«IL Y A 25 000 TAXIS A DAKAR CONTRE 18 000 A PARIS»
Abdoulaye Daouda Diallo à l’assemblée nationale

Face aux députés, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a tenté de démontrer la difficulté des autorités à assurer la gestion des petits porteurs, notamment les taxis, vu le nombre important de ces moyens de transports à Dakar. Pour 2019, le budget du ministère des Infrastructures a été arrêté à 238.305.089.600 FCFA et connaît une hausse de 24.205.489.420 FCFA.
Devant l’Assemblée nationale hier, Abdoulaye Daouda Diallo a révélé que les autorités en charge du transport ne peuvent pas continuer à travailler avec les petits porteurs communément appelés taxis. Pour le député Nango Seck, ces voitures deviennent de plus en plus nombreuses dans la région de Dakar. Aussi, a-t-il fustigé la manière dont les licences de ces moyens de transports sont octroyées. Dans sa réponse, le ministre des Transports Terrestres a soutenu qu’il y a plus de taxis à Dakar qu’à Paris. «Il y a 25 000 taxis à Dakar contre 18 000 à Paris. Ce n’est pas tenable. Ceci nous oblige nécessairement à mettre en place d’autres moyens de transports de masse. Il nous faut donc le Bus Rapide Transit (BRT)», souligne-t-il. Ce moyen de transport va concerner 11 communes de Dakar pour une distance de 18 km qui va permettre de gagner en un temps réduit la banlieue nord, notamment Guédiawaye.
Selon Abdoulaye Daouda Thiam, le Train Express Régional(TER) viendra également s’ajouter au BRT, ce qui va porter le nombre de passagers à plus de 400.000 usagers par jour. Répondant à une intervention d’un parlementaire, le ministre des Infrastructures a rassuré les employés du Petit Train de Banlieue. «Le chef de l’Etat nous a instruits à sauvegarder tous les emplois possibles dans ce secteur», annonce-t-il. Pendant près de 20 minutes, Abdoulaye Daouda Diallo s’est mis à comparer les réalisations faites en matière d’infrastructures routières avant 2012 et après 2012. A l’en croire, le régime de Macky Sall a réalisé 185 kilomètres d’autoroute contre 36 kilomètres. Dans ce lot, il cite Diamniadio AIBD pour 17 km, AIBD-Sindia pour 19 km, Sindia-Mbour pour 20 km, mais aussi la route AIBD Thiès pour 16 km. Il y a aussi la route qui part de la Cité du Rail pour la ville de Touba, longue de 113 km. Pour le maire de Bokké Dialloubé, ces différentes routes vont porter le patrimoine autoroutier à plus de 221 km et faire du Sénégal le deuxième pays de la sous-région, après la Côte d’ivoire, dans ce domaine.
PONTS, AUTOPONTS, PISTES RURALES
Une place que le Sénégal compte chiper au géant de la sous-région avec la réalisation de l’autoroute Mbour-Kaolack et de la côtière entre Dakar et Saint-Louis. «Si nous arrivons à réaliser ce programme, nous serons le premier pays à avoir un réseau autoroutier aussi vaste», affirme Abdoulaye Daouda Diallo. En plus de ces routes déjà construites, il y a d’autres qui ont été revêtues et longues de 1787 kilomètres, parmi lesquelles la boucle du Foulado, la boucle de l’Île à Morphil et la boucle du Kalounai. S’agissant des ponts, il soutient que 13 ont été construits depuis 2012, sans compter les 18 qui sont en cours de réalisation. Dans ce domaine, la région de Dakar se taille la part du lion avec la réalisation de 13 ponts et autoponts afin d’assurer une meilleure circulation dans la ville.
Lors de leurs interventions, les députés ont soulevé des questions relatives aux pistes rurales. En réponse à ces interpellations, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement s’est appuyé sur les réalisations faites à travers des programmes comme le Programme d’Urgence de développement Communautaire (PUDC) qui a permis de construire 691 km de pistes rurales. Il en est de même du Pôle de Développement de la Casamance pour la construction d’une piste de 550 km, du PNDL pour 739 km, du PUMA pour 23 km. Ces pistes rurales s’ajoutent à réalisées par le ministère des Infrastructures. Ce qui fait dire à Abdoulaye Daouda Diallo que le Sénégal est à 4 490 km de pistes rurales réalisées. Dans son bilan, le ministre n’a pas oublié le taux d’entretien des routes comparé à celui laissé par l’ancien régime. «Nous sommes passés d’une moyenne de 62% de taux de routes bien entretenues à plus de 80% aujourd’hui», affirme l’hôte des députés.