LES EPOUSES DES INCULPES N’EXCLUENT PAS UN SUICIDE COLLECTIF

Les épouses des inculpés dans l’affaire dite du double meurtre de Medinatoul Salam, entrent dans la danse. Elles menacent elles aussi de procéder à un suicide collectif si leurs époux venaient à mettre leur menace à exécution. Par la même occasion, elles s’étonnent de la longue détention (six ans) sans jugement mais aussi et surtout de l’argument avancé par le département de la justice pour expliquer.
Les familles des huit (8) «Thiantacounes» co-inculpés avec Cheikh Béthio Thioune, leur guide, bénéficiant d’une liberté provisoire, dans l’affaire du double meurtre de Médinatoul Salam, en 2012 ont des positions mitigées sur leurs comportements dans les liens de la détention et sur leur intention de procéder à un suicide collectif.
Pour rappel, deux Thiantacounes ont perdu la vie des suites d’une bagarre collective et de leur enterrement «vivant» selon des sources médicales à l’époque. En effet, ces inculpés non encore jugés veulent en finir avec la longue détention. Ils ont déployé un plan d’actions pour réclamer leur procès. Ils ont d’abord proféré des menaces de grève de la faim avant les mettre en œuvre.
C’est ainsi qu’il a été décidé de les entendre au Tribunal de Grande Instance de Mbour où des garanties leur ont été données sur la tenue de leur procès non encore fixé.
Mais depuis, d’autres faits ont suivi. Si deux d’entre eux ont tenté d’ingurgiter des produits toxiques pour se suicider, un autre a tenté de s’immoler par le feu.
Jusque-là, le pire a été évité. Ils ont passé à la vitesse supérieure pour annoncer la probabilité d’un suicide collectif, s’ils ne sont pas jugés dans les meilleurs délais.
Entre la frilosité et la peur de s’afficher sur une question pendante en justice et la détermination de tout faire pour savoir sur la suite à donner dans l’affaire du double meurtre de Barra Sow et de Babacar Diagne, des réactions sont recueillies au sein des familles.
Leurs épouses ont, en grande partie selon des témoignages recueillis, adopté cette attitude solidaire comme solution. Du reste, elles s’impatientent depuis plusieurs mois voire des années et attendent le sort réservé à leur époux à l’issue du procès.
Ces épouses n’excluent pas de s’engager dans un suicide collectif au cas où leurs époux passent à l’acte. Selon elles, il est temps d’arrêter les promesses de l’oubli car, à chaque fois que le jugement est annoncé, certaines pressions ou lobbies finissent pour intervenir pour retarder ou reporter le procès. Leur position est réconfortée par des défenseurs des Droits de l’homme dénonçant la longue détention de leurs maris et exigeant la tenue du procès.
Dans cette situation, Adama Kébé, le père de l’un des inculpés interrogé s’en remet à la volonté divine et met une note discordante rejetant toute action suicidaire.
Pour lui, cela ne vaut pas la peine d’intenter à leur vie. Très résolu, il pense pouvoir parler à son fils pour le dissuader. Affaire à suivre…