AMNESTY SENEGAL RECLAME DES ENQUETES IMPARTIALES
La section sénégalaise d’Amnesty international dénonce l’attitude des autorités qui ne semblent pas préoccupées par l’enquête sur les victimes des manifestations violentes de mars 2021 et juin 2023.

La section sénégalaise d’Amnesty international dénonce l’attitude des autorités qui ne semblent pas préoccupées par l’enquête sur les victimes des manifestations violentes de mars 2021 et juin 2023. L’organisation de défense des droits humains demande au pouvoir de diligenter l’ouverture d’enquêtes impartiales, transparentes et indépendantes sur la mort de manifestants
Amnesty Sénégal attend toujours la lumière sur les morts lors des manifestations de mars 2021 et de juin 2023. Le coordonnateur chargé de la croissance du militantisme et de la formation à Amnesty international Sénégal, Mouhamadou Moustapha Diagne, appelle les autorités sénégalaises au respect des droits humains et à la lutte contre l’impunité. Selon lui, le 1er juin 2023, des violences ont éclaté dans plusieurs villes du Sénégal, suite au procès pour viol et menaces de mort de l’opposant Ousmane Sonko à l’issue duquel ce dernier a été condamné à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse. « Les manifestations ont causé la mort d’au moins 23 personnes, occasionnant plus de 500 arrestations, selon la police nationale, et fait au moins 357 blessés (Croix-Rouge sénégalaise)», déclare M. Diagne dans un communiqué reçu à «L’As». Selon lui, la plupart des victimes ont été tuées par balles comme en attestentles vidéos sur les réseaux sociaux et authentifiées par Amnesty International. « On peut apercevoir des civils armés aux côtés des forces de défense et de sécurité, réprimant avec brutalité les manifestants, les maltraitant physiquement et leur tirant dessus », affirme-t-il. A l’en croire, au-delà de cette répression violente, des violations flagrantes de la liberté d’expression et du droit à l’information ont été documentées suite à la coupure du signal de la chaîne de télévision Walfadjri, des arrestations de journalistes, activistes et voix dissidentes, de même que les restrictions sur l’accès à internet et aux réseaux sociaux.
Pour tous ces faits, Amnesty International Sénégal demande aux autorités sénégalaises de diligenter l’ouverture d’enquêtes impartiales, transparentes et indépendantes sur la mort des manifestants depuis les évènements de mars 2021. « Réviser le cadre du maintien de l’ordre au Sénégal et le mettre en conformité avec les lignes directrices de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) pour le maintien de l’ordre par les agents chargés de l’application des lois lors des réunions en Afrique, mettre fin à la présence d’individus non identifiés pour des opérations de maintien de l’ordre», prône-t-il. Cependant, estime M. Diagne, il faut respecter le droit à la liberté d’expression et le droit à l’information en s’abstenant notamment de suspendre l’accès à internet, en particulier en situation de crise. «Il faut libérer sans condition les personnes détenues arbitrairement, notamment les activistes, journalistes et autres voix dissidentes», plaide le coordinateur chargé de la croissance du militantisme et de la formation.