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LE SITE DE L’AEROPORT DE DAKAR DEVIENT UN DESERT DE BETON

Sur le site de l’aéroport de Dakar, les nouvelles constructions poussent comme des champignons. Les chantiers s’étendent sur plusieurs hectares. Avec l’arrêt des travaux ordonné par les nouvelles autorités, les lieux sont presque déserts depuis trois mois

El Hadji Ibrahima FAYE  |   Publication 04/09/2024

Pour mettre de l’ordre dans le domaine foncier national, plusieurs chantiers de construction ont été suspendus dans onze zones, entre Dakar, Mbour et Saint-Louis, pour une durée de trois mois. Cette décision de la Primature est diversement appréciée. Si certains, notamment des ouvriers, dénoncent une mesure irréfléchie, d’autres appellent les autorités à faire toute la lumière sur les polémiques entourant le bradage du foncier, notamment à Dakar.

Sur le site de l’aéroport de Dakar, les nouvelles constructions poussent comme des champignons. Les chantiers s’étendent sur plusieurs hectares. Avec l’arrêt des travaux ordonné par les nouvelles autorités, les lieux sont presque déserts depuis trois mois. Les activités qui les animaient autrefois ont disparu. Plus de camions, ni de calèches et encore moins de pelleteuses et de bétonnières dans les rues. Les gargotes, naguère assaillies par les maçons, menuisiers et autres ferrailleurs ont fermé. Le calme règne, uniquement perturbé par le souffle du vent et le vrombissement des avions à l’atterrissage. Les grues et les poulies, autrefois en mouvement constant, restent figées. Des empilements de fer corrodé, des briques dispersées çà et là, des échafaudages partiellement montés et des planches de bois témoignent de l’arrêt soudain des travaux. Sur les façades des maisons inachevées, des inscriptions en rouge de la Direction Générale de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation des Sols (DESCOS) : « Arrêt DESCOS 29/07/2024 ».

« Avec l’arrêt des chantiers, c’est tout un secteur qui est à l’agonie »

À part quelques gardiens qui surveillent des chantiers en phase de finition, quelques ouvriers passent encore pour vérifier s’il y a du travail. « « C’est fatigant ! Ça fait presque un mois que je fais le tour des lieux, mais tout est à l’arrêt. Rien ne bouge ! Avec la suspension des travaux dans plusieurs secteurs à la fois, c’est difficile de trouver du travail », se désole Modou Diouf, manœuvre, d’un ton nasillard. En dépit de la forte canicule en cette matinée de lundi, ce père de famille de 36 ans arpente les alentours de l’aéroport de Dakar pour trouver du travail. « Les chantiers me permettaient au minimum de vivre et d’envoyer quelque chose au village. Mais aujourd’hui, nous sommes obligés d’attendre encore deux mois. Avec l’arrêt des chantiers, c’est tout un secteur qui est à l’agonie. Et plusieurs jeunes sont maintenant au chômage », déplore-t-il.

Même constat pour Cheikh Diouf, venu lui aussi s’enquérir de la situation. Adossé au mur d’une maison où il travaillait autrefois comme manœuvre, il s’exprime d’un ton désolé : « C’est une situation très compliquée pour nous. Les entrepreneurs ont presque tous plié bagage. Cela n’augure rien de bon. L’avenir de tous les chantiers dans cette cité est en sursis. En stoppant des chantiers d’une telle envergure, le Gouvernement a-t-il des chiffres exacts sur le nombre d’emplois sacrifiés ? » demande-t-il d’une voix plaintive. Bonnet Cabral sur la tête, la quarantaine, il appelle les autorités à agir, ne serait-ce que pour les intégrer dans les chantiers étatiques en attendant d’y voir plus clair. « Nous pourrions faire d’autres choses, comme basculer dans la délinquance ou prendre des pirogues, malgré tous les risques pour rallier les côtes espagnoles. Mais nous avons préféré rester dans notre pays pour travailler. Pour nous aider, les autorités pourraient nous intégrer dans les travaux qu’elles ont initiés », propose Cheikh.

Non loin de là, la végétation commence à reprendre ses droits sur les devantures des maisons inachevées. Malgré quelques rares pluies à Dakar, des herbes folles poussent sur les tas de gravats et les trous creusés pour accueillir des fondations. Des plantes épineuses grimpent sur les clôtures et les blocs de dolérites. Le lieu semble figé dans le temps, avec des dizaines de maisons inachevées. Dans une maison en chantier, Mamadou Aliou dispose d’une quincaillerie. Marchant au milieu des sacs de ciment recouverts d’une bâche, des poutres en bois et des tuyaux disposés devant son magasin, il soutient que son chiffre d’affaires a été fortement impacté par la suspension des chantiers. Depuis deux semaines, il n’a pas effectué de livraison dans les chantiers aux alentours. « Mon travail est presque à l’arrêt depuis un mois. Parfois, nous passons une journée entière sans rien vendre. Le commerce était très florissant. Avec mon tricycle, je livrais du ciment, du fer et du béton. Mais aujourd’hui, je ne sais même pas si je pourrai honorer mes engagements concernant le loyer », déplore-t-il d’un ton triste. « Mieux vaut retourner à la campagne que de supporter une telle situation. C’est vraiment dur ! Ces chantiers nous permettaient au moins de joindre les deux bouts », se plaint Modou Mbaye, 32 ans, les rastas en bataille et un sac sur le dos. Selon ce briquetier, l’avenir des chantiers reste incertain et les promesses de livraison sont presque tombées aux oubliettes.

« Des autorités du précédent régime ont bradé le site de l’aéroport »

Si la suspension des travaux de construction est critiquée par certains acteurs du bâtiment, à Yoff, les populations apprécient les mesures prises parles nouvelles autorités. Ici, le foncier est devenu un véritable sujet de tension depuis plusieurs années. Les dignitaires Lébou du « Tànka » (terme désignant l’ensemble des villages de Yoff, Ngor et Ouakam) ont longtemps plaidé pour la restitution des terres jouxtant l’aéroport de Dakar, aujourd’hui morcelées par les autorités du régime précédent. Yoff Tonghor, à un pas de l’aéroport, grouille de monde en cette mi-journée. Ce village traditionnel est un vrai capharnaüm. Sur la voie secondaire qui mène vers le quai de pêche, les trottoirs sont envahis par les riverains. Les ruelles sinueuses, qui ressemblent à un labyrinthe, sont devenues exiguës. L’assiette foncière est épuisée, et il n’y a plus de possibilité d’extension. Le village de Yoff étouffe. Une situation qui inquiète au plus haut point Oumar Mbengue, 45 ans, croisé dans une venelle du village. Ce natif de Yoff qualifie la décision de la Primature de « courageuse » et « responsable ». Il estime que les terrains situés autour des hangars des pèlerins appartiennent historiquement à leurs ancêtres Lébou. « Ce sont nos terres ! Le foncier appartenait à nos aïeux, qui l’ont ensuite cédé aux colonisateurs français pour la construction de l’aéroport de Dakar. Des autorités du régime précédent ont bradé le site de l’aéroport pour se tailler la part du lion avant leur chute », maugrée-t-il. Même conclusion pour Assane Niang, mareyeur, pour qui la décision des autorités s’inscrit dans le cadre de la transparence, telle que déclinée dans le slogan « Jub - Jubbal - Jubànti ». « C’est vrai que plusieurs emplois sont perdus, mais les autorités doivent éclaircir les zones d’ombre entourant les opérations foncières. Des milliers d’hectares sont expropriés au détriment des citoyens », défend Assane, la trentaine, vêtu d’une chemise blanche à rayures noires. À quelques pas de lui, Awa Ndoye, 35 ans, approuve : « Le morcellement des terres est un réel problème. Le village de Yoff n’a plus d’espace suffisant pour réaliser des extensions. Le village étouffe et la promiscuité est un véritable problème. » Du point de vue de cette étudiante, le morcellement des terrains sur le site de l’aéroport doit être revu pour corriger les incohérences qu’elle qualifie de « flagrantes ».

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