DES CENTAINES DE VEHICULES ET DE SCOOTERS TOMBENT DANS LA NASSE DES FORCES DE L’ORDRE
À Grand-Yoff, Pikine, Niary-Tall, Thiaroye, Hlm etc, les populations se jouent des forces de l’ordre

À Grand-Yoff, Pikine, Niary-Tall, Thiaroye, Hlm etc, les populations se jouent des forces de l’ordre
Les Dakarois ont voulu célébrer la Korité en violation du couvre-feu instauré dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire. Un couvre-feu allant de 21 heures à 05 heures du matin après avoir concerné la tranche horaire 20 heures-06 heures au début. Il leur en a coûté cher puisque des centaines de véhicules particuliers, de taxis et de scooters ont immobilisés dans la nuit de dimanche à lundi par les forces de sécurité déterminées à faire respecter les mesures de l’état d’urgence sanitaire. Pendant ce temps à Grand-Yoff, à Pikine, à Thiaroye, aux Hlm, aux Parcelles Assainies, à Niari-Talli etc., certains jeunes fêtards et autres passants attardés se sont joués des patrouilles de la police avant que l’ordre sécuritaire ne soit rétabli aux alentours de minuit.
« Il parait qu’il n’y aura pas de couvre–feu aujourd’hui, jour de korité … » C’est l’ « info » qui a circulé sur les réseaux sociaux dimanche. « C’est vrai, pas couvre-feu ! Ministre bi, wakh nako… » ont « confirmé » d’autres. Inutile de dire que ces fausses informations avaient rapidement fait le tour de la Toile.
Par inconscience ou par ignorance, certains sont malheureusement tombés dans le panneau de ces fake-news. a preuve par le dimanche 24 mai 2020, c’est-à-dire le jour de la korité marquant la fin du ramadan. Sur leurs balcons ou à leurs fenêtres, voire depuis la devanture de leurs maisons, les riverains des quartiers Sacré-Cœur 3 ont été surpris de voir la Voie de dégagement nord (Vdn) retrouver son dense trafic des jours de fête « normaux » alors qu’on était audelà de 21 heures, heure à laquelle le couvre-feu entre en vigueur. Pis, les deux sens de la Vdn étaient envahis par des files interminables de véhicules et scooters dont des taxis « jaune-noir » ! Sans doute, ces conducteurs ont dû échapper à la vigilance des gendarmes — ou alors profité de leur passivité en ce jour de fête. Toujours est-il que les pandores ont tardé à mettre en place leur dispositif sur cette artère très passante.
Par exemple, à 21 heures 15 ce soir-là au niveau du rond-point « Star-Energy », à hauteur du lieudit « ancienne piste », malgré la présence d’une « Renault » de la gendarmerie, les automobilistes circulaient librement sans se faire contrôler. Ce, contrairement aux nuits précédentes où tout véhicule qui s’aventurait à emprunter cet axe était sommé de s’arrêter et de présenter une autorisation de circuler. En cas de non-présentation du sésame, le compte du conducteur était bon. Ce dimanche soir, donc, c’est à 21 heures 30 que nous nous sommes rendus compte que si ces automobilistes ont fait impunément trajet sur la Vdn dans le sens aller, c’est-à-dire de la foire jusqu’à l’«ancienne piste», sans se faire contrôler, cela n’était pas valable dans le sens retour ! Par exemple, au carrefour du « Supermarché Exclusive », nous tombons sur impressionnant check-point tenu par une dizaine de gendarmes. « Bonsoir monsieur, Svp, faites voir vos laissez-passer ! » nous ordonne-t-on d’une voix ferme. Pendant ce temps, de l’autre côté de la chaussée, des automobilistes immobilisés en violation du couvre-feu font entendre leur voix. « Mais chef, il faut nous pardonner car on croyait qu’il n’y a pas de couvre- feu en ce jour de korité. Billahi…on ne le savait pas ! » Tentent-ils de se justifier. Furtivement, votre serviteur parvient à compter une centaine de véhicules immobilisés sur les bas-côtés de cette route. Parmi ces voitures, de nombreux taxis « jaune-noir » ayant à bord des passagers. Même scène de « désolation » au rond-point de la Patte d’Oie Builders menant vers le quartier populeux de Grand-Yoff. Encore un solide check-point de la gendarmerie sur lequel ont butés quelque 300 véhicules composés de particuliers, de taxis « jaune noir », de taxis-clandos, de cars-rapides et de scooters. Sur place, de nombreuses personnes, par groupes, sans doute des occupants et clients, laissent apparaitre leur désolation d’avoir été pincés par les gendarmes. Par faits et gestes !
C’est dans cette atmosphère très tendue qu’un élément de la gendarmerie a sommé un automobiliste roulant dans le sens Yoff- Patte d’Oie en ces termes : « Monsieur, immobilisez votre véhicule, descendez et remettez moi votre permis de conduire » dit le pandore sur un ton sec. Sur place, les gendarmes chargés de faire respecter le couvre-feu sont les seuls maîtres de la rue. a 22 heures 10, votre interlocuteur se trouve à la célèbre intersection dite « Croisement-Cambéréne ». Ici, de longues files de voitures s’allongent dans les deux sens. En feux de détresse pour la majorité, histoire de signaler leur « détresse » d’être interpellées en violation du couvre-feu. Impossible de faire le décompte dès lors qu’ils étaient très, très nombreux les camions, les « Ndiaga-Ndiaye », cars-rapides et scooters à tomber dans la nasse de « Cambérène » devenue un carrefour d’éclatement pour tout véhicule allant vers Rufisque, Pikine, Parcelles assainies, Hann etc. Bountou-Pikine, un checkpoint imprenable Entrée Pikine ou « Bountou-Pikine », nous y sommes ! Ici, gendarmes et policiers partagent le secteur.
Avec une seule et unique mission, veiller à l’application des mesures édictées visant à faire respecter l’état d’urgence, et notamment le couvre-feu nocturne. Un, deux, trois…bref cinq checkpoints opposés ou complémentaires sont tenus par la police et la gendarmerie.
À l’entrée de la cité Lobatt-fall comme à la sortie de l’autoroute à péage, des véhicules sont immobilisés à hauteur des barrières dressées par les forces de l’ordre. « Vraiment, j’ai trop duré, ici, depuis 21 heures. Mes enfants commencent à dormir dans la voiture » rouspète une dame accrochée au volant de sa voiture alors qu’il était plus de 22 heures.
Dans la mêlée, deux individus marchant tranquillement sont invités par les policiers à se présenter. Après vérification, les policiers ont constaté qu’il s’agit de soldats du bataillon des parachutistes. Attardés, ils comptaient rejoindre leur caserne à pieds. Leurs cartes professionnelles leur ont permis d’avoir la compréhension des agents de la police. Avant d’être relaxés, ils ont été sensibilisés sur la nécessité du respect du couvre-feu qui s’applique à tous à l’exception des citoyens disposant d’un laisser-passer « La prochaine fois, il faut se munir d’une autorisation de sortie de la caserne. Surtout que vous êtes en tenue civile » sermonne un policier à l’endroit des deux soldats.
Pendant ce temps, dans les ruelles des quartiers Hlm, Grand Yoff, Niary Tally ainsi dans la banlieue dakaroise comme Pikine, Thiaroye, Parcelles etc. des populations, intoxiquées par les fake news ayant circulé dans la journée, se faisaient prendre au piège des gendarmes et des policiers…