LE COMMERÇANT MAME ESCROQUE 12 MILLIONS AU COUPLE DIOP
A peine 23 ans, Mame Goor Dièye s’est spécialisé dans l’escroquerie.

A peine 23 ans, Mame Goor Dièye s’est spécialisé dans l’escroquerie. Il a été attrait hier à la barre des flagrants délits de Dakar pour abus de confiance portant sur la rondelette somme de 12 millions Fcfa au préjudice du couple Diop. Dans de beaux draps, le prévenu risque 6 mois ferme. Le délibéré est fixé le 2 août prochain.
Accusé d’avoir grugé 12 millions Fcfa qui étaient destinés à l’achat d’un appartement à Praia (Cap-Vert), Mame Goor Dièye a comparu hier devant le Tribunal de Grande Instance de Dakar. Il est poursuivi pour abus de confiance au préjudice de Mouhamadou Moustapha Diop et de son épouse. A l’interrogatoire du tribunal, le prévenu a évidemment nié les faits qui lui sont reprochés.
Il ressort des débats d’audience que le couple Diop qui est de nationalité cap-verdienne souhaitait acquérir un appartement de 45 millions Fcfa à Praia. Les parties civiles ont connu le prévenu par l’intermédiaire de leur fille. En sa qualité de mandataire, Dièye était chargé de verser l’argent pour l’acquisition de l’appartement au propriétaire. Il a versé les deux premières tranches, soit la somme de 28 millions Fcfa. Alors qu’il ne restait que le montant de 17 millions qui devait constituer le dernier versement, le mis en cause s’est contenté de ne remettre que 5 millions Fcfa au propriétaire avant de s’évaporer dans la nature avec les 12 millions Fcfa. Même s’il nie les faits, le prévenu a signé deux reconnaissances de dettes au Cap Vert. «J’ai effectué tous les versements sans aucune faille et les remises se faisaient par chèque», se dédouane-t-il. Revenant sur les reconnaissances de dettes, il indique qu’on l’a contraint à signer une décharge. «Je ne savais même pas ce que j’ai signé. Les écritures étaient en portugais, ils avaient confisqué mes papiers. J‘ai fait la décharge sous la contrainte», argue-t-il.
L’avocat des plaignants, Me Arona Daff, a demandé le maintien du prévenu dans les liens de la détention parce qu’il trouve caractérisée la mauvaise foi du mis en cause. «La signature sur le PV et celles sur les documents sont identiques. Il est très futé. Au dernier versement, il détourne 17 millions Fcfa en 2017. Quelques mois après, il signe une reconnaissance de dette. En 2018, il signe une nouvelle reconnaissance de dette de 12 millions, car ayant payé la somme de 5 millions de francs CFA. Avec une commission de 2 millions, il doit maintenant 10 millions à la partie civile», explique Me Daff qui réclame 15 millions pour la réparation du préjudice. Abondant dans le même sens, le parquet a requis 6 mois de prison ferme contre le prévenu.
Selon la défense, les parties civiles ont un comportement douteux. En effet, l’avocat estime que la reconnaissance de dette n’est pas conforme, car les signatures sont fausses et le prestataire n’y a pas apposé sa signature. «Pour ne pas lui payer les 2 millions Fcfa de commission, ils ont pris l’initiative de l’accabler»,tonne la robe noire qui demande la relaxe en faveur de son client. Délibéré au 2 août prochain.