LES FAMILLES DES VICTIMES DU JOOLA RÉITERENT LEURS VIEILLES DOLÉANCES
A 17 jours de la commémoration du 19e anniversaire du naufrage, le collectif des familles des victimes a réactualisé ses sempiternelles revendications pour les soumettre encore une fois aux autorités gouvernementales

En prélude à la commémoration du 19ème anniversaire du naufrage du bateau qui assurait la desserte maritime Dakar-Ziguinchor, le Comité d’initiative pour l’érection du mémorial-musée «Le Joola» a remis au goût du jour les doléances du mémorandum de 2007. Il s’agit notamment de la prise en charge des orphelins et des rescapés, du renflouement de l’épave du bateau et de la tenue d’un procès afin de situer toutes les responsabilités autour de cette grosse tragédie dans laquelle ont péri plus de 1 800 personnes.
A 17 jours de la commémoration du 19e anniversaire du naufrage du bateau «Le Joola», le collectif des familles des victimes a réactualisé ses sempiternelles revendications pour les soumettre encore une fois aux autorités gouvernementales. Il s’agit des cinq points du mémorandum déposé sur la table des autorités étatiques depuis 14 ans et qui sont restés en l’état. Ces doléances s’articulent autour de la prise en charge des orphelins et des rescapés, du renflouement de l’épave du bateau, de la tenue d’un procès pour rendre justice à toutes les victimes, de l’édification du mémorial «Le Joola» et enfin de l’institution de la date du 26 septembre comme Journée nationale du souvenir. Seulement, le régime de Macky Sall, à l’image de celui de son prédécesseur Me Abdoulaye Wade, reste sourd aux revendications des familles des victimes. «Les gouvernements successifs, de 2002 à 2021, ont manifesté peu de volonté politique dans la prise en charge des doléances», se désole le président du Comité, Samsidine Aïdara.
Lui et ses camarades estiment que les points relatifs au renflouement de l’épave du navire, de la tenue d’un procès et de l’institution de la Journée Nationale du Souvenir sont au point mort. «Nous attendons la réplique du Mémorial à la corniche Ouest de Dakar comme promis par le Président. Les familles des victimes doivent également être impliquées dans l’élaboration du contenu du projet Mémorial», ajoutent Samsidine Aïdara, coordonnateur du Comité et orphelin du Joola, et ses jeunes camarades qui ont repris le relais aujourd’hui. Ils n’ont pas manqué de déplorer le retard dans la prise en charge des orphelins de la catastrophe maritime qui a fait officiellement 1 864 morts. «Le gouvernement a attendu 10 ans pour s’y atteler. Et en plus de cela, le pouvoir n’a pris en charge que ceux qui avaient 08 ans au moment du drame. Or, les autorités avaient pris l’engagement, lors du conseil des ministres du 17 février 2021, de prendre en charge financièrement les orphelins non déclarés pupilles. Ce qui tarde à se faire.
Le coordonnateur du comité, Samsidine Aidara, et ses camarades réclament également le respect des dispositions de la loi. A savoir la considération de la base du recensement des ayants droit en prenant en compte la situation de 2002. «A noter qu’au lendemain du naufrage, 1 900 orphelins mineurs avaient été recensés. Et le gouvernement d’alors avait pris l’engagement solennel de les prendre immédiatement en charge», souligne Samssidine Aidara. Il annonce pour conclure qu’en raison de la pandémie, la commémoration de cette année sera sobre. «Il n’y aura qu’un dépôt de gerbes de fleurs en mémoire des victimes, à 12 heures à la Place du souvenir et dans les cimetières. Une minute de silence sera aussi observée», indique le coordonnateur du comité.