LA PRÉVENTION POUR SE PRÉMUNIR DU DIABÈTE
Dans les pays comme le nôtre, indique Baye Oumar Guèye, il est nécessaire de mettre l’accent sur la prévention. «Cela suppose parler aux populations et aux Sénégalais en leur montrant comment ils doivent se comporter par rapport à cette maladie»

Les membres de l’Association sénégalaise de soutien aux Diabétiques (Assad) ont fait face à la presse hier pour parler du diabète, de ses complications et de son taux de prévalence. Ils misent sur la prévention pour réduire le taux de prévalence estimé à 3,4%.
Le diabète est considéré comme un problème de santé publique à cause de son taux de prévalence élevé. Selon le secrétaire général de l’Assad, Baye Oumar Guèye, «aucune catégorie de la société n’est épargnée. Le diabète est en train de prendre des proportions inquiétantes partout au Sénégal. Personne ne doit ignorer les complications imputables à cette maladie. Aucun organe du corps humain n’est épargné, que ce soit le cœur, les reins, le pied diabétique, les yeux. Le taux de prévalence est de 3,4% de la population globale», renseigne le directeur général de la radio «Sud Fm» qui trouve onéreuse la prise en charge de cette maladie. «Du point de vue de l’association, le diabète coûte au malade de type 1 la somme de 912.500 Fcfa par an. Cela comprend la prise en charge médicale plus le régime alimentaire.
Dans un pays sous développé, cette somme est assez élevée. Quand on est diabétique jeune et que l’on doit grandir avec la maladie, si la prise en charge n est pas correcte et s’il n’y pas un soutien familial, l’avenir de cet enfant est hypothéqué », se désole-t-il. Face à cette situation particulièrement préoccupante, l’Association Sénégalaise de Soutien aux Diabétiques (Assad) a profité de la journée mondiale du diabète qui sera célébrée à Tambacounda pour faire un vibrant plaidoyer en faveur de la prévention. Dans les pays comme le nôtre, indique Baye Oumar Guèye, il est nécessaire de mettre l’accent sur la prévention. «Cela suppose parler aux populations et aux Sénégalais en leur montrant comment ils doivent se comporter par rapport à cette maladie», déclare le journaliste et secrétaire général de l’Assad.
Très amer, il ne manque pas de dénoncer la non intégration du diabète dans la Cmu. «L’intégration des personnes atteintes de maladies non transmissibles à la Couverture Maladie Universelle (Cmu) est une nécessité pour deux raisons. La première est que la maladie chronique dure toute la vie. Elle est pérenne. La deuxième raison, c’est que ce sont des maladies qui coûtent excessivement cher en termes de prise en charge. D’ailleurs, elles sont appelées des maladies à soins couteux. Ces deux raisons débouchent sur un handicap et démontrent qu’il est nécessaire que ces maladies soient intégrées dans la Couverture MaladieUniverselle pour leur prise en charge correcte », préconise Baye Omar Guèye qui estime qu’on ne peut pas travailler pour deux types de citoyens dans un pays. «Un Sénégalais est intégré dans la Cmu et l’autre est exclu. Il y a une anormalité quelque part à corriger. C’est un cri du cœur que nous lançons pour que les autorités corrigent cette injustice. Dans le cadre de la lutte contre les maladies non transmissibles, nous avons mis en place une alliance qui va se formaliser sous peu. Elle prendra à bras le corps la question de la prise en charge dans le cadre de la Cmu qui est devenue une nécessité. Il va falloir réagir», souligne Baye Omar Guèye.
Pour sa part, l’endocrinologue Pr Seydou Nourou Diop estime que la prévalence du diabète augmente comme dans toutes les sociétés. Mais plus on est âgé, indique le spécialiste, plus le risque est élevé. «Sur 100 personnes, 3,4 personnes ont le diabète. Pour ceux qui ont plus de 60 ans, le taux de prévalence est de 8,9%».
PLUS DE 47.000 PERSONNES INSCRITES AU CENTRE MARC SANKALE
A en croire le Pr Seydou Nourou Diop, le Centre Marc Sankalé, spécialisé dans la prise en charge des diabètes, a été créée en 1965. Aujourd’hui, 47.000 patients sont inscrits dans ce centre. «Actuellement, il n’y a pas un centre de santé où la prise en charge ne se fait pas. Nous sommes en avance sur le plan des infrastructures, sur le dépistage, mais il y a des problèmes au niveau de l’accessibilité financière et l’accessibilité du bilan biologique qui n’existe pas au Sénégal», déplore le Pr Seydou Nourou Diop. Pourtant, souligne-t-il, l‘Etat met chaque année 300 millions Fcfa pour la subvention de toutes les formes d’insuline.