L’EQUATION D’UNE PRODUCTION LOCALE
Si les tailleurs se sont rapidement convertis dans la fabrication des masques artisanaux, le défi d’une production locale est toujours présent au Sénégal comme partout en Afrique.

« Le port du masque, une action simple qui vous protège vous et votre entourage », a tweetté Macky Sall, pour signifier combien de fois il est important de s’en procurer. Si les tailleurs se sont rapidement convertis dans la fabrication des masques artisanaux, le défi d’une production locale est toujours présent au Sénégal comme partout en Afrique.
La production locale de masques reste un défi à relever pour le Sénégal. Pour cause, le pays dépend majoritairement de l’extérieur en ce qui concerne les consommables et équipements médicaux. Pourtant, les compétences ne manquent pas. A titre d’exemple, pour combler le gap en matière d’assistance respiratoire, des chercheurs de l'École polytechnique de Thiès avaient confectionné des respirateurs artificiels dans le cadre de la lutte contre Covid-19, alors qu’à l'Université Assane Seck de Ziguinchor, des étudiants se sont lancés dans la fabrication de gels hydro-alcooliques sans oublier 1200 litres de gels hydro-alcoolisés produits par les étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis sous la supervision du Pr. Mame Penda Ba, de l’Ufr des sciences appliquées et technologie. Pour ce qui concerne le dépistage, l'institut Pasteur travaille à l'élaboration de tests rapides du Covid-19, en partenariat avec l'entreprise britannique Mogolic, et via la plateforme sénégalaise Diatropix. Ces tests visent à déterminer en seulement dix minutes si un individu est porteur du virus.
« Les prototypes sont au stade d'évaluation et ce processus devrait se terminer courant le mois de juin », a affirmé le Docteur Sall, ajoutant que l'objectif est ensuite de « faciliter l'accès » des différents pays africains à ces kits de dépistage et de les vendre à prix abordable. Mais, c'est sans doute sur le terrain de la fabrication des masques que le Sénégal a fait le plus preuve de dynamisme.
Beaucoup de couturiers ont mis à profit leur savoir-faire dans la confection de cet outil de protection depuis que les autorités ont décrété le port généralisé du masque. C’est dire que même si les différentes initiatives locales ne permettent pas encore de combler tous les besoins du continent, l’Afrique gagnerait à s’émanciper en termes de production de consommables, de la Chine, de l’Inde, et autre France. Et d’autant plus que, selon une étude menée par les Nations Unies, pour faire face à la lutte contre le coronavirus, l'Afrique, à elle seule, a besoin de 15,3 millions de masques, 5,2 millions de blouses, 273 300 lunettes de protection, 13,1 millions de gants et un demi- million de litres de désinfectants chaque mois.