SONKO EN PRISON ET DISSOLUTION DE PASTEF, UN SERIEUX REVERS POUR L’OPPOSITION
Mamadou Diop Decroix et Aj/pads appellent à la désescalade

L’emprisonnement de Ousmane Sonko et la dissolution de Pastef constituent un sérieux revers pour l’opposition sénégalaise. C’est la conviction du Secrétariat permanent de Ànd-jëf/Pads qui s’est réuni hier en séance extraordinaire sur la question de la dissolution du parti PASTEF et l’emprisonnement de son leader. Le Sg d’AJ/PADS Mamadou Diop Decroix et Cie ont appelé à la désescalade
« Depuis soixante (60) ans, c’est la première fois qu’un parti politique est dissout dans notre pays. Les dernières dissolutions ou interdictions remontent à 1963. Toutefois, alors qu’en 1963 nous étions sous le régime du parti unique avec une assemblée nationale où les 100% des députés étaient de l’UPS, en 2023, l’Opposition et le pouvoir font jeu égal à l’Assemblée nationale. Une première également dans l’histoire politique du Sénégal. La vérité de la situation actuelle est à rechercher dans cette ambivalence. Que s’est-il donc passé pour qu’on en soit là ? C’est une réponse correcte à cette question que notre peuple attend des acteurs politiques. Nous apportons ci-dessous notre part de vérité à cette réponse » souligne AJ/PADS à travers un communiqué sanctionnant leur séance extraordinaire. La formation politique de Mamadou Diop Decroix de pointer entre autres l’opposition divisée comme responsable de la situation actuelle. « Depuisla première coalition de l’opposition au régime de Macky Sall avec le FPDR (Front Patriotique pour la Défense de la République) jusqu’au FRN (Front de Résistance nationale) en passant par la « Coalition du NON GOR CA WAX JA » au référendum constitutionnel de 2016 ou encore par le front Mànkoo wattu Senegaal, l’opposition est restée pour l’essentiel soudée en dépit de ses faiblesses internes. Mais au lendemain de l’élection présidentielle de février 2019, des initiatives sectorielles fondées sur une erreur de diagnostic des faiblesses du FRN ont conduit inexorablement à l’éclatement du front et à l’émergence de plusieurs regroupements et à de nouvelles formes de lutte » souligne AJ/PADS.
Méthodes de lutte inadéquates
Diop Decroix et Cie notent que « ces nouvelles formes et méthodes de lutte ont privilégié les actions directes contre l’État dans tous ses démembrements institutionnels y compris l’armée, la police, la gendarmerie, la justice et ce, dans les conditions d’une relative dispersion des rangs de l’opposition comme indiqué plus haut. L’on a néanmoins constaté que les divergences parfois sérieuses portant précisément sur ces méthodes de lutte n’ont pas empêché les leaders de l’opposition de prendre avec constance la défense de victimes. Mais en dépit de tout cela, le champ politique s’est progressivement installé sous l’hégémonie de la violence verbale inouïe et de la violence physique contre tout ce qui est différent.
En effet, il a été progressivement constaté qu’en dépit de ce souci constant chez certains de garder l’unité et la cohésion des rangs de l’opposition, pour d’autres, tous ceux qui ne s’inscrivent pas sur cette ligne d’action directe doivent être systématiquement dénigrés, traînés dans la boue et livrés à la vindicte populaire. In fine, cette conception totalitariste et exclusiviste a conduit ses porteurs à s’éloigner de ceux qui, tout en menant un combat conséquent dans l’opposition contre le régime en place, ne pensent ni n’agissent comme eux. Cet isolement du reste de l’opposition a été une grave erreur stratégique et tactique à laquelle est venu s’ajouter un autre isolement vis-à-vis des instances de légitimation traditionnelles du pays.
En somme, l’accumulation de ces erreurs a rendu un très mauvais service au parti Pastef tout entier et à son leader. Mettant pleinement cette situation à profit, le régime qui n’en espérait pas tant, est passé à la phase ultime pour « en finir » avec eux ». AJ/PADS de dire qu’il n’est nullement indiqué de persévérer dans la voie de l’affrontement verbal et physique mais dans la voie de la désescalade. Le moment est venu de recomposer et regrouper l’opposition démocratique sénégalaise sur des bases nouvelles avec pour objectif, l’avènement d’une véritable démocratie qui soit réellement au service de toutes les composantes de notre peuple uni. La restauration en profondeur de la République afin de préserver les chances de chaque fils du peuple à accéder à toutes les charges qui sont à la mesure de ses talen