YEWWI SUR LE MEME TEMPO QUE WALLU
Les députés de l’opposition parlementaire, membres du groupe parlementaire Yewwi askan wi, se disent favorables à l’ouverture des poursuites contre toutes les personnes incriminées dans le « carnage financier » relevé par le rapport de la Cour des comptes

Les députés de l’opposition parlementaire, membres du groupe parlementaire Yewwi askan wi, se disent favorables à l’ouverture des poursuites contre toutes les personnes incriminées dans le « carnage financier » relevé par le rapport de la Cour des comptes. En conférence de presse hier, mercredi 21 décembre, Birame Souleye Diop, président dudit groupe parlementaire, et ses collègues ont également exigé à la suite de leurs pairs du groupe parlementaire « Liberté-Démocratie et changement », la traduction de tous les ministres en tant qu’ordonnateurs des dépenses devant la Haute cour de justice.
Va-t-on vers une troisième mise en branle de la Haute cour de justice au Sénégal ? En effet, après la sortie des députés de l’opposition parlementaire membres du groupe parlementaire « Liberté-Démocratie et changement » en faveur de la traduction des ministres dont les départements ont été incriminés par le rapport de la Cour des comptes, c’est au tour de leurs collègues du groupe parlementaire Yewwi askan wi d’emboucher la même trompette. En conférence de presse hier, mercredi 21 décembre, Birame Souleye Diop, président dudit groupe parlementaire, et ses collègues sonnent la mobilisation de tout le peuple sénégalais pour une effectivité des poursuites pénales comme cela a été recommandé par la Cour des comptes contre toutes les personnes incriminées dans ce « carnage financier ». Sous ce rapport, ils sont ainsi annoncés la saisine prochaine du président de l’Assemblée nationale pour une mise en accusation de tous les ministres dont les départements ont été incriminés par le rapport de la Cour des comptes devant la Haute cour de justice dont la demande de renouvellement a été déjà formulée. En effet, selon eux, les Directeurs des affaires générales et de l’équipement (Dage) pointés du doigt dans le cadre des détournements des fonds Covid ne sont que les exécutants des ordres ou directives et que les véritables responsables sont leurs ministres qui se trouvent être également aux yeux de la loi les ordonnateurs de dépenses. Insistant sur cette responsabilité pénale des ministres dans ces détournements, Dr Mohamed Ayib Daffé, un des porte-paroles du jour du groupe parlementaire Yewwi askan wi a convoqué la jurisprudence de l’affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar où Khalifa Ababacar Sall a été condamné en tant qu’ordonnateur au même titre que son Daf, Mbaye Touré. Lors de ce face-à-face avec des journalistes, les députés de Yewwi askan wi ont également annoncé la convocation prochaine du Gouvernement à l’Assemblée nationale dans le cadre des questions orales pour s’expliquer sur ce « carnage financier ».
DE LA HAUTE COUR DE JUSTICE
Juridiction spéciale, la Haute cour de justice est chargée de juger le président de la République pour haute trahison, le Premier ministre, les ministres poursuivis dans le cadre de l’exercice de leur fonction. Elle est composée de membres élus par l’Assemblée nationale après chaque renouvellement et, est présidée par un magistrat. Son organisation et sa procédure sont déterminées par une loi organique. Depuis 1960, la Haute Cour de justice n’a jugé que deux anciens dignitaires. Il s’agit de l’ancien Président du Conseil, feu Mamadou Dia (condamné à 12 ans de prison en 1962), et le président du parti Rewmi Idrissa Seck (qui avait bénéficié d’un non-lieu total, en 2004, dans le cadre des chantiers de Thiès).
NON SOUTIEN DE LA MOTION DE CENSURE DU GOUVERNEMENT : Birame Soulèye Diop «clashe» Wallu
Lors de cette rencontre avec des journalistes, le président du groupe parlementaire Yewwi askan wi est également revenu sur la motion de censure déposée son groupe et rejetée par l’Assemblée nationale lors de sa plénière du 15 décembre dernier. Et c’est pour se démarquer des raisons évoquées par son collègue président du groupe parlementaire « Liberté-Démocratie et changement », Mamadou Lamine Thiam.
« Nous avons été convoqués le lundi 12 décembre pour la Déclaration de politique générale. Le dimanche 11, à 23 h 30, il a été tenu une réunion durant laquelle on devait statuer sur un certain nombre de sujets et quand la motion de censure a été synthétisée, à 23 h 34, j’ai appelé le président Lamine Thiam, sans succès. Le lundi, jour de la Déclaration de politique générale, à 8 h, je l’ai encore appelé encore une fois sans succès », raconte Birame Souleye Diop. Avant d’ajouter : « À 9 h 04 mn, il m’a lui-même rappelé me disant qu’il était dans les embouteillages. Lorsqu’il est arrivé à 9 h 45, je l’ai rejoint à son bureau pour lui présenter la situation. Il m’a fait savoir que son groupe avait tenu une réunion, mais que la motion de censure n’avait pas été évoquée. Aussi, il m’a expliqué que pour tenir une autre réunion, il fallait qu’il prenne les avis des hauts d’en haut. Je lui ai rétorqué que nous restions à l’écoute ». Poursuivant son explication, le président du Groupe parlementaire Yeww Askan wi souligne avoir même sollicité des conseils de Mamadou Lamine Thiam du fait de son expérience parlementaire sur le «meilleur moment de dépôt de la motion » et ce dernier l’aurait orienté vers le député Mamadou Lamine Diallo contacté par son collègue Abass Fall. « Une réunion a même été tenue entre Mamadou Lamine Thiam, Mamadou Lamine Diallo et moi le mardi à10h. Le même jour à18h, une copie de la motion a été envoyée au président du groupe Wallu. Nous avons patienté jusqu’à 20 h avant de déposer la motion de censure », renseigne encore Birame Souleye Diop qui prône des rapports basés sur la vérité entre les deux groupes de l’opposition, nonobstant le fait qu’ils «ne sont pas tenus d’être d’accord sur tous les sujets »