DES MESURES FORTES POUR SOULAGER LES USAGERS
Retards de paiements d’indemnités d’assurance

Les assurés qui se plaignent souvent des retards de paiement en cas de sinistre verront bientôt leurs soucis réglés. Les autorités étatiques ont pris des mesures coercitives qui vont de l’amende automatique de 5% par mois à la sanction du responsable de la société d’assurance.
La journée dédiée au ministère de l’Economie et des Finances dans le cadre de la 27ème édition de la FIDAK a permis aux usagers des assurances de faire part des difficultés qu’ils rencontrent en cas de sinistre. Devant les nombreuses plaintes des citoyens, le Directeur des Assurances Ousseynou Dème a indiqué que c’est l’assurance automobile qui pose souvent des problèmes, en ce sens que c’est une assurance contre tiers. «En cas de sinistre, l’assureur est obligé d’avoir d’abord le PV, ensuite il y a l’intervention des experts. S’il y a des blessés, on fait appel à des médecins. Et en cas de pertes en matériel, on fait appel à des experts», explique Ousseynou Dème. C’est après tout cela, ajoute-t-il, que l’indemnisation se passe. Il reconnaît cependant que des difficultés sont souvent notées dans certains secteurs des assurances.
Pour y remédier, dit-il, les autorités étatiques ont pris des mesures dont l’une est de sanctionner les assureurs qui ne paient pas les sinistrés après qu’ils ont déposé tous les éléments nécessaires pour être indemnisés. L’amende automatique de 5% par mois fait partie des mesures prises par l’autorité. «Si un assuré qui a droit à un million FCFA ne perçoit pas son indemnisation au bout d’un an, il aura droit à 1 600 000 francs CFA», dit-il. La deuxième mesure consiste à sanctionner le patron de la société d’assurance qui ne paie pas après 15 jours d’injonction de la commission ou de la direction nationale. Ces mesures, de l’avis de M.Dème, ont apporté quelques améliorations sur le terrain. En plus de ces mesures, l’Etat va désormais spécifier et axer les contrôles uniquement sur le paiement des sinistrés jusqu’en 2020. «Deux sociétés de la place ont été contrôlées conjointement par l’autorité nationale qui leur a demandé de payer les concernés au bout de trois mois. Le travail va continuer sur les années à venir. Nous sommes conscients sur cette faiblesse», lance-t-il. Malgré les retards de paiement relevés, les sociétés d’assurance ont payé la somme de 65 milliards de FCFA en 2017
UNE CROISSANCE QUI PASSE DE 100 A 162 MILLIARDS DE FRANCS CFA
Le secteur des assurances au Sénégal est en pleine expansion. Entre 2014 et 2017, le nombre de compagnies d’assurance est passé de 24 à 29. Sur cette période, souligne le coordonnateur de la Direction Générale du Secteur financier et de la compétitivité, Ismaïla Guèye, l’activité des compagnies d’assurances a connu une croissance significative, d’autant qu’elle est passée de 100 milliards à 162 milliards de FCFA. D’où une croissance moyenne de 16.7%. Pour Ismaïla Guèye, le citoyen africain dépense en moyenne, par an, moins de 70 dollars pour s’assurer, contre 1 000 dollars en Afrique du Sud et 2 700 dollars en Europe de l’Ouest. Ces chiffres montrent, à ses yeux, la faiblesse de la culture d’assurance au Sénégal et en Afrique. Pour lui, l’image que renvoie ce secteur est rarement positive. «Ceci veut dire qu’il y a encore des défis à relever, dont celui lié au respect des engagements souscrits, à la rapidité du paiement d’indemnités en cas de survenance de sinistres», a indiqué Ismaïla Guèye. L’autre défi est celui lié au manque de communication. Une situation qui découle du fait que le secteur est resté longtemps fermé sur lui-même et seulement accessible à une élite.