LES EMPLOYES EXIGENT L’APPLICATION DU DECRET DE 2014
Le 24 avril 2014, le chef de l’Etat a créé par décret l’Office des Forages Ruraux (Ofor), en remplacement de la Direction de l’Exploitation et de la Maintenance des forages (Dem) créée en 1981 et qui était chargée de gérer la question de l’eau

En vue de réformer le secteur de l’hydraulique, le président de la République a créé, en 2014, l’Office des Forages Ruraux (Ofor) qui était censé coopter tous les anciens employés de la Direction de l’Exploitation et de la Maintenance des forages (Dem). Cependant, les travailleurs dénoncent l’annulation de ce décret présidentiel par un arrêté pris en 2015 par Mansour Faye, alors ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement.
Le 24 avril 2014, le chef de l’Etat a créé par décret l’Office des Forages Ruraux (Ofor), en remplacement de la Direction de l’Exploitation et de la Maintenance des forages (Dem) créée en 1981 et qui était chargée de gérer la question de l’eau dans le monde rural. Dans son article 21, la loi numéro portant création de l’Ofor stipule que les agents de l’Etat relevant du statut général des fonctionnaires ou du régime spécial applicable aux agents non fonctionnaires de l’Etat en direction de l’exploitation et de la maintenance à la date d’entrée en vigueur de la présente loi peuvent, dans un délai de deux ans opter entre le statut du personnel de l’Ofor et leur statut d’origine (c’est-àdire des agents de l’hydraulique : Ndlr)». A cette période, tous les agents de l’ex-Dem relevant du statut général des fonctionnaires avaient opté pour le statut du personnel de l’Ofor en adressant des demandes de recrutement au directeur général et au ministre de l’Hydraulique.
Dans un mémorandum rendu public, des chefs de division régionale de l’hydraulique de Sédhiou, Kolda, Kaolack, Tambacounda, Kaffrine, Matam, Dakar, Diourbel, Fatick, Louga et Thiès, ont déploré l’absence de suivi sur «les recommandations formulées dans le rapport final sur l’étude de définition de l’organisation et du financement de l’exploitation des forages ruraux motorisés».
En d’autres termes, les travailleurs avaient jusqu’en 2016 pour choisir leur déploiement soit au niveau de l’hydraulique, soit au niveau de l’Ofor. Cependant, ils sont contraints par le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement de retourner à leur statut d’origine. En effet, le 12 février 2015, Mansour Faye sort un arrêté qui rattache les divisions régionales de l’Hydraulique, les Brigades des Puits et Forages et les subdivisions de Maintenance à la Direction de l’Hydraulique. Aussi, il décide que ces services déconcentrés peuvent être utilisés en tant que de besoin par l’Office des Forages ruraux dans la période transitoire de mise en place des délégations de service public. Une situation jugée anormale par le secrétaire général du Syndicat National des Travailleurs de l’Hydraulique (Snth).
Yelly Coulibaly qui dit ne pas comprendre comment un arrêté ministériel peut bloquer un décret présidentiel, exhorte l’Etat du Sénégal à appliquer la réforme de 2014. Ce qui pousse Birahime Seck du Forum Civil à dire «qu’un arrêté ne peut pas mettre en cause un décret.Donc, cet arrêté est censé n’avoir jamais existé. Mais malheureusement, c’est un acte administratif. Vous n’avez pas pris le temps de l’attaquer devant la Cour Suprême», a-t-il lancé aux ex-employés de la Dem, lors du Forum d’Intégrité pour la Transparence Hydraulique organisé par le Forum Civil.
IPRES ET CSS NE SONT PAS VERSEES DE 2012 A 2021
Revenant sur les problèmes des agents de l’hydraulique, Yelly Coulibaly révèle qu’ils n’ont pas d’Indemnité de Prévoyance Maladie (Ipm). A cela, s’ajoutent le non-paiement des indemnités de déplacement et de logements, d’habillement, de pharmacie ainsi que les indemnités de risque et de salissure. «Mais, le plus grave, c’est que les retraités n’ont pas de pensions, ni d’indemnités de départ. Alors qu’on leur coupe 6.675 Fcfa par mois, ce qui revient à plus de 20 millions Fcfa par an pour les 200 et quelques employés de l’hydraulique», affirme M. Coulibaly.
Après vérification, dit-il, la direction de l’Ipres leur a fait savoir que le ministère a arrêté de cotiser pour ses employés depuis 2012. «Où vont les 6.675 Fcfa qu’ils prennent chaque mois sur notre salaire et cela depuis 9 ans maintenant ?», se demande-t-il. Il convient de noter que dans son rapport général de 2017, la Cour des Comptes avait recommandé au ministère de l’Eau et de l’Assainissement de revoir les dispositions relatives à l’intégration des agents fonctionnaires et non fonctionnaires dans le personnel de l’Ofor.