LA LANGUE DE BARBARIE DEVASTEE
Raz de marée à Saint-Louis

La consternation est grande dans la Langue de Barbarie, notamment à Ndar-Toute, Guet Ndar et Gandiol, après le passage d’une violente houle. Des vagues déferlantes de l’Océan Atlantique ont démoli des concessions dans cette partie de Saint Louis et chassé les populations de leurs habitations. Après avoir passé la nuit du samedi au dimanche à la belle étoile, les populations sinistrées lancent un appel de détresse et sollicitent l’aide des autorités.
Une fois de plus, les quartiers de Ndar Toute, Guet-Ndar et Gandiol (dans la ville de Saint Louis) ont été engloutis par des vagues déferlantes de la mer, suite à une houle. Le chaos est survenu dans la nuit de samedi à dimanche. C’est à la tombée de la nuit, alors que les populations s’étaient déjà mises au lit, que le raz de marée s’est déclaré, conformément aux prévisions de la météorologie qui avait annoncé de fortes houles. Le passage de la houle a dévasté plus d’une centaine de concessions. En effet elle a fait déborder la mer jusque dans des concessions qui ont été entièrement détruites.
Les populations sinistrées ont assisté impuissantes à l’effondrement de leurs maisons. Même les cimetières de Thiame et de Thiack Ndiaye n’ont pas été épargnés par les dégâts. A Guet-Ndar, la détresse se lit sur tous les visages. Dans ce quartier, toutes les rues sont bloquées par les eaux. Face à ce chaos, les habitants sont obligés d’abandonner leurs maisons inondées. Les récits des victimes font froid dans le dos. «C’est vers six heures du matin que les vagues déferlantes ont envahi notre concession et l’ont totalement dévastée.
Dans une des chambres, une armoire est tombée sur des gens qui y dormaient. Deux filles âgées de 14 ans et 12 ans sont grièvement blessées ainsi que leur père. Les trois victimes admises aux urgences de l’hôpital régional de Saint-Louis ont été retrouvées sous les décombres», raconte Oumar Diouf qui indique que c’est le vieux qui a été tiré d’affaire le premier. «En déblayant, nous avons trouvé en premier le vieux qui était dans un piteux état.
Avec l’aide des voisins, nous avons continué et sommes parvenus à retrouver les deux filles. Ils étaient tous amochés», dit-il. Son récit est similaire à celui de la mère des filles. «La situation est inexplicable. Je n’en reviens toujours pas de la scène à laquelle j’ai assisté. Les vagues m’ont foudroyée, j’ai roulé par terre sur plusieurs mètres jusque dans la cuisine. Mais ma principale préoccupation, c’était de sauver mon mari malade qui se trouvait dans l’autre chambre. Nous avons tout perdu», a soutenu la dame rencontrée au site de recasement de Khar Yalla où elle a été relogée en compagnie de sa famille. Moins chanceux, d’autres sont tétanisés et n’arrêtent pas de se lamenter. «Nous n’avons pas où passer actuellement la nuit. C’est dur », geint une victime. Beaucoup d’entre elles ont passé la nuit à la belle étoile. «Nous avons veillé pendant toute la nuit pour surveiller les vagues.
A l’heure actuelle, on dénombre une centaine de familles sinistrées. Nous sommes complètement désemparés. La situation demeure préoccupante», affirme Vieux Diallo qui invite les pouvoirs publics à les protéger contre l’avancée de la mer. «Les travaux de la digue de protection sont entamés, mais nous voulons que les choses s’accélèrent pour nous sauver de la furie de la mer», déclare notre interlocuteur.
A signaler que deux des trois victimes internées au centre hospitalier régional de Saint-Louis ont été libérées. Il ne reste que la jeune Ndèye Mar Fall, victime d’un traumatisme crânien. Pour l’heure, les populations vivent dans l’incertitude la plus totale. La situation est devenue très compliquée puisque des familles qui étaient dans les logements sociaux situés à Ngallele ont regagné la Langue de Barbarie, corsant davantage les choses.