LE GIABA DEMANDE LA PROTECTION DES JEUNES ET DES FEMMES
Lutte contre la criminalité

Le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba) et le Centre de la CEDEAO pour le développement du genre (CCDG) considèrent que la meilleure manière de lutter contre les crimes est de protéger les couches vulnérables.
La protection des couches vulnérables est la meilleure manière de lutter contre les crimes économiques et financiers, en Afrique de l’ouest. C’est la conviction des autorités du Giaba dont le directeur a demandé aux Etats membres d’appliquer une politique de lutte contre certaines pratiques, dont les principales victimes sont les jeunes et les femmes.
Pour sensibiliser les populations sur cette problématique, le Giaba et le CCDG ont organisé un forum de trois jours à Saly. Revenant sur l’importance de la rencontre qui a démarré hier, le directeur général du GIABA Kimelabalou Aba déclare qu’elle se tient à un moment de l’année où les jeunes sont plus vulnérables. «En effet, la période des fêtes offre aux criminels peu scrupuleux l’opportunité d’exploiter les jeunes et les personnes vulnérables à des fins criminelles. Le Giaba et le CCDG ont décidé d’œuvrer en synergie en cette période de l’année pour faire en sorte que les participants puissent transmettre les enseignements tirés de ce forum aux jeunes et aux personnes vulnérables de la région, aussi bien en cette période des fêtes qu’au-delà», informe Kimelabalou Aba.
Ecœuré par cette pratique, il estime que le crime organisé constitue une menace à la paix et à la sécurité régionales. Il est d’ailleurs à l’origine du trafic d’êtres humains et de l’émigration clandestine. «Le crime organisé est de nature à compromettre la bonne gouvernance, les technologies de communication, la sécurité aux frontières, l’intégrité et la stabilité de nos systèmes financiers. Il entraîne également des pertes en vies humaines et prive les paisibles citoyens de leur quiétude et de leur prospérité», se désole le sieur Aba qui trouve que ce mal est endémique parce que partagé par l’ensemble des Etats de l’Afrique de l’ouest. Non scolarisés, sans emploi et vulnérables, une partie importante des femmes et des jeunes sont la cible des terroristes et d'autres criminels qui les recrutent dans leurs réseaux.
Devant cette situation alarmante, le commissaire genre et des affaires sociales de la Commission de la CEDEAO souligne que les crimes économiques et financiers ont pris diverses dimensions en Afrique de l’Ouest. Ils se déclinent sous la forme de blanchiment de capitaux, de pots-de-vin, de corruption, de cybercriminalité et de fraude, de financement du terrorisme, de trafic de drogues, de trafic d'armes et de traite des personnes. «Cette tendance émergente très importante de la criminalité économique et financière en Afrique de l'Ouest nécessite une attention particulière des femmes et des jeunes», affirme Fatima Siga Jagne. D’après les statistiques, chaque année, entre 3 800 et 5 000 filles et femmes sont victimes de la traite des êtres humains dans la sous-région.