LES BLOUSES BLANCHES EN GREVE LUNDI
«Le lundi 22 mars et le mardi 23 mars 2021, une grève sera observée avec respect du service minimum à l’hôpital régional de Ziguinchor.

Le climat social est devenu délétère à l’hôpital régional de Ziguinchor. Les travailleurs qui ne parlent plus le même langage avec l’administration ont décidé de hausser le ton et de décréter 48h de grève à partir de lundi.
«Le lundi 22 mars et le mardi 23 mars 2021, une grève sera observée avec respect du service minimum à l’hôpital régional de Ziguinchor. Les 29 et 30 mars 2021, nous passerons à la vitesse supérieure. Nous ferons non seulement une grève de 48h, mais nous envisageons de ne pas respecter le service minimum, nous ferons une rétention d’informations sanitaires et nous allons boycotter toutes les activités de la structure », a fait savoir Siméon Faye vice-président chargé de la communication de l’intersyndicale des travailleurs du centre hospitalier régional de Ziguinchor face à la presse hier.
Cette radicalisation des travailleurs fait suite à l’échec des négociations entreprises par l’inspection du travail de Ziguinchor. «Ces négociations ont même été écourtées parce que beaucoup de points qui ont été soulevés n’ont pu trouver d’accord», déplore le responsable syndicale qui déplore un manque de considération de la part du ministère de tutelle face aux problèmes que vit la structure hospitalière. « Pour vous démontrer que la tutelle est insensible aux difficultés de l’hôpital, le 2 février, elle nous a convoqués pour une rencontre qui devait se tenir le lendemain à Dakar. Malgré le délai très court, l’intersyndicale s’est sacrifiée pour effectuer le déplacement. Mais à notre grande surprise, aucune autorité du ministère de la Santé et de l’Action sociale n’y a pris part. Nous sommes vraiment déçus de ce comportement et c’est inacceptable. C’est pourquoi nous comptons durcir le ton et la tutelle sera responsable de toutes les conséquences», fulmine Siméon Faye.
Cette radicalisation des travailleurs du centre hospitalier régional de Ziguinchor creuse davantage le fossé qui existe déjà entre l’intersyndicale et la direction de la structure de santé. A l’origine de ce climat délétère, la construction d’une centrale d’oxygène pour un coût de 203 millions de francs CFA. Une infrastructure inopportune, selon les blouses blanches. «Nous maintenons notre opposition à l’érection de cette centrale d’oxygène parce que les priorités sont ailleurs. Pourquoi construire cette infrastructure alors qu’on a déjà une centrale qui fonctionne ? Pour nous, l’urgence, c’est l’affectation de spécialistes. L’hôpital n’a pas de cardiologue, pas d’anesthésiste-réanimateur, encore moins de gastro-entérologue et d’urologue. Pire encore, certains services ne fonctionnent pas à cause d’un matériel obsolète », dixit le vice-président chargé de la communication de l’intersyndicale des travailleurs de l’hôpital régional de Ziguinchor.
Ce dernier n’a pas manqué d’exhiber les problèmes du personnel. « La situation salariale et les charges sociales de l’IPRES et de la caisse de sécurité sociale sont précaires, l’avancement et l’ancienneté du personnel sont non effectifs, beaucoup de retraités ne jouissent pas de leur pension de retraite et au moment où je vous parle, l’administration nous doit trois mois d’arriérés de motivation. Tous ces manquements doivent être corrigés et au plus vite », conclut le responsable syndicale.