«L'ETAT A BEAUCOUP FAIT, L'EVENTAIL DES ACQUIS S'AMONCELLE, MAIS TOUT N'EST PAS ROSE»
Doudou Sarr, président de l’association sénégalaise des hémodialyses et insuffisants rénaux (Ashir)

La célébration de la Journée mondiale du rein, hier, a été mise à profit par le président de l'Association sénégalaise des hémodialysés et insuffisants rénaux (ASHIR) pour exposer les problèmes des malades. Cela, après avoir reconnu les avancées considérables réalisées par l'Etat du Sénégal.
«il y a de cela quelques années, l'horizon était sombre pour les malades du rein. Les malades du rein pensaient être des parias de notre société. La tendance exponentielle des cas de diagnostics d'insuffisants rénaux sur l'ensemble du territoire national contrastait gravement avec le nombre très limité de générateurs de dialyse et l'impuissance des médecins, avec hélas comme corollaire, un décompte macabre qui ne pouvait laisser insensible notre association», a d'emblée déclaré doudou Sarr.
«Le Sénégal est passé d'un à 23 centres de dialyse et de 50 patients traités à 753»
«Aujourd'hui, il n’y a plus de doute. Le malade du rein tient bon, parce que vous avez transformé son cauchemar en espoir. Le Sénégal est passé d'un à 23 centres de dialyse et de 50 patients traités à 753 dialysés. Voilà une avancée significative. Cela aurait été injuste de passer sous silence les énormes sacrifices consentis par l'etat ou les efforts déployés par votre cabinet et par le personnel médical pour aider les patients», a ajouté le porte-parole des malades. «L'etat a beaucoup fait. L'éventail des acquis s'amoncelle. Seulement tout n'est pas rose. Car s’il s’agit de sauver des vies, il n'y a jamais assez à faire», a encore souligné le président de l'Association sénégalaise des hémodialysés et insuffisants rénaux (ASHir).
L’ASHIR demande «une enquête nationale de prévalence» et «un programme de lutte»
Sur cette base, le président d'ASHir formule des doléances : «Voilà pourquoi nous attendons encore de l'etat, notamment la baisse des coûts des médicaments et des analyses pour les malades du rein, la mise en disposition des médicaments antirejet pour nos transplantés, la mise en application de la loi sur la transplantation rénale». «nous demandons aussi la validation des recommandations de l'atelier de Saly concernant la mise en place d'une réglementation de l'activité de dialyse, la réalisation d'une enquête nationale de prévalence et l'établissement d'un programme national de lutte contre les maladies rénales axé surtout sur la prévention», a-t-il indiqué.
«10% des cas d'insuffisance rénale pourraient être évités et 30% pourraient être renvoyés»
Pour sa part, le directeur de l'hôpital de Pikine où a eu lieu la cérémonie officielle, Mouhamed Abdallah Dièye, a indiqué : «10% des cas d'insuffisance rénale pourraient être évités et 30% pourraient être renvoyés, grâce au respect des règles hygiénodiététiques, la prévention et le dépistage. Le nouveau centre qu'on vient d'inaugurer vient de renforcer les centres de dialyse qui existaient. il comprend une salle entièrement équipée avec 12 lits, une salle d'urgence et une salle de stockage, avec une disponibilité de 300 kits». d’après lui, les défis à relever tournent autour de «la disponibilité permanente de ressources humaines de qualité et dédiée à la prise en charge de la pathologie rénale, de la disponibilité permanente de consommables et intrants, de la mise en œuvre d'activités de soutien sur la pathologie rénale et de l'effectivité de la transplantation». Secrétaire général du ministre de la Santé et de l’Action, Alassane Mbengue, qui représentait le ministre Abdoulaye diouf Sarr, a expliqué : «A ce jour, nous avons réparti dans 18 centres d'hémodialyse fonctionnels près de 275 postes de dialyse, sans compter les centres de Kolda, Sédhiou, Fatick, Kaffrine, Ndioum et Pikine qui seront bientôt inaugurés. Les médecins sont déjà affectés, le déploiement de ressources humaines de qualité dans les centres de dialyse avec plus de 152 agents effectif.
«Il reste encore énormément de personnes malades à prendre en charge»
«A cela s'ajoute, selon lui, la signature de conventions entre l'état et les centres privés de dialyse qui a permis de renforcer l'offre de soins et l'adoption des textes relatifs à la transplantation rénale. Grâce à ce dispositif, près de 753 patients bénéficient régulièrement et efficacement de la dialyse». Cependant, selon M. Mbengue : «il reste encore énormément de personnes malades à prendre en charge. C'est pourquoi nous procédons à l'inauguration du centre de dialyse de l'hôpital de Pikine, afin de réduire cette forte demande et ainsi soulager les populations riveraines souffrant de cette pathologie lourde de conséquences sociales et économiques». «Le ministère de la Santé est conscient que la réalisation d'infrastructures ne suffit pas. il est aussi important d'assurer la prise en charge correcte de certaines maladies non transmissibles qui ont comme complication l'insuffisance rénale chronique», a-t-il conclu.