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par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye

STATUT SPÉCIAL DE DAKAR, UNE IDÉE DANGEREUSE POUR L’UNITÉ NATIONALE

EXCLUSIF SENEPLUS - L’émergence ne peut se planifier en dehors de la décentralisation - Le HCCT est une énième charrue avant les bœufs - Ce régime ne croit pas au Xamxam (science) mais aux stratagèmes politiciens - ENTRETIEN AVEC MOUSSA BALA FOFANA

Serigne Saliou Guèye  |   Publication 25/02/2020

Moussa Bala Fofana est Banquier d’affaires au Canada et ancien conseiller technique du gouvernement du Sénégal. Dans l’entretien accordé à SenePlus, l’expert en Développement territorial, en Développement local et en Planification des politiques publiques se prononce sans circonlocutions sur les velléités de doter Dakar d’un statut particulier avant de souligner l’échec des politiques de la décentralisation.  

SenePlus : Comment appréciez-vous l’idée de doter de Dakar d’un statut qui lui permettrait d’avoir un maire nommé par décret présidentiel ?

Moussa Bala Fofana : C’est une idée dangereuse pour l’unité nationale et particulièrement contreproductive pour notre objectif d’émergence économique. En effet l’émergence ne peut se planifier en dehors de la décentralisation et du paradigme de développement territorial. Et il se trouve que la décentralisation est un instrument de management et de gestion du plan de développement depuis le territoire qui repose essentiellement sur deux dynamiques :  

  • La mobilisation des acteurs locaux autour du projet de territoire le plus pertinent. Cette mobilisation passe par le droit d’élire l’exécutif local par le citoyen. Ainsi, par le droit de vote on s’assure de l’engagement et de l’implication du citoyen et l’acteur économique dans le projet de développement.
  • Dans un second temps, nous avons la libre administration qui est une autonomie dans la planification et la gestion du projet de développement économique et social.

Vous pouvez donc comprendre que la nomination du maire va entrainer un effet de démobilisation des citoyens et des acteurs, le projet de territoire devient imposé et les actes de gestions impertinentes et souvent impopulaires auprès des populations.

Ne pensez-vous pas que c’est un stratagème pour le président Macky Sall de récupérer Dakar par manipulation politicienne ce que les suffrages lui refusent ?

Effectivement, l’objectif politicien est une évidence et pour une idée aussi dangereuse qui va engendrer une situation d’asymétrie du droit de vote. Comprenons bien que si cette idée rétrograde venait à être actée, cela causerait une frustration grave auprès des citoyens de la capitale sénégalaise. En plus, le fait de camoufler cette inégalité du droit de vote à travers le concept galvaudé de « statut spécial ou particulier » va créer des attentes au sein d’une partie de la rébellion casamançaise qui revendique un statut spécial. Et j’aimerais préciser que les situations d’asymétries du pouvoir de vote par la nomination du maire dans les grandes nations africaines sont particulières et contextuelles. Paul Biya au Cameroun a fait plus de 40 ans de pouvoir et la Côte d’Ivoire était dans une période d’instabilité.

Ainsi ma conviction est que l’ambition du Sénégal pour l’Afrique devrait nous amener à assumer le jeu démocratique, à incarner un leadeurship exemplaire et planifier un dispositif de gouvernance locale qui n’aurait rien à envier aux démocraties européennes et nord-américaines.

Si aujourd’hui dans le camp du pouvoir, par la voix d’Aminata Mbengue Ndiaye, présidente du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT), on soulève la question relative au statut particulier de Dakar, ne pourrait-on pas parler de l’échec de l’Acte III de la décentralisation qui prône la dépolitisation des rapports entre l’État et les collectivités locales ?

Effectivement, et le HCCT est une énième charrue avant les bœufs. J’avais prévenu que le HCCT ne pouvait être efficient qu’après l’aboutissement de la réforme de territorialisation et de décentralisation. En effet, en planification des organisations, les structures faitières reposent sur les principes de légitimité, d’équité et d’une prise de décision participative et itérative. Le HCCT ne peut donc porter à la presse un sujet dont la pertinence et la nécessité d’être débattue n’ont pas fait l’objet d’un processus participatif. Je suis persuadé que cette idée ne se trouverait pas à la centième position d’un sondage sur les priorités des populations et des élus de Dakar. Voilà une violation flagrante du principe d’autonomie de gestion, car ce principe commence par la définition des priorités et de l’agenda des débats par les acteurs locaux. Vous imaginez que l’idée du HCCT est d’être un cadre institutionnel permettant aux territoires d’interagir, d’échanger et d’exprimer de manière démocratique et en toute autonomie les solutions, enjeux et défis pour une amélioration de la politique irréversible de la décentralisation ?

Ne pensez-vous pas qu’une telle institution comme le HCCT doit jouer un rôle plus central dans la planification d’une vision objective utile pour les politiques de décentralisation ?

Absolument, le HCCT n’est pas dans son rôle véritable. L’institution est dévoyée pour des objectifs politiciens. La cause profonde en est l’absence d’État planificateur et entrepreneur et  d’un leadeur positif ayant des aptitudes d’un penseur dynamique. Pendant ce temps, les grands débats sur le développement des territoires continuent à l’international et le leadeurship du Sénégal est absent depuis le début du combat contre le maire de Dakar.

Alors, si les dirigeants du  HCCT et leurs experts veulent porter des débats techniques sérieux, je vais leur partager 4 axes majeurs en guise de contribution pour relever le débat:

1- Aujourd’hui les cités et les villes des pays du monde de la décentralisation travaillent pour la mise œuvre des 17 objectifs et 169 cibles du développement durable et réfléchissent à comment la décentralisation peut être un facteur porteur de transformation sociale. 

2- Depuis le début du siècle, les cités et les villes du monde de la décentralisation sont dans l’application du paradigme scientifique de développement territorial comme alternatif pour atténuer les effets pervers de l’économie mondialisée.

3- Ensuite, dans le domaine des sciences de l’administration, les grandes universités produisent des travaux scientifiques sur des formules gagnantes de territorialisation des politiques publiques et d’aménagement durable des territoires et de l’urbanisme dont ils peuvent s’inspirer pour aider nos maires.

4- Et enfin, leur rappeler que dans les pays francophones l’ingénierie financière qui doit être à la base du financement de la politique de la décentralisation est le tendon d’Achille de notre volonté d’émergence depuis nos territoires. Voilà 4 chantiers dans lesquels ils peuvent tenter de s’illustrer à suffisance sans risquer de jeter notre nation en dérision.

Sept ans après sa mise en œuvre, comment jugez-vous la première phase de l’Acte III de la décentralisation ?

L’acte III est définitivement un acte manqué et pour la petite histoire je vais rappeler qu’en mars 2012, j’avais quitté le Canada pour venir soutenir la politique de décentralisation, de territorialisation et de planification d’une stratégie d’émergence du Sénégal depuis nos territoires éco-géographiques. Ainsi, en tant que conseiller technique du cabinet de la décentralisation, j’ai porté ma signature sur les premiers documents techniques de l’Acte III. J’ai démissionné au bout de 9 mois, car je me suis vite rendu compte que ce régime ne croit pas au Xamxam (science) mais aux stratagèmes politiciens (péxé) pour les objectifs du moment. L’acte III, comme les autres orientations majeures et réformes structurantes ont été passées à la trappe pour l’objectif spécifique de réélection.

Quel est le mot de la fin ?

Juste rappeler à ce régime que « Xamxam du péxé » ! On ne peut diriger un pays sur la base d’objectifs politiciens et c’est cela qui explique ce débat impertinent sur le statut particulier de Dakar. Le régime prépare sa succession alors que les urgences sont ailleurs et pour preuve la politique du mandat à tout prix a fini par vider nos liquidités. Le Sénégal camoufle une tension de trésorerie depuis 2017.  Aujourd’hui, les politiques sociales et les grandes réformes stagnent avec notre politique de décentralisation toujours financée à moins de 5 % du budget national au moment où la moyenne mondiale est à 25%, les pays émergents à 35 % et les pays de l’OCDE à plus 50%. Mon mot de la fin est donc un rappel à plus de responsabilité et de sérieux dans la mise en œuvre des politiques publiques et comme disait Jacques Bénigne Bossuet : « Le gouvernement est un ouvrage de raison et d'intelligence. » Pour clore, j'aimerais saluer le beau travail de la presse et vous remercier de l'opportunité que vous m'offrez pour saluer tous vos lecteurs et mes compatriotes et réserver un clin d'œil à mes frères du Baol et de la Diaspora.

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