LE PERE ADOPTIF POURRAIT ETRE SAUVE PAR MANQUE DE PREUVE
Condamné à 10 ans de prison ferme pour viol sur les 4 filles de sa défunte épouse

Alassane Wade a comparu hier devant la chambre correctionnelle de la cour d’appel de Dakar. Il est accusé du vivant de sa défunte épouse, d’avoir violé et procédé à des actes d’attouchement sexuel sur ses 4 filles. Le prévenu, condamné à 10 ans de prison ferme pour le délit de viol sur ses filles adoptives, avait interjeté appel du jugement rendu le 03 avril 2018. Le prévenu a soutenu que c’est une cabale montée contre lui pour l’écarter de la succession. Le procureur parle de manque de preuves. L’affaire est mise en délibéré pour le 26 décembre prochain.
Le prévenu peut être sauvé par le réquisitoire du procureur qui parle de manque de preuves. Accusé de viol et de pédophilie sur les quatre filles de sa défunte épouse, le prévenu Alassane Wade a comparu hier devant la cour d’appel de Dakar après avoir interjeté appel du jugement rendu le 03 avril par le tribunal d’instance de Pikine qui l’avait déclaré coupable avant de le condamner à 10 ans de prison ferme. Il devait, en plus, verser à la dame Fatou Guèye cinq millions de francs de dommages et intérêts. D’après les 4 filles, H.S. Ng, âgée de 13 ans, Diatou Ng, 14 ans, Diallo Fama Ng, 16 ans et Aissatou Ng, la fille ainée âgée de 18 ans, leur père adoptif leur faisait regarder des films pornographiques, les filmait et les caressait par la force.
En leur inspirant la peur et en les frappant, il imposait aux pauvres filles d’écrire une liste des garçons avec qui elles ont couché. « Il nous appelait « Thiaga yi ». Il prenait ses doigts pour les mettre dans nos sexes » ont expliqué les filles. « Mon beau-père m’appâtait avec de la crème glacée. Il me terrorisait, me déshabillait, me caressait et montait sur moi. Il me frappait à tel point que les cicatrices sont toujours visibles sur mon corps. Il a couché avec moi à plusieurs reprises. Je ne sais plus le nombre de fois » regrette la fille aînée Aïssatou. Lorsque cette dernière a informé sa défunte mère des attouchements sexuels de son père adoptif, le beau-père a tout nié. Le médecin et la sage-femme de l’hôpital de Thiaroye ont confirmé les viols. « Je gardais des preuves vidéo pour montrer à leur maman qu’elles couchaient avec des hommes. A partir d’une lettre d’amour trouvée à l’école, j’ai commencé à soupçonner Haby. Toute cette cabale contre moi, c’est à cause de l’héritage. Les filles ont été montées contre moi, elles ne font qu’appliquer une cabale » a déclaré le père adoptif.
Sa femme surprend son mari et la fille de sa défunte épouse nus dans sa chambre
Selon la fille ainée, son beau-père l’a déshabillée dans la chambre de sa tante, pour caresser ses seins. Mais il a été surpris par sa femme qui l’a traité de « Thiaga ». Sa femme a confirmé avoir trouvé Aïssatou nue dans sa chambre lors de l’enquête préliminaire. Selon la plaignante Fatou Guèye, tante des filles, le prévenu a trahi leur confiance. Il leur avait montré un beau visage d’un éducateur parfait. Elle croyait que la peur exercée par leur beau-père sur les filles, c’était surtout dû à l’éducation qu’il exerçait sur elles. D’ailleurs après le spectacle scandaleux, la femme du prévenu a déserté la maison. Selon la partie civile, les faits sont très graves, indécents.
Le prévenu, époux de leur mère qui s’occupait de leur éducation, s’est adonné à des activités pas du tout catholiques sur les filles. Quant à la da défense, elle a demandé la relaxe au bénéfice du doute. Selon l’avocat du prévenu, ce dernier ne cherchait que la vérité par rapport aux comportements des filles pour le repos de l’âme de sa défunte épouse. Cependant, même si la robe noire estime que son client n’est pas blanc comme neige et que son attitude n’est pas celle d’un père responsable, il soutient cependant qu’il existe un doute quant à la véracité des faits allégués. Or, s’il y a une seule once de doute, on ne peut pas condamner un prévenu. Le doute doit profiter au prévenu. D’après l’avocat général, même si l’épouse du prévenu a surpris son mari et Aïssatou dans sa chambre, la fille était en train de se rhabiller. Les faits ont beau être graves s’agissant d’actes de pédophilie et actes contre nature, il manquait des preuves pour les asseoir.
Le maître des poursuites a donc demandé l’application de la loi. Pour l’avocat de la partie civile, le dossier pose des problématiques à caractère sexuel. On doit chercher quel crédit donner à des enfants mineurs. Il déplore qu’au Sénégal, les jugements des flagrants délits ne soient pas motivés, c’est la faille de la justice. L’avocat parle d’élément objectif avec les vidéos pornos trouvées dans le portable du prévenu, la liste des noms des garçons qu’il leur imposait d’écrire et les certificats médicaux faisant état de lésions vaginales. La partie civile a demandé la confirmation du jugement de première instance. Parlant des pauvres filles, il dit que « leur enfance a été volée. Elles subissent un traumatisme qui prendra du temps à guérir », a-t-il confié. Sur ce, il a demandé au tribunal d’allouer la somme de 1 million (1.000.000) de francs pour tous causes et dommages confondus. L’affaire est mise en délibéré pour le 26 novembre prochain.