CHAQUE JOUR, 225 FEMMES MEURENT EN DONNANT LA VIE
Situation de la mortalité maternelle en Afrique de l’ouest

Ce sont des chiffres qui font froid dans le dos. En Afrique de l’ouest, 225 femmes meurent chaque jour en donnant la vie. ces données effroyables ont été fournies par le partenariat de Ouagadougou dont la 7ème réunion annuelle s’est tenue hier à Dakar. L’objectif principal du partenariat est d’atteindre au moins 2,2 millions d’utilisatrices additionnelles de méthodes de planification familiale dans les neuf pays concernés, d’ici 2020, en vue de réduire le taux de mortalité maternelle dans la sous région
Neuf pays de l’Afrique de l’Ouest francophone (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo) ont reconnu l’urgence d’agir ensemble en faveur de la Planification Familiale (PF) et ont créé, en 2011, ce que l’on appelle désormais le Partenariat de Ouagadougou (PO). Les Etats membres du PO se sont réunis à Dakar pour élaborer les stratégies à mettre en place dans le but d’atteindre l’objectif de 2,2 millions d’utilisatrices additionnelles de méthodes de planification familiale.
Présent à la rencontre, le ministre de la Santé et de l’Action Sociale Abdoulaye Diouf Sarr a indiqué que la planification familiale impacte de manière très claire les conditions de vie des femmes et des filles. «Il y a une corrélation parfaite entre le taux de prévalence contraceptive et la mortalité maternelle, néo-natale et infanto-juvénile», relève le maire de Yoff. D’après le document sur le Partenariat de Ouagadougou, 225 femmes meurent tous les jours en donnant la vie en Afrique de l’Ouest. Et pour chaque femme qui meurt, il y a environ trente (30) autres qui souffrent d’infirmité. Ces taux de morbidité et de mortalité entraînent dans la sous-région près de cinq milliards de dollars de pertes de productivité. La sous-région est également caractérisée par des taux de fécondité parmi les plus élevés au monde, avec une prévalence contraceptive très faible et un indice synthétique de fécondité extrêmement fort.
Environ 25% des femmes mariées, âgées de 15 à 49 ans, souhaitent espacer ou limiter les naissances mais n’utilisent pas de méthodes contraceptives modernes, essentiellement du fait de l’inaccessibilité des services de planification familiale. La responsable de l’Unité de Coordination, Fatimata Sy, estime qu’en raison des besoins non satisfaits des femmes qui veulent accéder à la contraception et qui n’y arrivent pas, il a été défini un objectif global des 9 pays qui est d’atteindre 2,2 millions de femmes additionnelles utilisatrices des méthodes modernes de contraception. «Nous sommes dans la 3ème phase de cette année d’accélération et nous pouvons dire que nous avons atteint 63% de cet objectif. Il y a des disparités dans les résultats. Certains pays ont atteint les résultats attendus. Et d’autres ne l’ayant pas atteint doivent redoubler d’efforts.
Parmi les pays qui ont atteint voire dépassé ces résultats, il y a le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la Mauritanie», explique Fatimata Sy. Elle reconnaît cependant que la planification comporte des effets secondaires qui différent d’une femme à une autre. «Il y a des effets secondaires par rapport à certaines méthodes, mais tout dépend aussi de la femme. Au niveau des structures de santé, nous disposons d’agents qui sont formés pour donner la bonne information et gérer ces effets secondaires», rassure-telle.