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LA MEDIOCRITE DES MOYENS ET LA NON IMPLICATION DES COLLECTIVITES DECRIEES

Désastre écologique de la profusion des feux de brousse

Moussa DRAME  |   Publication 29/11/2018

Les forêts de la région de Sédhiou ont brulé plus que toutes autres au Sénégal en 2017. En tout 89 cas sont officiellement répertoriés cette année-là pour une superficie de 17.820,5 hectares. Vue sous l’angle de l’étendue du sinistre à l’échelle du territoire national, Sédhiou occupait la troisième place des régions les plus touchées, derrière Matam et Louga. 2018 a également connu des incendies de forêts. L’absence de la culture de la dénonciation et la médiocrité des moyens d’intervention annihilent la lutte contre les feux. A cela s’ajoute la non implication des collectivités territoriales dans les stratégies opérationnelles de lutte contre ces incendies de forêt. Le film de ce désastre écologique dans ce dossier réalisé en collaboration avec l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (IPAO), au travers du projet «Médias citoyens pour une gouvernance environnementale participative».

Le triste constat de la profusion des feux de brousse est sans appel dans la région de Sédhiou. Ces feux sont des incendies incontrôlés ou criminels de forêts liés à l’activité de l’homme. Dans cette partie de la moyenne Casamance, ces feux de brousse n’apparaissent pas sous la forme d’un embrasement généralisé, mais en des foyers d’incendie localisés dans des collectivités territoriales.

Selon le rapport général de présentation rendu publique l’an dernier par l’Inspection régionale des eaux, forêts et chasse de Sédhiou lors d’un Comité régional de développement (CRD), «la région de Sédhiou a enregistré 89 cas de feu de brousse en 2017; soit le nombre le plus élevé au Sénégal. En termes de superficies brûlées, elle occupe la troisième place avec 17.820,5 hectares (ha), après les régions de Matam (22.318 ha) et de Louga (21.870 ha).

En 2018, l’on note 68 cas de feux de brousse enregistrés dans la région de Sédhiou pour 6.947 hectares brûlés, selon l’Inspection régionale des eaux et forêts. Le département de Sédhiou, à lui seul, a enregistré 64,32% des feux déclarés au travers des communes de Diendé, Sansamba et Samé Kanta. Le département de Goudomp cède une superficie de 74,47% sous le crépitement des flammes notamment dans les communes de Niagha, Karantaba et Kolibantang, contre 54,29% pour le département de Bounkiling, précisément dans les communes de Madina Wandifa, Tankon et Diaroumé. Ce qui décèle une moyenne générale de 66,98% pour seulement ces neuf communes, contre 68% la superficie totale brûlée dans la région de Sédhiou. Rien de surprenant tout de même au regard de l’évolution récente des incendies de forêts. Entre 2012 et 2016, une moyenne annuelle de 99 cas de feu de brousse est notée dans la région de Sédhiou.

VISAGES MULTIFORME ET INSAISISSABLE DES PYROMANES

Les auteurs des feux de brousse ne sont pas très souvent appréhendés par les services forestiers et leur qualité varie en fonction de leurs activités en zone forestière. Si l’on en croit Djimanga Diédhiou, l’inspecteur régional des eaux et forêts de Sédhiou, sont auteurs des feux de brousse «les charbonniers, les récolteurs de miel, les chasseurs, les contrebandiers qui cherchent à s’échapper des patrouilles de la douane, la culture sur brûlis, le renouvellement des pâturages, l’imprudence des fumeurs et des campeurs. Les feux sont aussi provoqués volontairement par les bandits ou les voleurs de bétail juste après leur forfait, surtout en zone de frontière avec la Guinée-Bissau et la Gambie».

Et l’inspecteur Djimanga Diédhiou de relever que «l’absence de collaboration des populations locales complique l’identification des pyromanes. Seule la culture de la dénonciation peut nous aider à traquer les auteurs. Et les poursuites qui pourraient s’en suivre seront dissuasives au crime d’incendie de forêts», déclare-t-il.

LES COLLECTIVITES TERRITORIALES  ABDIQUENT, MAIS  LORGNENT LES RECETTES CONTENTIEUSES

Les agents des services des eaux et forêts sont formels, les acteurs des collectivités territoriales ne s’impliquent pas dans la lutte contre les feux de brousse. A l’occasion du Comité départemental de développement (CDD) qu’il a animé le vendredi 23 novembre dernier, sous l’autorité de l’adjoint au préfet, le lieutenant Antoine Thiaw, commandant le secteur des eaux et forêts de Bounkiling a indiqué que «notre difficulté majeure, c’est le manque d’implication des collectivités territoriales dans la lutte contre les feux de brousse. Cela, je l’ai fait remarquer aux autorités présentes au CDD en rappelant que la gestion des ressources naturelles et de l’environnement est une compétence transférée aux collectivités territoriales. Par conséquent, elles se doivent de s’impliquer dans la lutte contre les feux de brousse. Cependant, nous poursuivons la sensibilisation des communautés en différentes langues sur les risques et l’urgence d’accroître la lutte».

Ce courroux est également partagé par l’inspecteur régional des eaux et forêts de Sédhiou. Djimanga Diédhiou ajoute qu’«on ne sent pas du tout les collectivités territoriales dans la lutte contre les feux de brousse. Et pourtant, ce sont des compétences qui leur sont transférées par décret. Hélas, les maires sont prompts à réclamer les recettes contentieuses qui se chiffrent à 70% rétribués à la collectivité territoriale où l’infraction a été commise. Les 30% reviennent aux agents verbalisateurs».

Toutefois, l’inspecteur se console quelque peu de l’appui en carburant qu’a octroyé le maire de Oudoucar, Sankoung Sagna, au service forestier et de celui de quelques rares maires, toujours en carburant, dans le département de Bounkiling. Au juste, ce qui est attendu, renchérit-il, «c’est de porter le plaidoyer en inscrivant clairement dans leurs lignes budgétaires des activités de lutte contre les feux de brousse, de concert avec nos services techniques.»

Les maires dont les forêts ont le plus brûlé ne sont manifestement pas dans les dispositions à en parler à la presse. Ceux de Diendé, Amadou Diallo, et de Madina Wandifa, Malang Sény Faty, n’ont pas donné de suite à notre interpellation sur le sujet. L’édile de Niagha, Yoro Mballo a, par contre, expliqué qu’il a beaucoup travaillé avec l’agent en poste à Tanaff dans la création des pare-feux notamment. «Lesquels pare-feux sèment la discorde entre les villages notamment entre Bambadala1 et 2 ainsi que bien d’autres localités qui pensent que ce sont des limites (territoriales) faites à leurs villages et tente de s’opposer à l’ouverture de ces pare-feux», a dit Yoro Mballo.

LES CONTRAINTES MULTIFORMES : Enclavement, sous équipement et présence de mines anti personnelles

La région de Sédhiou fait une superficie de 7.341 km². Elle partage une frontière commune de 80 kilomètres avec la Gambie au Nord. Cette longue distance en zone d’insécurité (conflit armé en Casamance) et la forte mobilité transfrontalière constituent une contrainte majeure à la lutte contre les feux de brousse, selon les agents des eaux et forêts. Du côté du département de Goudomp frontalier à la Guinée-Bissau, «l’enclavement routier, accentué par de nombreux cours d’eau, limite la mobilité de nos services jusqu’à l’intérieur des localités en zone de frontière. Il s’y ajoute la présence confirmée des mines anti personnelles dans les forêts classées de Bafata, en zone de frontière avec la Guinée-Bissau», dixit l’inspecteur Diédhiou.

Dans un tout autre registre et non des moindre, la médiocrité des moyens et le sous équipement des agents ne sont pas pour faciliter les interventions de lutte contre les incendies de forêt. «La région ne dispose que d’une seule unité d’intervention, même si les autorités sont en train de renforcer progressivement les moyens logistiques. Le secteur de Bounkiling a une petite citerne qui les aide à prendre en charge les demandes. Le Projet de renforcement de la gestion des terres et des écosystèmes en Casamance et dans les Niayes (PRGTE), dans le contexte des changements climatiques, œuvre aussi à la mise à disposition de brouettes, de pelles, de râteaux, entre autres, aux comités de lutte contre les feux de brousse notamment à Diendé», renseignent les forestiers.

Certains comités villageois du département de Bounkiling sont aussi appuyés par l’entreprise en charge de la construction de la piste de Djinany, dans le cadre de la Responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE). L’inspection régionale des eaux et forêts de Sédhiou se réjouit, tout de même, des efforts en cours entrepris par l’Etat dans le recrutement des agents, la mise à disposition progressive des véhicules, entre autres. En attendant, à ce jour, la région compte 462 comités de lutte contre les feux de brousse dont 49 nouvellement crées, 220 redynamisés. Mais aucun n’est équipé à faire face à un sinistre d’envergure.

Le désastre écologique est monstre, avec des conséquences à court, moyen et long terme qui accablent. Elles se résument à la destruction de la faune, la perte de matières organiques du sol, la savanisation progressive, l’épuisement des réserves d’humidité du sol, l’évaporation intense, la destruction du couvert végétal et le réchauffement climatique dû à la forte émission de CO2 dans l’atmosphère.

Entre autres recommandations, l’équipement en moyens d’intervention et le partenariat avec les radios pour renforcer la sensibilisation des communautés sur les dangers des feux de brousse sont relevés par les techniciens des eaux et forêts. D’ici là, les silhouettes d’arbres calcinés animent le décor de nombre de collectivités territoriales. Au même moment, les superficies de forêts se rétrécissent comme peau de chagrin, compromettant ainsi les jours à venir et l’avenir de nos enfants.

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