UN SPECIALISTE REVELE LES VERTUS MEDICINALES DE CERTAINES PLANTES
Lutte contre les maladies chroniques

La Faculté de médecine, de pharmacie et d’odonto a organisé, samedi, sa première conférence internationale conjointe sur le potentiel de l’ethnopharmacologie et de la médecine traditionnelle. Cette conférence a pour but de voir l’aspect moderne de la médecine traditionnelle.
L’Afrique en général et le Sénégal en particulier dispose de beaucoup de plantes qui peuvent être utilisées pour la médecine, mais aussi pour la fabrication des médicaments. Hélas, nous constatons que les Africains préfèrent les produits industriels. Pendant ce temps, les Européens viennent chercher nos plantes pour les transformer en médicaments et nous les revendre. C’est pour remédier à cette situation que la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odonto a organisé sa première conférence internationale sur la médecine traditionnelle. Cependant, l’enseignant-chercheur, Pr Emmanuel Basséne est revenu sur la surprotection des brevets qui renchérissent le prix des médicaments. Il trouve que défendre la voie des brevets, c’est une énorme perte de temps si cela se fait au détriment de la production.
Pour lui, la solution est d’aider celui qui invente à produire pour le marché. «Il y’a énormément de brevets, pour ne pas dire 89% de brevets qui dorment que les gens protègent et qui ne peuvent pas produire, ils privent l’humanité et leurs pays de produits. C’est une grosse perte de temps et qui est fait sciemment pour que les Africains ne produisent rien», regrette-t-il. «L’Etat les aide à protéger leurs brevets, mais pour quelques temps. Mettons l’accent sur la production, il y’a une limite à la protection parce que l’on ne peut pas nuire à la santé des gens sous prétexte que l’on a inventé quelque chose», dit Pr Basséne. En outre, il est revenu sur l’utilité des plantes dans l’alimentation. Pour l’enseignant-chercheur, l’accent est mis sur la neutracitique, c’est-à-dire ce que l’on peut tirer des plantes. On peut l’incorporer dans l’alimentation courante, permettant de pallier les carences qui sont dues à une consommation de produits industriels trop cuits ou conservés trop longtemps. «Il se trouve que nous sommes de plus en plus urbanisés et que nous ne consommons plus ce qui était notre alimentation auparavant. On ne mange plus le couscous traditionnel et autres, nous préférons aller dans les fast-foods. Pourtant, nos propres plats peuvent apportés les vitamines nécessaires», prône-t-il.
Pour cela, il invite le gouvernement à mettre en place les moyens pour que les chercheurs puissent exploiter le potentiel que leur offre la nature. «l’Europe est en train d’importer nos produits sans que nous puissions avoir un réel contrôle là dessus. En Europe, l’alimentation industrielle pose problème et ils sont en train de voir comment trouver une autre voie, nous ne devons pas être pris de court», soutient-il. Par la même occasion, il a expliqué les vertus de certaines plantes. «La première plante que l’on peut utiliser au Sénégal est le «nebeday». Il y’a les écorces des plantes, les fruits de saison qui ont beaucoup de vitamines. Il y’a les plantes comme le «soumpe» que l’on banalise, alors qu’il est plein de vertu, il y’a aussi le quinquéliba qui est très recherché par les Européens puisqu’il lutte contre le diabète, l’hypertension. Il y’a aussi le pain de singe qui est un aliment d’avenir», souligne Pr Basséne.