800 A 900 PERSONNES SUR LA LISTE D'ATTENTE POUR UNE DIALYSE
La maladie rénale est un problème de santé publique, dont la prise en charge est difficile et onéreuse. Elle est une maladie évitable. en effet, la prévention primaire, dans la plupart des cas, est possible.

Actuellement, au Sénégal, 800 à 900 personnes sont sur la liste d'attente pour une prise en charge en dialyse pour le traitement de l’insuffisance rénale. Un chiffre très alarmant, selon les spécialistes du rein.
La maladie rénale est un problème de santé publique, dont la prise en charge est difficile et onéreuse. Elle est une maladie évitable. en effet, la prévention primaire, dans la plupart des cas, est possible. Telle est la thèse défendue par le Pr El hadji Fary Ka. Il l’a dite, hier, lors d’une conférence de presse organisée par la direction de la maladie du ministère de la santé, en prélude à la Journée mondiale de lutte contre la maladie rénale prévue demain. une journée qui porte cette année sur le thème : «la santé des reins pour tous partout».
Evoquant l'évolution et la complexité de cette pathologie au Sénégal, dans son exposé, le professeur titulaire agrégé de néphrologie a informé : «un sujet sur 10, soit 850 millions de cas dans le monde, souffre d'une insuffisance rénale (Ir). et sa progression est estimée à 17% dans les 10 prochaines années. Au Sénégal, la prévalence est estimée à 4,9%». «Chaque année, en raison d'un diagnostic tardif, des millions de personnes décèdent prématurément d'insuffisance rénale chronique et des complications cardiovasculaires qui lui sont associées. elle constitue un lourd fardeau économique consommant 2 à 3% du budget de la santé pour 0,03% des patients», a précisé le pr el hadj fary ka.
«La maladie rénale peut être prévenue dans certains cas»
d'après le Pr Ka, «les signes varient en fonction du type d'Ir. dans les cas aigus, les signes sont pauvres et marqués par une baisse de la diurèse. en cas d'Ir chronique, les signes sont polymorphes et tardifs, survenant lorsque plus de 70% des reins sont détruits». les causes d'Ir aiguës sont en général d'ordre obstétrical, infectieux, toxique. en ce qui concerne les chroniques, les causes sont dominées par l'hypertension artérielle, le diabète, les glomérulopathies, les ludopathies obstructives, les maladies héréditaires comme la drépanocytose, la polyskystose rénale. «compte tenu du caractère silencieux de l’affection, un dépistage est nécessaire passant par un contrôle de la pression, une consultation en cas d'apparition d'œdème des membres inférieurs, la recherche de protéine dans les urines et un dosage de la créatinine. le dépistage doit être fait en cas de diabète, d’hta, d’uropathie, de prise de médicaments néphrotoxiques, d’épisodes d'insuffisance rénale aiguë», a-t-il énuméré
Les 9 règles d’or à respecter pour se prémunir
Poursuivant, il a ajouté que c’est également le cas «d’un bas poids de naissance (inférieur à 2,5 kg), de maladie cardiovasculaire, de personnes âgées plus de 60 ans, d’obésité supérieur à 30kg/m2, de femme enceinte ayant des antécédents de la pré-éclampsie». le responsable du service de néphrologie-dialyse- transplantation de l’hôpital Aristide Le Dantec est d'avis que «la maladie rénale peut être prévenue dans certains cas. cette prévention passe par un bon suivi et un contrôle optimal de l'hypertension artérielle et du diabète. également, d’éviter l'automédication et d’avoir un traitement correct des obstructions urinaires». Il a avancé aussi «le respect des 9 règles d'or. a savoir pratiquer au moins 30 minutes d'exercices physiques par jour, contrôler régulièrement votre glycémie, surveiller votre tension artérielle, manger sainement et éviter le surpoids et l'obésité, maintenir un apport en liquides adéquat, réduire votre consommation de sel, ne pas fumer, éviter l'automédication, contrôler l'état de vos reins si vous êtes sujet à risque».
753 patients dialysés dans le public, 200 dans le privé à la charge de l’Etat
Abondant dans le même sens, le Dr Amadou Doucouré, directeur de la maladie, a indiqué : «en avril dernier, on avait répertorié 753 patients dialysés dans le public et 200 autres dans le privé qui sont pris en charge par l'état. Mais on ne peut pas donner le chiffre exact des patients souffrants d'insuffisance rénale au Sénégal. Parce qu'il arrive très souvent que des patients s'inscrivent jusqu'à 3 fois dans des centres différents». «Actuellement, a-t-il encore précisé, nous avons 800 à 900 personnes qui sont sur la liste d'attente. pour ce qui est de la transplantation rénale, on attend le décret qui va porter nomination des membres. Mais, il faut déjà rappeler que les ressources humaines dédiées à la prise en charge existent».