qui se mobilisent au quotidien.
Et par rapport à vos relations avec le fils aîné du président Mbaye Jacques Diop, en l’occurrence le Dr Pape Madicke Diop qui gère l’héritage familial de votre mentor, peut-on dire que tout est au beau fixe ?
Mais Pape Madické diop est l’héritier de son père, c’est normal ! C’est son fils biologique. Il hérite de son père et s’occupe des affaires de la famille. Pape Madické diop reste un frère pour moi. Il s’occupe de la famille de Me Mbaye Jacques diop. Essayer de parler de Pape Madické diop en tentant de faire remonter un supposé malentendu entre nous, c’est malsain. Pape Madické diop, nous sommes plus que des amis, nous sommes des frères. Nous avons grandi ensemble, nous avons tout fait ensemble.
Aujourd’hui il s’occupe, comme il se doit de le faire en tant que fils aîné, de toute la famille de Me Mbaye Jacques diop au sens biologique du terme, mais il a aussi cette générosité de s’intéresser aux compagnons de son père et de temps à temps à aider ces derniers. C’est tout à son honneur. Moi je m’occupe du parti. Cela n’a rien à voir. Je ne m’occupe pas de ce qui se fait dans la famille biologique de Me Mbaye Jacques diop. Pape Madické diop est mon frère, ses frères et sœurs sont mes frères et sœurs, les épouses du président sont mes tantes, j’entretiens les meilleurs rapports avec chacun et chacune parce que nous avons été éduqués ensemble aux côtés d’un même homme. Ces petites rufisquoisités, Pape Madicke diop/Seydou Diouf, franchement, nous, à notre niveau de responsabilités, nous nous élevons rapport à cela.