LE CICR SUR LES 48 MILLE PERSONNES PORTEES DISPARUES EN AFRIQUE
«Un chiffre qui ne représente qu’une fraction du nombre réel» selon la Cicr

Les disparitions sont nombreuses en Afrique, mais d’après les statistiques de la Croix-Rouge elles sont estimées à 48 mille. Ce chiffre, selon cette organisation, ne représente qu’une fraction du nombre réel de disparitions.
48 mille personnes sont portées disparues en Afrique. Ce chiffre, selon la Croix-Rouge, «ne représente qu’une fraction du nombre réel de disparitions et de l’immense crise humanitaire à laquelle nous faisons face».
L’organisation l’a fait savoir hier dans un document, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des disparus. D’après les auteurs du document, «les reportages sur l’impact humanitaire des conflits et des situations de violence mettent souvent l’accent sur le nombre de personnes tuées ou déplacées». Ainsi, soulignent-ils, «les destructions visibles et les besoins matériels accaparent notre attention, reléguant au second plan la tragédie de ceux qui se retrouvent séparés des leurs».
Mettant l’accent sur l’ampleur de ce drame humanitaire et la souffrance des familles des disparus, ils ajoutent : «Pourtant, leur cauchemar continue longtemps après que les armes se sont tues et que l’attention des médias s’est détournée.» Outre les conflits, les disparitions proviennent aussi de la migration irrégulière.
Selon la Croix-Rouge, «un nombre alarmant de migrants disparaissent chaque année en Afrique comme dans les pays de destination, au cours des dangereux voyages qu’ils entreprennent en quête de sécurité ou de meilleures perspectives économiques».
L’organisation rappelle dans son document que «durant leur périple, il n’est pas rare que des trafiquants leur infligent des traitements atroces». «Le risque de perdre le contact avec leurs proches est réel. Bien souvent, les migrants ne les appellent pas parce qu’ils n’ont pas accès à un téléphone, qu’ils ont peur ou que le coût est trop élevé», renseigne la Croix-Rouge.
Par ailleurs, Patrick Youssef, directeur du Cicr pour la région Afrique, qui attire l’attention sur les innombrables difficultés administratives, juridiques et économiques que les familles doivent surmonter, appelle «les Etats à accorder toute leur attention à trois priorités humanitaires». Il s’agit, d’après lui, «d’éviter les disparitions, faciliter la recherche et l’identification des personnes qui disparaissent malgré tout et répondre aux besoins spécifiques de leur famille».
Et M. Youssef d’ajouter : «Le Cicr reste déterminé à œuvrer en faveur du maintien des liens familiaux malgré les déplacements et les migrations. De plus, il se tient prêt à fournir son expertise technique et juridique pour aider à élucider le sort des personnes disparues et à les retrouver, ainsi qu’à soutenir leur famille.»