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UNE CÉLÉBRATION SOUILLÉE

Les scènes de liesses suivant le sacre du Sénégal à la Can en février dernier ont aussi dissimulé des agressions sexuelles visant de nombreuses femmes. Témoignages de quelques victimes

BBC Afrique  |   Awa Cheikh Faye  |   Publication 05/04/2022

En février, le Sénégal a remporté sa première Coupe d'Afrique des Nations. Des dizaines de milliers de personnes ont rempli les rues de Dakar pour célébrer. Mais les scènes de liesses qui ont suivi le sacre du Sénégal ont aussi dissimulé des agressions sexuelles, disent les femmes avec lesquelles nous avons parlé. Voici ce que nous avons appris.

Avertissement : Certains lecteurs peuvent trouver les détails de ce reportage déstabilisants.

Une femme nous a raconté qu'un homme dans la foule était venu et avait attrapé son vagin et pressé fortement ses seins.

"J'ai essayé de me débattre mais la personne ne voulait pas lâcher. Après la personne est partie. J'ai réussi à réunir mon courage pendant que la personne partait pour la taper et en allant il a failli tomber", nous explique Bintou Traoré.

"J'arrive pas à comprendre comment des personnes peuvent penser qu'elles ont le droit de me toucher, qu'elles ont le droit de toucher mon corps", dit-elle.

Une autre femme nous a raconté qu'elle s'est sentie tirée par derrière par son short et que des mains sont remontées sous son short pour la pénétrer. Lorsque nous la rencontrons pour notre entretien environ deux semaines plus tard, Lissa Diop nous montre des photos de son visage meurtri prises cette nuit-là.

"Dans notre société comme dans plein d'autres sociétés, la violence est là, et la camoufler constamment, faire comme si de rien n'était, mettre en avant plus l'aspect festif pour ne pas gâcher l'ambiance, par exemple dans cet événement, ça ..ça ne nous apporte rien et on le paye plus tard", elle explique.

Et une troisième femme encore nous a expliqué comment elle et ses compagnons se sont retrouvés pris au piège dans une foule le lundi durant l'accueil des Lions et un homme dans la foule lui pressant la poitrine. Elle a choisi de rester anonyme.

"Ma sœur et son amie sont revenues en pleurs. Apparemment, il y a des gens qui les ont touchées. L'une était voilée, ils ont arraché son voile, ils l'ont touchée de partout. L'une des filles, on a même déchiré le pantalon qu'elle portait sur le côté", explique-t-elle.

Elle conclut en s'estimant chanceuse d'avoir échappé au pire attribuant sa bonne fortune au fait qu'elle était accompagnée d'un homme.

Des violences "pas nouvelles"

La victoire des Lions était historique. Champions d'Afrique. Enfin, se sont dit beaucoup.

La joie qui a envahi les rues de Dakar ce soir-là et le lendemain lorsque l'équipe est rentrée chez elle était électrique. C'était exceptionelle. Les agressions sexuelles alléguées par les femmes dans ces foules à Dakar ne l'étaient pourtant pas, nous disent les activistes.

"Il faut savoir que la manifestation ou l'euphorie qui a suivi la victoire n'est pas une situation exceptionnelle en terme de violence qui est faite aux femmes ou aux filles. Non. C'est une situation qui était auparavant là", note Madjiguene Sarr Bakhoum de l'Association des juristes sénégalaises (AJS). Elle est la coordonnatrice de la boutique de droit de l'AJS à Pikine, dans la banlieue de Dakar.

L'association a reçu deux signalements de violences sexuelles survenues pendant ces deux jours de fête. Cela s'ajoute aux 22 autres que l'AJS avaient reçus jusqu'alors cette année.

"Tous les jours les boutiques de droit sont confrontées à des situations de personnes qui viennent nous voir pour nous dire soit ma fille a été victime de violence telle ou telle, ou de jeunes filles qui viennent nous dire je suis victime de harcèlement, je suis victime de telle ou telle violence sexuelle et je souhaite réparation, je souhaite accompagnement, je souhaite conseil. Donc par rapport à toutes ces situations-là, je pense que ce n'est pas quelque chose de nouveau", dit-elle.

"On ne peut pas cautionner qu'on veuille manifester sa joie, son contentement en violant les droits d'une autre personne", ajoute la juriste.

Bakhoum explique qu'au Sénégal, il est possible de porter plainte contre X pour viol ou toute forme d'agression si l'on ne connaît pas l'identité de son agresseur.

Mais lorsqu'il s'agit de cas de violence sexuelle, il est difficile de dire combien de femmes le font réellement, même lorsqu'elles connaissent leur agresseur. Nous n'avons pas pu obtenir de chiffres de la part de la Police nationale.

Maimouna Yade du Collectif des féministes du Sénégal estime qu'il faut que les lois contre les "agresseurs sexuels" soient strictement appliquées.

"Il le faut et c'est un défi qui est patent. Donc la question de l'impunité contre les agressions sexuelles. Et quand je parle d'impunité, je parle de l'applicabilité effective des lois. Nous avons la loi sur la criminalisation du viol mais il est très rare qu'un agresseur puisse écoper de la peine maximale", martèle l'activiste féministe.

Que disent les autorités ?

Pour en revenir aux deux jours en question - les 6 et 7 février 2022 - la Police nationale sénégalaise n'a pas été en mesure de confirmer des dépôts de plaintes liées à des agressions sexuelles à Dakar ces deux jours-là.

Le commissaire Bintou Guissé, point focal genre de la Police nationale, a cependant souligné que les forces de sécurité ont une stratégie de lutte contre les agressions sexuelles qui consistent à la sensibilisation des communautés, l'instruction des plaintes et dénonciations assorties d'une "prise en charge holistique des victimes de violences sexuelles, notamment en formant les agents à l'accueil et à l'orientation".

"Le harcèlement sexuel au même titre que le viol sont des infractions pénales qui sont punies par la loi. Maintenant ce qui pose problème parfois c'est les preuves…les victimes parfois n'ont pas assez de preuves pour étayer leurs déclarations", ajoute le commissaire Guissé.

"J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps"

Bintou Traoré ne parlera de ce qui lui est arrivé à personne pendant trois jours. Elle explique qu'elle était encore sous le choc.

"J'en ai parlé à des personnes par rapport à ce qui m'est arrivé le jour de la CAN et des gens m'ont dit que...Ils n'ont pas pris ça au sérieux. Il y a quelqu'un qui m'a dit que je suis trop belle etc. Donc je me sentais vraiment mal, et je ne sais vraiment pas pourquoi je suis allée en parler sur Twitter. Je ressentais le besoin de m'exprimer sur ça", explique-t-elle.

L'un de ses tweets dit : "Je me sentais sale, quand je suis rentrée chez moi, je me suis lavée et j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, j'ai pleuré parce que comme ma mère dit si on essaie de m'agresser c'est de ma faute."

Lissa Diop a plusieurs séquelles à la suite de l'agression, certaines d'ordre physiques qui guérissent avec le temps. Et d'autres psychologiques, qui sont plus tenaces.

"On a quand même des choses qu'on ne contrôle pas. Le subconscient, l'inconscient. Les nuits sont très compliquées puisqu'il y a des pertes de mémoire, il y a des flashs incessants, il y'a une agoraphobie qui naît parce qu'on ne veut plus se mélanger…c'est même pas à la foule mais aux gens", confie-t-elle.

Lissa plaide pour un accompagnement bienveillant des victimes d'agressions sexuelles.

"Moi, j'ai beaucoup apprécié qu'on soit là. Même des repas, des petits gestes.. de demander à la personne ce dont elle a besoin, comment on peut l'accompagner. De lui suggérer de se faire accompagner, de ne pas avoir peur de porter plainte même si le parcours est très, très compliqué...ça paraît simple, mais que ce soit émotionnellement que ce soit les papiers à avoir, les rédactions, etc.", dit-elle.

Les deux femmes ont senti qu'elles ne pouvaient pas rester silencieuses.

Ce que cela changera à court terme, Bintou n'en est pas sûre.

"En général on nous demande d'être fortes, on nous demande de supporter, ça va passer, mais quand tu te rends compte que c'est quelque chose qui arrive de plus en plus. Tu te dis que c'est un cycle. C'est peut-être quelque chose qui ne va jamais s'arrêter", explique-t-elle.

Si vous êtes victimes de violences au Sénégal, vous pouvez trouver de l'aide au niveau de L'Association des Juristes Sénégalaises et du centre Guindi. Appelez gratuitement le 800 805 805.

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