LE CNGE SE MET A LA TACHE
Face à la résurgence des cas de coronavirus au Sénégal, comme dans le monde entier avec l’implication de variants plus contagieux, le Comité national de gestion des épidémies (CNGE) entend remobiliser ses forces.

Face à la résurgence des cas de coronavirus au Sénégal, comme dans le monde entier avec l’implication de variants plus contagieux, le Comité national de gestion des épidémies (CNGE) entend remobiliser ses forces. Le comité qui tenait hier, vendredi, une réunion d’évaluation et de remobilisation de ses équipes de riposte n’en a pas moins profité pour lister les gaps actuels de la croisade contre le nouveau coronavirus. A l’instar du Pr Moussa Seydi du Service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann et du Dr Mamadou Ndiaye, en charge de la Prévention.
Venu présider la rencontre, le secrétaire général du ministère de la Santé a invité les acteurs de ce comité multisectoriel et pluridisciplinaire du CNGE à œuvrer davantage ’’pour garder le rang honorable du Sénégal dans la riposte contre le covid-19, tout en corrigeant certaines insuffisances et réadaptant les stratégies de lutte suivant l’évolution de la pandémie’’. ’’Il urge de garder notre rang honorable dans la riposte contre le Covid-19, qui a été salué d’ailleurs par les partenaires internationaux’’, a dit M. Mbengue.
Concernant la ’’tendance haussière’’ des Covid-19 notée ces dernières semaines, il a relevé que ’’la circulation à l’international de divers variants devrait nous interpeller pour mieux nous réarmer afin d’éviter une troisième vague qui serait préjudiciable à la population et à l’économie nationale’’ La Directrice générale de la santé publique, le docteur Marie Khémesse Ngom Ndiaye a souligné que ‘’pour le moment, la montée fulgurante de la courbe de contaminations contraste avec les cas graves’’. Selon elle, ’’quoique la situation n’est pas inquiétante, les acteurs du CNGE sont invités à la vigilance et à l’alerte maximale’’.
En termes de perspectives du Comité national de gestion des épidémies, elle a insisté sur la nécessité de renforcer la surveillance épidémiologique et virologique pour mieux maitriser la circulation des variants.
La Directrice de la santé a aussi évoqué la réalisation d’une enquête CAP (connaissance-aptitude-pratique) et la deuxième enquête de séroprévalence pour une photographie complète de l’évolution de la maladie au niveau national. Le Pr Souleymane Mboup (IRESSEF), le Pr Amadou Alpha Sall (Institut Pasteur), le Pr Moussa Seydi, entre autres, ont tour à tour souligné la nécessité d’insister sur ’’la recherche, les laboratoires, l’adaptation de la communication à chaque étape de la riposte et l’adhésion aux vaccins’’.
Sur ce dernier point, le Professeur Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann a estimé que ’’le vaccin demeure la seule arme efficace’’, compte tenu du fait, at-t-il ajouté, que ’’l’on peut plus retourner en arrière’’, faisant allusion à l’état d’urgence ou le couvre-feu. Dans cette perspective, il a invité docteur Mamadou Ndiaye, en charge de la Prévention, à mieux ’’gérer’’ les rumeurs autour des vaccins, quitte à déployer des unités mobiles de vaccinations. Cette démarche agressive devrait se faire, selon le Pr Seydi, ’’concomitamment à la disponibilité des vaccins, sous peine de se trouver dans une situation où la demande sera supérieure à l’offre après une large campagne de communication’’ sur la vaccination. Il a par la même occasion invité la tutelle à davantage appuyer les services de santé afin qu’ils continuent dans la gratuité des examens cliniques, notamment les scanners pour les malades atteints de Covid-19.
ALERTE DU DR MAMADOU NDIAYE DE LA PREVENTION « Il n'y a pas de vaccins notamment à Dakar et à Thiès»
Avec la crainte d'une éventuelle 3ème vague, qui peut se révéler beaucoup plus dangereuse, le Directeur de la prévention, le Docteur Mamadou Ndiaye, a révélé qu'actuellement, il n'y a presque de vaccins au Sénégal, notamment à Dakar et à Thiès. « On est en tension de vaccins. Actuellement, il n'y a pas de vaccins à Dakar et à Thiès. Et c'est ce qui est normal compte tenu de ce que le Sénégal a reçu en termes de vaccins. Ce n'est pas suffisant », a-t-il dit. Aussi, il propose de stimuler la demande pour que les gens acceptent de se faire vacciner parce qu'en campagne normale, les doses reçues auraient été épuisées en 3 jours. À l'en croire, pour remédier à ce déficit, il faut un plan de communication qui prend en charge l'ensemble des aspects positifs par rapport à la vaccination.
REUNION CNGE : Le Pr Seydi dénonce la qualité de l'oxygène à l'hôpital Fann
Lors de la réunion du Comité National de Gestion des Épidémies (CNGE) tenu hier vendredi, le professeur Seydi a dénoncé par ailleurs la qualité de l'oxygène au niveau de l'hôpital Fann. Selon lui, un CTE ne doit même pas avoir une seule centrale d'oxygène. « Il faut deux centrales d'oxygène. Parce qu'une centrale peut toujours tomber en panne. Et cela risque de nous amener à perdre des malades », prévient la blouse blanche. Toutefois, le secrétaire général du ministère de la Santé et de l'Action sociale, Alassane Mbengue, a fait savoir que l’État du Sénégal a fait beaucoup d'efforts en installant des centrales d'oxygène dans les établissements de santé, mais cela est posé en terme de risques. Car, si on enregistre un nombre très important de Covid-19, il faut s'attendre certainement à un nombre supérieur de cas graves.