LES FLICS RETRAITÉS RAPPELLENT À MACKY SALL SES ENGAGEMENTS
En 2015, soit 3 ans après son accession à la présidence de la République, le Chef de l’Etat avait reçu en audience le mouvement national des policiers retraités du Sénégal, tous corps confondus

A la suite d’une audience en 2015, le Président Macky Sall avait tenu des promesses au mouvement national des policiers retraités du Sénégal, tous corps confondus. Mais à ce jour, se désole Cheikhna Keita Brigadier chef des gardiens de la paix à la retraite, Président du mouvement, de tous les points, un seul a été réglé. Et sans détour, il a rappelé au Chef de l’Etat ses engagements.
En 2015, soit 3 ans après son accession à la Présidence de la République, le Chef de l’Etat avait reçu en audience le mouvement national des policiers retraités du Sénégal, tous corps confondus. Selon Cheikhna Keita Brigadier chef des gardiens de la paix à la retraite, Président du mouvement, qui parle au nom de tous les membres issus de tous les départements du Sénégal, il y a eu la rencontre de 2011, à la demande du candidat Macky Sall et par l’entreprise du commissaire Assane Ndoye. De tous les points qui lui avaient été soumis, dit-il, un seul a été réglé. Il s’agit de l’indemnisation des 1 265 policiers arbitrairement radiés par le régime du Président Abdou Diouf en 1987. C’est pourquoi, au nom du mouvement, il a rappelé au Chef de l’Etat ses engagements, liés notamment à l’application de la pension militaire. D’abord il indique qu’en 2002, avec l’ancien statut, les policiers allaient à la retraite à 52 ans, mais les concernés à l’époque ont été maintenus par note circulaire, pour la simple raison que le Président Abdoulaye Wade devait prolonger l’âge de la retraite à 55 ans et 60 ans, suivant les corps.
C’est en 2005 que ladite décision a été prise à cet effet avec le Décret 1259 du 25 décembre 2005 qui fixe l’âge de la retraite à 55 ans. Selon lui, le nouveau statut de 2009 qui a pris effet le 28 mai 2009 et devant porter l’âge de la retraite à 60 ans n’est toujours pas appliqué pour les agents de police qui partent ainsi toujours à la retraite à 55 ans. En ce qui concerne la pension militaire, il souligne qu’il faut aussi que les policiers à la retraite soient intégrés dans le nouveau statut. En effet, l’ancien statut stipule que tous ceux qui appartiennent au corps des gardiens de la paix à la retraite doivent bénéficier de la pension militaire et ce même principe est reconduit dans le nouveau statut. Et pourtant, il note que jusqu’à ce jour, il leur est appliqué la pension civile d’ancienneté, qui n’existe pas dans le code du travail sénégalais qui n’a que le régime civil ou militaire.
Ainsi, la pension militaire n’est appliquée qu’aux gendarmes et militaires qui ne font d’ailleurs pas plus que les policiers. Dans la situation actuelle, il faut 30 ans de service à un policier pour avoir une pension complète et s’il y a moins d’un jour, il perd cet avantage. Et normalement, il devrait l’avoir à 25 ans, les années de plus devant être calculées au double, comme des années de campagne, ce qui n’est pas actuellement le cas, selon Cheikhna Keita. C’est pourquoi il renseigne qu’après 35 ans de service effectué, un policier peut se retrouver avec une pension de 109 000 Fcfa, tout le contraire d’un caporal ou d’un caporal chef de l’armée qui se retrouve avec beaucoup plus, même avec 15 ans de service. Pour lui, la charge de police qui est la prime de risque des policiers en activité doit être versée à la manière des enseignants qui ont l’indemnité d’enseignement, d’autant plus que le policier fait quotidiennement face à des risques énormes.
C’est fort de tout cela, qu’il déclare : « Que le Président Macky Sall n’oublie pas qu’il nous avait sollicités, que nous l’avions rencontré et il avait demandé qu’on le soutienne. Nous avons battu campagne par nos propres moyens, en prenant même des risques, notamment dans la région sud ». Mais, dit-il, force est de reconnaître qu’on est dans l’oubli et pire encore, des opposants d’alors, qui l’ont combattu en 2012, sont aujourd’hui au pinacle. Selon lui, après l’audience du 22 mars, la confiance était rétablie dans les rangs, d’autant plus que le ministre de l’Intérieur d’alors, Abdoulaye Diallo, est fils de policier, son père étant garde républicain. « Mais c’est lui qui nous a fait la guerre en premier lieu et il a fallu récemment écrire une autre correspondance au président de la République, pour que la décision de mise en place d’une commission autour de toutes ces questions ait été prise », affirme Cheikhna Keita. Mais se désole-t-il, elle a été faite sans la présence des policiers retraités, les principaux concernés, et qui ne savent même pas ce qui a été dit là-bas. « Nous avons été loyaux et c’est ainsi que nous avons attendu de 2021 à 2015, pour être reçus. En 2019, même si le mouvement est apolitique, nous avons été politiques à ses côtés pour l’accompagner. Nous lui demandons donc de respecter tous ses engagements et de faire en sorte que nous soyons rétablis dans nos droits », conclut-il.