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ACHILLE MBEMBE DÉNONCE LE "BRUTALISME" DU LIBÉRALISME

Dans son nouvel essai, le penseur camerounais revient sur ce qui caractérise selon lui notre époque, le développement des technologies et une violence généralisée envers les populations

Le Monde Afrique  |   Séverine Kodjo-Grandvaux   |   Publication 09/02/2020

A Ceuta et Melilla, à Lampedusa ou à Lesbos, mais aussi en Hongrie, à Terespol en Pologne, aux Etats-Unis, en Israël, en Cisjordanie, et encore en Arabie saoudite, en Iran, en Inde, en Corée du Nord… Partout, de plus en plus, des murs, des barbelés, des barrières militarisées, des caméras, de nouvelles ou de séculaires peurs instrumentalisées ; et ce sur quelque 40 000 kilomètres, l’équivalent de la circonférence de la Terre. Auxquels s’ajoutent les mers et les déserts transformés en cimetières.

Partout les frontières se ferment toujours un peu plus et on voit apparaître de nouveaux camps où sont emprisonnés des femmes et des hommes, mais aussi des enfants, entravés dans leur liberté de mouvement. Ces « corps-frontières » analyse Achille Mbembe dans Brutalisme (éd. La Découverte) sont ceux d’« hommes-déchets » qui n’ont pas de valeur ajoutée pour le capitalisme.

Ce nouvel essai de l’historien camerounais s’inscrit dans la droite ligne de ses précédents ouvrages, Politiques de l’inimitié (2016), Critique de la raison nègre (2013), mais aussi Sortir de la grande nuit (2010). Il y analyse les travers des démocraties libérales, qui cèdent à la tentation d’installer un état d’exception permanent, restreignent les libertés individuelles au nom de la lutte contre le terrorisme et, dernièrement, de « transpos[ent] l’état de guerre au sein d’un état civil ».

Les forces de police usent, ici et là, d’armes de guerre arrachant les mains, éborgnant, quand elles ne tuent pas celles et ceux qui manifestent pour la défense de leurs droits ou de leur pouvoir d’achat. C’est à une véritable « guerre sociale » que l’on a affaire. Mais observe le professeur d’histoire et de sciences politiques à l’université de Witwatersrand à Johannesburg, « les soulèvements ne visent plus à renverser et à démanteler (…) le capitalisme ». Ils répondent au désir d’être intégré à ce système.

« Narcissisme de masse »

Revenant sur le développement des technologies et du numérique – qui aident à mieux surveiller, contrôler et « trier » les populations et à faire de l’humanité une entité de plus en plus artificielle, augmentée et hyperconnectée –, Achille Mbembe voit se dessiner une nouvelle psychologie des masses née de la libération par cette technologie numérique des forces pulsionnelles. Internet et les réseaux sociaux sont devenus des défouloirs envahis par un « narcissisme de masse ». Et l’on assiste au grand retour de la passion identitaire à travers l’individu, la race, le genre, la nation.

Si la revendication de la différence peut être « une revendication d’humanité » pour échapper à la négation de soi imposée – notamment par un « universalisme colonial » –, elle peut aussi être le symptôme d’un « désir d’endogamie » qui perçoit « l’hybridité » comme une « menace ». Résultat, les frontières sont devenues des lieux de « violence organisée » et « ressurgit l’idée de stérilisation des classes et des nations dominées ». Les propos récurrents du président Emmanuel Macron estimant que les femmes africaines font trop d’enfants seraient un exemple du « virilisme patriarco-colonial » dénoncé par Achille Mbembe.

Or, poursuit-il, toute démocratie digne de ce nom doit reposer sur « une politique de l’en-commun [qui] suppose une éthique de l’altérité », du soin et de la réparation et permettre la mobilité car nous sommes tous des « passants » sur Terre et le mouvement est au cœur de nos vies. Le « brutalisme » ne se manifeste pas seulement dans le rapport que ces démocraties entretiennent à l’autre en « transform[ant] l’humanité en matière et énergie ». On le retrouve dans l’exploitation excessive de la Terre qui a engendré l’anthropocène. Le libéralisme se nourrit d’un « néovitalisme », pour lequel la vie est inépuisable et peut être détruite puisqu’elle se régénère.

Le « devenir-africain du monde »

Si la lecture de notre époque développée dans Brutalisme est glaçante, elle n’est pas sans solutions. Achille Mbembe semble avoir délaissé le pessimisme de Politiques de l’inimitié. Sans doute, parce que depuis, avec Felwine Sarr – avec qui il a créé Les Ateliers de la pensée de Dakar –, il voit en l’Afrique, un « laboratoire de mutations d’ordre planétaire ». Ce qui était réservé à ce continent peut être dorénavant appliqué à toute l’humanité.

Il n’y a qu’à penser au premier génocide du XXe siècle, celui des Herero de l’actuelle Namibie, avec ses camps de concentration créés notamment par Heinrich Göring, père du bras droit d’Adolph Hitler, Hermann Göring. Le traitement des « Nègres », ces « hommes-déchets », s’étend sur toute la planète, explique Achille Mbembe. C’est là le « devenir-africain du monde » et le « devenir-nègre du monde » dont il parlait déjà dans Critique de la raison nègre.

Mais le continent est aussi paradoxalement un laboratoire où « les opportunités de métastase créatrice sont les plus mûres » et où depuis des siècles on a dû « recréer du vivant à partir de l’invivable ». Où la relation au vivant peut être source d’inspiration à l’heure de la crise climatique. Où le rapport aux objets perçus comme des entités dépositaires d’énergie et de vitalité pourrait aider à créer de nouvelles relations entre les humains et les objets, alors que les outils technologiques deviennent des extensions de nous-mêmes. Et, enfin, où le concept de biens communs existait dans les sociétés antécoloniales et supposait que certains biens sont inappropriables parce qu’« ils participaient de la régénération de la vie de plus d’un ».

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