LE SAMES DEMANDE A L’ETAT D’INTERDIRE LES RASSEMBLEMENTS
Le Bureau Exécutif National (Ben) du Sames s’est réuni en session ordinaire pour se prononcer sur l’arrivée de la troisième vague de coronavirus au Sénégal.

Depuis quelques semaines, le Sénégal fait face à une augmentation fulgurante des cas de contaminations de la Covid-19. Une situation qui inquiète le Syndicat des Médecins, Pharmaciens et Chirurgiens Dentistes du Sénégal (Sames) qui, à l’issue d’une session ordinaire, demande à l’Etat d’interdire les rassemblements politiques, religieux et culturels.
Le Bureau Exécutif National (Ben) du Sames s’est réuni en session ordinaire pour se prononcer sur l’arrivée de la troisième vague de coronavirus au Sénégal. Après analyse des données épidémiologiques et des informations reçues des différents responsables des Centres de Traitement des Epidémies (Cte), les membres du Sames considèrent que cette vague a atteint un niveau sans précédent et inquiétant.
«Les services de réanimation sont au bord de l’implosion, surtout à Dakar. Et bientôt, ce sera quasi impossible de trouver une place pour les malades graves qui sont de plus en plus jeunes. Au même moment, aucune mesure déterminante n’est prise et des rassemblements se font en toute inconscience. Si rien n’est fait, d’ici la fête de Tabaski, la situation de Dakar se retrouvera sur l’ensemble du territoire», alertent les syndicalistes.
Face à cette situation alarmante, le Sames demande à l’Etat d’interdire tous les rassemblements religieux, culturels et politiques et de faire respecter le port du masque dans les services et sur la voie publique. «Ces rassemblements favorisent la propagation de la maladie. Ce péril doit nous faire dépasser nos clivages et l’argument sanitaire doit prévaloir pour éviter de se retrouver devant une situation incontrôlable», préviennent Amadou Yéri Camara et ses amis.
Jetant une pierre dans le jardin du ministère de la Santé, les dirigeants du Sames accusent Abdoulaye Diouf Sarr et ses services de désorganiser le secteur. En guise de preuve, les syndicalistes citent la mutation «clientéliste» du néphrologue de l’hôpital Mathlaboul Fawzaïni à celui de Ndioum dont le service d’hémodialyse n’est même pas fonctionnel, «la nomination à des postes stratégiques du ministère de la Santé de novices comme au Sneips et à Dakar en bafouant les règles préétablies». Pour eux, cela illustre à suffisance la communication inefficace, peu convaincante ou quasi-absente pour lutter contre la Covid-19, laissant un boulevard aux personnes s’opposant à la vaccination.
«Nous dénonçons cette politisation à outrance des postes de responsabilité au ministère de la Santé et le non-respect des critères de la mobilité. Le Sames se réserve le droit de mettre en place un plan d’action pour lutter contre les dérives constatées», avertissent Dr Amadou Yéri Camara et ses camarades du Sames.