LE PROCÈS DE L’IMAM ALIOUNE NDAO RENVOYÉ AU 30 MAI PROCHAIN
L’affaire des 29 personnes accusées d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, blanchiment de capitaux dans le cadre d’activités terroristes et apologie du terrorisme est renvoyée 30 mai prochain

La chambre criminelle a appelé hier, l’affaire des 29 personnes accusées d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, blanchiment de capitaux dans le cadre d’activités terroristes et apologie du terrorisme. Cette affaire, qui a été jugée en première instance en 2017, avait connu des fortunes diverses de la part des différents acteurs. Le parquet général avait fait appel en dépit de la condamnation à un mois assorti du sursis de l’imam Alioune Badara Ndao. L’affaire qui a été appelée à la barre est renvoyée au 30 mai prochain sur demande des avocats de la défense.
Les empoignades verbales entre les avocats de la défense et le parquet général ont été différées jusqu’au 30 mai prochain. Cette date coïncide avec le renvoi du procès en appel de l’Imam Alioune Ndao et de ses acolytes jugés en première instance pour les délits d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, blanchiment de capitaux dans le cadre d’activités terroristes et apologie du terrorisme.
A peine l’affaire a été appelée par le juge de la chambre criminelle que les avocats de la défense ont fait bloc pour fustiger le fait qu’ils n’ont pas eu connaissance du dossier. Me Ousseynou Fall sera le premier à prendre la parole pour dénoncer cet état de fait suivi par Me Massokhna Kane. « Certains de nos confrères n’ont pas reçu le dossier » ont-ils dénoncé. Devant l’excitation des uns et des autres, le juge, d’un ton calme mais ferme, a tenu à faire une remarque fondamentale avant de soutenir que le dossier dormait dans son bureau depuis deux mois et que les avocats avaient la possibilité de venir le consulter. « Nous sommes des juristes. Seuls les professionnels du droit doivent prendre la parole, car elle est très technique. Ce dossier ne se limite pas à une personne. Faire appel est un droit. Neuf accusés ont saisi la cour d’Appel pour que l’affaire soit rejugée. La loi est claire et aucune personne ne nous intéresse (…) on se focalise sur une personne et on fait croire que tout ce que nous faisons vise une personne. Nous ne faisons pas du théâtre. Nous sommes là pour juger une affaire qui a été jugée en première instance. Je tenais à faire cette remarque. Tout ce débat agité autour d’une personne est insensé et inutile » a-t-il révélé.
Invité à se prononcer sur le renvoi sollicité par les avocats de la défense, le parquet général croit que toutes les dispositions sont réunies pour la tenue de l’audience, tout en rappelant que l’affaire ne concerne que 9 personnes. « Toute la logistique a été mobilisée. C’est une audience spéciale et si on la renvoie, on sera obligé de remobiliser les forces de défense et de sécurité pour la bonne tenue de l’audience. Il y a 9 appelants exclusivement concernés par cette procédure. Les acquittés ne sont pas concernés par l’appel », a fait remarquer l’avocat général. A sa suite, le juge, qui a repris la parole, a indiqué qu’il s’agit d’un appel incident relevé par le parquet. Selon lui, cet appel ne concerne pas l’Imam Alioune Ndao.
Prenant la balle au rebond, Me Moussa Sarr, avocat d’Alioune Badara Ndao, a révélé que la décision d’acquittement de son client est donc définitive et irrévocable. « La cour a indiqué, après l’interpellation du parquet, pour dire que l’appel fait par le parquet est un appel incident qui ne concerne que les appels des neuf accusés. Donc, conformément à la loi, Imam Alioune Ndao n’est pas concerné par cette procédure d’appel» a martelé Me Sarr. Le tribunal a renvoyé l’affaire au 30 mai prochain. Il faut remarquer qu’un important dispositif de sécurité a été mis en place autour du tribunal et environ, sans compter une fouille minutieuse par les gendarmes pour accéder à la salle d’audience. Une foule composée de fidèles de l’Imam avait fait le déplacement.