CES INDICES RÉVÉLATEURS DE PAUVRETÉ
Il s’agit de la taille du ménage, du sexe, de l’âge et de la situation matrimoniale du chef de ménage (CM)

Dans son étude sur les conditions de vie des ménages, l’Ansd a fait un profilage de la pauvreté lui permettant d’identifier et de caractériser les pauvres. Il s’agit de la taille du ménage, du sexe, de l’âge et de la situation matrimoniale du chef de ménage (CM). Sous ce rapport, les enquêteurs ont conclu que, par exemple, les ménages dirigés par des femmes sont moins pauvres que ceux dirigés par des hommes.
Selon l’étude de l’Ansd, la pauvreté varie sensiblement selon la taille du ménage. Plus la taille du ménage est faible, moins les personnes y vivant sont confrontées à la pauvreté. “En effet, l’incidence de la pauvreté passe de 3,9% chez les personnes vivant dans des ménages de moins de cinq personnes à 69,1% chez celles vivant dans des ménages de plus de vingt individus. Cette situation est plus accentuée en milieu rural où 78,0% des personnes vivant dans des ménages de plus de vingt individus sont pauvres”, fait noter l’Ansd qui renseigne, par ailleurs, que 46,9% et 30,2% des pauvres vivent respectivement dans des ménages composés d’au moins 15 personnes et de 10 à 14 personnes.
Faisant le lien entre la pauvreté et le sexe du chef de ménage, l’Ansd indique qu’au Sénégal, les ménages sont majoritairement dirigés par des hommes (76%). Par contre, les résultats de l’enquête montrent que la pauvreté est moins répandue dans les foyers dirigés par des femmes comparativement à ceux dirigés par des hommes. “En effet, deux personnes sur dix (21,8%) vivant dans des ménages dirigés par une femme sont pauvres contre un peu plus de quatre sur dix (42,7%) sous l’autorité d’un homme”, révèle l’étude.
Sur l’âge, l’étude montre que le taux de pauvreté est plus faible chez les individus dirigés par un CM qui a moins de 25 ans (35,0%) et plus élevé chez ceux dont leur chef de ménage (CM) a un âge compris entre 50 et 60 ans (39,3%). “L’incidence de la pauvreté est de l’ordre de 36,4% chez les personnes dont le chef de ménage est âgé de 60 ans et plus. Cependant, les personnes de cette dernière catégorie, bien que n’étant pas les plus affectées par la pauvreté, contribuent le plus à sa formation (33,1%)”, notent les enquêteurs de l’Ansd qui montrent que l’extrême pauvreté, au niveau national, touche plus les individus vivant dans des ménages dont le chef est âgé entre 40 et 49 ans (8,3%). Aussi, ajoute l’étude, elle est plus répandue chez les individus ayant un homme comme chef de ménage.
Sur un autre registre, relève l’Ansd, au Sénégal, un individu sur deux (50,8%) vit dans un ménage où le chef est monogame et ceux sous l’autorité d’un polygame représentent 34,9% de la population. L’analyse des résultats montre que la pauvreté touche plus les individus des ménages dirigés par des CM polygames (46,4%) et monogames (36,3%) qui concentrent plus de 90% des personnes pauvres. “Les personnes vivant dans des ménages dirigés par des divorcés ou veufs sont, à contrario, moins affectées par la pauvreté (une incidence de 21,8%). Ils représentent aussi un poids faible (7,2%) dans la totalité des pauvres. Les individus des ménages dirigés par des célibataires sont faiblement représentés dans l’effectif des pauvres avec une contribution de 1,1% pour un taux de pauvreté de 22,7%”, constate l’étude.
LES MEMBRES DES MENAGES, DE CM TRAVAILLANT POUR LEUR COMPTE PROPRE, SONT PLUS EXPOSÉS À LA PAUVRETÉ
Sous un autre rapport, indiquent les enquêteurs de l’Ansd, la mise en parallèle de la pauvreté avec la branche d’activité des chefs de ménage révèle des niches de pauvreté. En effet, relatent-ils, chez les ménages dirigés par des agriculteurs, la pauvreté touche plus de six personnes sur dix pour une contribution à la pauvreté de 44,9% chez les personnes dont le CM est occupé. Les populations vivant dans des ménages dont le chef travaille dans l’industrie présentent également des niveaux d’incidence de la pauvreté élevés, soit 43,6% pour l’industrie extractive et 32,5% pour les autres types d’industries.
Ensuite, le taux de pauvreté chez les individus vivant dans des ménages dirigés par des CM exerçant dans le commerce est établi à 29,3% avec une contribution de 14,5% à la pauvreté des personnes ayant un CM occupé. Par ailleurs, chez les membres de ménage dont le chef est dans une entreprise privée ou une ONG qui représentent 93,1% des personnes sous l’autorité d’un CM occupé sont plus confrontés à la pauvreté (42,7%) et contribuent à hauteur de 97,1% à la formation de la pauvreté. Et pour les membres de ménage ayant à leur tête des CM travaillant comme personnel domestique, l’incidence de la pauvreté est de 34,7%. “Dans les ménages où le CM travaille dans l’administration publique ou dans des organismes internationaux, l’incidence de la pauvreté est estimée à 15,3% avec une contribution à la pauvreté de l’ordre de 2,4%.
L’analyse du statut dans l’emploi du chef de ménage en rapport avec la pauvreté met en avant le fait que les membres des ménages de CM travaillant pour leur compte propre sont plus exposés à la pauvreté avec une incidence de 51,6%. S’ensuivent ceux dont les CM ont un statut de tâcheron ou d’aide familiale (45,4%). Ces deux groupes contribuent le plus à la formation de la pauvreté chez les ménages dirigés par un CM occupé avec une part de 80%”, conclut l’étude de l’Ansd qui portait sur les conditions de vie des ménages.