LE PLAN D’URGENCE DU GOUVERNEMENT EXPOSE AUX PECHEURS
Brèche de la langue de barbarie

Le gouvernement a présenté un plan d’urgence pour colmater l’ancien canal de délestage qui s’est mué en quelques années en une gigantesque brèche. La matérialisation de ce plan va soulager dans les meilleurs délais les populations de la Langue de Barbarie. L’annonce en a été faite, vendredi dernier à Saint-Louis, par le ministre de la Pêche.
Le ministre de la Pêche a présidé, vendredi, à Saint Louis, un Comité régional de développement spécial. D’après Omar Guèye, la longue attente des populations de la Langue de Barbarie de voir une solution apportée à la brèche sera bientôt un vieux souvenir. Et pour cause, le gouvernement a déjà mis en branle un plan d’urgence pour apporter les premières réponses à cette question lancinante. Celles-ci vont tourner autour du dragage et du balisage de la brèche. « Le financement est disponible. Les travaux sont confiés à l’entreprise marocaine Comagec, avec comme maître d’œuvre l’Agence nationale des affaires maritimes. Ils vont démarrer à la fin du mois de janvier 2019 et seront terminés dans cent-vingt (120) jours », a t-il informé.
Selon lui, en plus de la solution d’urgence, le rapport des experts néerlandais commis pour les études scientifiques fait état également de solutions à moyen et long termes. Mais, face à la situation que vit la communauté des pêcheurs de Saint-Louis, le « président de la République nous a instruit d’attaquer rapidement la solution d’urgence », a souligné le ministre de la Pêche et de l’économie maritime.
A l’en croire, le Président Macky Sall a toujours prêté une oreille attentive aux préoccupations des populations de la Langue de Barbarie. «C’est sous son magistère que de nombreuses réalisations ont été effectuées au profit de la communauté des pêcheurs», a-t il poursuivi. Et Omar Guèye d’évoquer une longue liste de réalisations allant de la subvention du matériel et équipement de pêche, la construction d’infrastructures de débarquement, de transformation et de commercialisation, l’appui et l’octroi de licences, en passant par celui de financements et autres secours. Depuis plusieurs années, les pêcheurs de Saint-Louis rencontraient d’énormes difficultés, mais avec l’avènement du chef de l’Etat, beaucoup de choses ont bougé en sept ans, a noté le ministre de la Pêche, avant d’exhorter les populations à respecter les mesures prises. Un appel bien entendu par la communauté des pêcheurs.
Selon Abdoulaye Sène, parlant en leur nom, si le dragage du fleuve est fait et le balisage effectué, les problèmes seront atténués, en attendant un règlement définitif. Même son de cloche chez son collègue Ndiawar Wade de la pêche continentale : «Nous n’avons pas besoin qu’on nous donne de l’argent. Ce que nous voulons, c’est qu’on stabilise la brèche pour nous permettre de mener à bien nos activités. Je suis heureux de constater que le gouvernement est sur la bonne voie». C’est à la suite d’une bonne pluviométrie enregistrée en octobre 2003, entrainant le débordement du fleuve dans certaines maisons et écoles riveraines, que l’ancien président Abdoulaye Wade avait décidé d’ouvrir une brèche dans la Langue de Barbarie. L’opération était censée faciliter le déversement des eaux du fleuve dans l’océan et contenir la crue. Mais, dès les premiers jours, la brèche s’est élargie. Elle a atteint désormais près de 10 kilomètres de large.