«SI TOUS LES JEUNES S’ETAIENT INSCRITS SUR LES LISTES, LES GOUVERNEMENTS FERAIENT EXACTEMENT CE QUE LA JEUNESSE VEUT»
C’est du moins l’avis du professeur en Science Politique de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB), Ibou Sané, qui pense qu’il faut conscientiser cette jeunesse qui ne semble pas connaitre son devoir.

Absents du fichier électoral pour la majorité, les jeunes âgés de 18 à 25 ans auraient pu constituer une force de pression contre les tenants du pouvoir, obligés qu’ils seront de suivre leurs désidératas. C’est du moins l’avis du professeur en Science Politique de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB), Ibou Sané, qui pense qu’il faut conscientiser cette jeunesse qui ne semble pas connaitre son devoir.
«Aujourd’hui, si tous les jeunes s’étaient inscrits sur les listes, si tous les jeunes votaient, ils tiendraient tous les gouvernements entre leurs mains. Mieux, les gouvernements feraient exactement ce que la jeunesse veut. Notamment, en matière d’emploi, d’insertion professionnelle, même sur leur avenir. Les jeunes auraient pu peser de tout leur poids sur le devenir de ce pays», a fait savoir le professeur en Science Politique de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis(UGB), Ibou Sané.
Hélas, se désole-t-il, ces derniers ne savent pas encore leur devoir, alors qu’ils auraient pu décider eux-mêmes de leur avenir. En effet, le professeur Sané trouve que les jeunes s’emploient dans les partis politiques à des pratiques peu orthodoxes, notamment à «soutirer des sous aux hommes politiques par tous les moyens». C’est, à son avis, ce jeu de «yoyo» qui ne fait pas d’eux de vrais militants, contrairement aux dames. «Les femmes sont sérieuses, dynamiques, entreprenantes, elles savent organiser des meetings et mobiliser des gens dans la politique», fait-il savoir. Raison pour laquelle, explique-t-il, les acteurs politiques se rabattent vers elles pour gagner les élections au Sénégal.
Pis, le professeur en Science politique à l’UGB trouve dommage qu’au Sénégal, on soit obligé de courir derrière les jeunes pour qu’ils s’inscrivent sur les listes électorales, alors qu’ailleurs c’est tout le contraire. «Dans les autres pays du monde, les jeunes s’inscrivent massivement sur les listes électorales. Au point, que les hommes politiques sont obligés de leur faire la cour, de courir derrière eux pour leur permettre justement d’aller voter», indique-t-il, non sans fustiger le comportement de certains d’entre eux, notamment les étudiants, prompts à émettre des critiques contre les politiques, sans bouger le plus petit doigt pour faire changer la donne. Estimant, par ailleurs, que la citoyenneté se structure dès le bas-âge, alors qu’au Sénégal on laisse pourrir la situation, il prédit un manque de jeunesse citoyenne à même d’assurer la relève, quand la classe politique de 1968 partira. Pour ce faire, «il faut un travail de conscientisation, d’éveil, de sensibilisation pour que les jeunes comprennent mieux les enjeux de l’heure. Et les enjeux de l’heure, c’est de s’inscrire massivement sur les listes électorales, de pousser les primo-votants à aller s’inscrire massivement afin d’y préparer la relève. Sinon, demain, qui ne dit mot consent», relève le professeur Ibou Sané.