LE SYSTJUST LAPIDE ISMAÏLA MADIOR FALL
Marche des travailleurs de la justice

Le Syndicat des travailleurs de la justice (Systjust) est décidé à obtenir gain de cause dans le bras de fer qui l’oppose à la tutelle suite aux engagements pris par le chef de l’Etat au mois d’avril dernier. Après avoir tenu de multiples sit-in, Me Ayé Boun Malick Diop et ses camarades ont battu hier le pavé de la place de la Nation au rond-point de la rtS.
Comme annoncé, le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) est descendu dans la rue pour dénoncer le non-respect par le ministre de la Justice des engagements pris par le président de la République. De la place de la Nation au rondpoint de la RTS, Me Ayé Boun Malick Diop et ses camarades, en brassards rouges et certains en robes noires, ont battu le macadam. « Pour la matérialisation des promesses du président de la République» ; « Nous exigeons le respect du protocole d’accord du 17 octobre 2018» ; « Nous voulons des ministres qui font respecter les engagements du chef de l’Etat»… Ces slogans figuraient sur les banderoles et autres pancartes que portaient les manifestants. Au terme de la marche, le secrétaire général du Sytjust a accusé le ministre de la Justice d’être à l’origine de tous leurs maux. «Les travailleurs du service public de la justice sont victimes d’un mauvais plan de carrière. Ils souffrent de mauvaises rémunérations. En somme, nos préoccupations les plus sérieuses ne sont pas prises en compte par notre ministre tutelle», fulmine Me Ayé Boun Malick Diop.
A l’en croire, le mal du Sytjust découle du non-respect des engagements pris par le chef de l’Etat à l’audience qu’il leur a accordée le 5 avril dernier. Pourtant, révèle Me Diop, la loi de finances a été votée à l’Assemblée nationale et des dépenses ont été prévues. Seulement, se désole-t-il, rien n’a été fait jusqu’à présent. «Il y a une volonté manifeste de la tutelle de nuire à nos intérêts. Quelque part, il y a une main invisible animée par un esprit tordu qui nous empêche de profiter de cette volonté du président de la République.
Et c’est celle du garde des Sceaux et de ses collaborateurs qui sont animés d’une certaine méchanceté corporative. Celui qui devait être notre avocat pour prendre nos doléances en charge, c’est celui-là qui est en train de poser des actes dans le sens de pourfendre toute la volonté politique exprimée par le Président Macky Sall », martèle Ayé Boun Malick Diop qui s’en est également pris au ministre des Finances coupable, à ses yeux, d’avoir remis en cause l’exécution du protocole d’accord signé le 17 aout dernier. «Notre espoir pour une vie meilleure est hypothéqué au motif que les 5.199.000.000 FCFA qui avaient été inscrits aux dépenses du personnel ont été torpillés par le ministre de la Justice qui a expliqué au président de la République que c’était trop d’argent pour des travailleurs de la justice», affirme le leader du Sytjust. En dépit de la volonté de la tutelle qui fait obstacle à l’exécution de leurs doléances, Ayé Boun Malick Diop et ses camarades ont décidé à poursuivre le combat pour le respect des engagements pris.
ADOPTION EN CONSEIL DES MINISTRES DU DECRET SUR L’ELARGISSEMENT DE L’ASSIETTE DU FOND COMMUN Le Sytjust applaudit mais ne désarme pas
Le mouvement d’humeur du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) sanctionné, hier, par une marche de la place de la Nation au rond-point RTS est sur le point de porter ses fruits. D’autant qu’en conseil des ministres hier, le président de la République a adopté trois projets de décret relatifs à l’élargissement de l’assiette du fond commun. En effet, il s’agit de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement du fond commun des travailleurs de la justice. Selon le secrétaire général du Syjtust, Me Ayé Boun Malick Diop, cette démarche du Président Macky Sall est une réparation, puisqu’ils ont été spoliés d’un droit, en l’occurrence, les frais de nantissement, supprimés pour attirer les investisseurs. Un prétexte qui avait, en son temps, soulevé le courroux des travailleurs de la justice. Même si le chef de l’Etat a répondu favorablement à l’une des doléances du Sytjust relative au fond commun, Me Ayé Boun Malick Diop et ses camarades n’entendent pas enterrer la hache de guerre. Au contraire, ils comptent poursuivre le combat pour l’application effective des engagements pris par le chef de l’Etat. Ce, d’autant que le point relatif au régime indemnitaire qui a fait l’objet d’un décret n’est toujours pas appliqué. Dans ce sillage, deux autres décrets ont été adoptés depuis le 25 juillet dernier en conseil des ministres concernant le statut des greffiers et le centre de formation pour régler la revendication relative au plan de carrière n’ont toujours pas été signés. «Est-ce que le décret sur l’élargissement du fond commun ne connaitra pas le même sort», se demande le patron du Sytjust. Revenant sur le plan de carrière, Me Diop révèle que le texte adopté en conseil des ministres a été bloqué par la tutelle avant de le retourner au Comité technique alors qu’il devait être présenté au chef de l’Etat pour signature. Le comité technique, dénonce-t-il, est inférieur au Conseil des ministres. Cependant, cette démarche de la tutelle est justifiée par le patron des travailleurs de la justice comme une tentative de rendre difficile la mise en œuvre de ces décisions.