S’ENGAGER COMME EN CAMPAGNE ÉLECTORALE POUR METTRE FIN AU COVID
Le leader du parti "Visa Les Citoyens", Déthié Diouf, appelle les leaders politiques à s’engager "comme en campagne électorale" pour ralentir la progression rapide du virus dans le pays.

Thiès, 11 août (APS) - Le leader du parti "Visa Les Citoyens", Déthié Diouf, appelle les leaders politiques à s’engager "comme en campagne électorale" pour ralentir la progression rapide du virus dans le pays.
"J’interpelle d’abord tous les leaders politiques, pour engager notre responsabilité individuelle très forte", écrit-il dans un communiqué transmis à l’APS.
En créant un parti, un leader politique aspire, "en principe", à diriger le Sénégal, "donc face à une situation inédite pareille, ajoute Déthié Diouf, nous devons tous nous engager comme en campagne électorale, agir sur nos cercles d’influences de manière déterminée pour jouer pleinement notre partition".
Le président de Jeunesse action citoyenne (JAC) s’est également adressé dans son message aux responsables de mouvements de jeunesse, de femmes, d’ASC, etc.
"J’interpelle les leaders sociaux pour engager notre responsabilité collective", insiste-t-il dans ce texte intitulé "Face à ce drame social dû au COVID, j’interpelle".
Déthié Diouf, estimant que "notre conscience morale profonde doit être titillée", appelle à mettre en branle la citoyenneté productive et à "actionner le patriotisme le plus élevé", "comme un soldat engagé en première (ligne) pour libérer" le pays.
"Dans ce drame social que j’avais annoncé, je n’aurais pas voulu tristement avoir raison", déclare le leader du parti "Visa Les Citoyens". Et Déthié Diouf de souligner : "Nous subissons durement et cruellement les conséquences de notre deuxième relâchement coupable".
Il estime que l’approche médicale ayant "objectivement atteint ses limites face à l’invasion du Corona", l’ambassadeur de la paix soutient qu’un "engagement constant de la communauté est la meilleure solution".
"Une épidémie pareille n’est pas une affaire médicale", note-t-il, non sans louer la posture du corps médical qui, bien que "saturé et débordé", "tient vaillamment son rôle malgré la modicité des moyens face à l’enjeu".
S’il juge que "les orientations et stratégies (de lutte) sont bonnes", M. Diouf estime qu’une "absence de suivi rigoureux", de même qu’une attitude collective consistant à vendre la peau de l’’ours avant de l’avoir tué, ont conduit à ce "désastre qui aurait pu être évité".
"Des dizaines de morts par jour créent une angoisse existentielle, une psychose dramatisante", fait remarquer l’homme politique, pour qui, "notre acceptation sociale de la mort est mise à rude épreuve".
Il évoque son expérience personnelle de la maladie et les actions qu’il a engagées dans le cadre de la lutte contre cette pandémie, avec l’apparition du virus au Sénégal le 2 mars 2020.
Déthié Diouf a rappelé qu’il avait commencé à publier des vidéos de sensibilisation sur les réseaux sociaux, avant de descendre sur le terrain à partir du 4 avril, pour des distributions de masques, de gel hydro-alcoolique et de savon.
Testé positif puis interné à l’hôpital Principal le 23 mai, d’où il était sorti le 2 juin 2020, il avait pu découvrir, relate-t-il, la "sournoise" et "la réalité de la stigmatisation", "le plus (grand obstacle) à l’efficacité de la lutte".
Ce qui l’avait amené à lancer le mouvement "Bannissons la stigmatisation et reconnaissons le mérite", suivi de l’opération "Corona dou Diar ci mane" (le corona ne passera pas par moi), déroulée avant, durant et après le dernier magal. Il dit avoir parcouru, dans ce cadre, 8 régions sur les régions que compte le Sénégal.
Il est aussi revenu sur une opération de solidarité qu’il avait organisée en septembre dernier au profit de plusieurs écoles coraniques dites ’’daaras’’, à travers des consultations médicales et dons de médicaments dont ont bénéficié également des nécessiteux.
En avril dernier, dans un contexte de tendance baissière des contaminations, les opérations Doggali Corona (achever le corona) et Saxal set ngir wer (maintenir l’hygiène pour la santé) sillonnent 12 régions.
Face à la troisième vague de la pandémie à coronavirus, il assure poursuivre la sensibilisation et la distribution de kits de protection et d’hygiène.
Il renseigne que depuis vendredi dernier, son équipe s’est rendue à Tivaouane, Pire et Diacksao. A Thiès, il dit s’appuyer sur les "talibés" pour transmettre le message de prévention.
Déthié Diouf identifie trois phases pour venir à bout de cette pandémie, à savoir celle du ralentissement de la progression rapide du virus, celle du "Roll back Corona" et enfin celle de l’éradication.
Il estime que, pour ce faire, "le gouvernement doit changer de paradigme, en mettant les moyens sur la prévention active et déterminée".
Il suggère au président de la République de relever le Service national de l’hygiène au rang de direction générale, pour "réussir de manière pérenne le combat de l’hygiène".
Ce qui, estime-t-il, "va à coup sûr atténuer toutes les pressions sur le secteur médical en priorité et sur l’action sociale".